jeudi, février 28, 2019

Macron : un gouvernement de trahison

Chaque jour qui passe confirme que le gouvernement Macron est un gouvernement de trahison, comme pouvait l'être le gouvernement Pétain en 1940, sans même l'excuse d'une écrasante défaite militaire.

Il ne s'agit plus de discuter des circonstances louches (1) de l'élection d'Emmanuel Macron. Nous sommes désormais bien au-delà de ces débats. C'est le contenu de sa politique qui est une trahison en soi et le déligitime complètement.

Emmanuel Macron est au service de l'idéologie mondialiste au détriment de la France. C'est un Fabien qui a réussi, avec toute la sournoiserie et la félonie que cela suppose.

Je pensais que le nouveau Pétain serait mon idole Juppé. Je me suis trompé d'une génération mais le résultat est là : un traitre est au pouvoir.

La privatisation d'ADP n'est qu'un exemple :

« Pourquoi la privatisation d'Aéroports de Paris est un scandale politique »

Plus grave :

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En 1968, 2,5% des nouveaux-nés avaient un prénom musulman. En 2015, ce chiffre est passé à 18,5 %, soit quasiment un enfant sur 5.

Ce sont les données de l’enquête de Jérôme Fourquet dans son livre L’Archipel français.

En quelques décennies, tout a changé. La France, à l’heure des gilets jaunes, n’a plus rien à voir avec cette nation soudée par l’attachement de tous aux valeurs d’une république une et indivisible. Et lorsque l’analyste s’essaie à rendre compte de la dynamique de cette métamorphose, c’est un archipel d’îles s’ignorant les unes les autres qui se dessine sous les yeux fascinés du lecteur. C’est que le socle de la France d’autrefois, sa matrice catho-républicaine, s’est complètement disloqué.

Jérôme Fourquet envisage d’abord les conséquences culturelles et morales de cette érosion, et il remarque notamment combien notre relation au corps a changé (le développement de certaines pratiques comme le tatouage et l’incinération en témoigne) ainsi que notre rapport à l’animalité (le veganisme et la vogue des théories antispécistes en donnent la mesure). Mais, plus spectaculaire encore, l’effacement progressif de l’ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet ” d’archipelisation ” de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d’un réduit catholique, instauration d’une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes.
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Emmanuel Macron n'est pas responsable de tout mais il accélère sciemment et délibérément ce mouvement de destruction de la France. Et le pire est devant nous : l'exode algérien.


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(1) : affaire Fillon, financement de la campagne.

L'Euro, ce vampire.

Ça vient de tomber : l’euro a coûté 56 000 euros à chaque Français !

Depuis le temps qu'on en parle, je pense qu'il n'est plus nécessaire de s'appesantir : le mécanisme par lequel l'Euro tue les économies du sud de l'Europe est bien maitrisé par mes lecteurs (ou ceux de Charles Gave), c'est le même mécanisme par lequel l'unification italienne a tué l'économie du sud de l'Italie.

L'Euro est un problème politique : c'est la prison des peuples européens et le garde-chiourme est allemand, avec l'aide de collabos indigènes (situation historique classique).

Il est incontestable qu'il faut tuer l'Euro qui est en train de nous tuer. Comment en fait-on ?

Le problème est simple : 2/3 des Français déplorent les effets de l'Euro et seulement 1/3 veulent le faire éclater. Comment résout-on cette dissonance cognitive ? Sachant qu'il ne faut pas compter sur les politiciens, qui ont prouvé qu'ils manquaient du courage nécessaire pour affronter ce défi.

Des idées ?

La fabrique de l'armée des sans-couilles

Syrie: Florence Parly demande des sanctions contre un colonel

Florence Parly, je m'en fous. Elle est comme tous les ministres de ce gouvernement, elle mérite le mépris le plus total. Il faut marcher dedans du pied droit, c'est tout ce qu'on peut en faire.

Elle fait la classique poussée d'autoritarisme de ces imbéciles macroniens : « Gna gna gna, je suis le chef, ta gueule ! ».

En revanche, ce qui me soucie, parce que cela a des effets de long terme, c'est la restriction de la liberté d'expression des militaires.

Déjà que la tendance française historique est à privilégier la servilité chez les officiers supérieurs, cette décision idiote ne peut qu'aggraver cette situation dangereuse.

En effet, qu'est-ce que la servilité militaire ? Cacher les mauvaises nouvelles pour ne pas déplaire et exécuter des décisions que l'on sait mauvaises pour faire plaisir au chef.

Vous allez me dire que c'est habituel chez les macroniens. Certes, mais en matière militaire encore plus qu'ailleurs, la réalité se venge de ce genre de lâchetés et ça fait des morts, quelquefois beaucoup. Vous allez me encore dire : « Tant que ça ne touche pas un ministre, c'est pas grave ».

Hélas, l'armée française était forte quand les militaires étaient libres de s'exprimer, et cela a un rapport direct.

Vous pouvez toujours espérer que sa hiérarchie défende le colonel accusé. Ne soyez pas trop impatients. Vous allez attendre longtemps.

mercredi, février 27, 2019

Politique des banques centrales et politique tout court.

Bertez et la politique des banques centrales

Je synthétise :

1) Jusqu’à maintenant les banques centrales soutenaient à bout de bras les banques privées pour qu’elles fassent rouler les dettes étatiques (principalement détenues par des riches de toute nature) devant elles et, incidemment, prêtent (essentiellement aux riches, là encore). Ce système accroit les inégalités de manière considérable (ce n’est pas pour rien que le marché de l’immobilier de luxe et celui des voitures de collection ont flambé) et est la cause profonde du Brexit, de Trump, de Salvini, des GJ.

2) Avec les taux négatifs, ce système arrive à bout de souffle : les banques privées gardent encore trop d’argent pour elles.

3) Plutôt que d’organiser la banqueroute et de liquider l’océan de dettes détenues par les riches (terme générique, pas le temps d’être plus précis), ce qui serait une manière de remettre les pendules à zéro, les banques centrales vont, à la japonaise, directement acheter des dettes étatiques (vous remarquerez que tout un tas de barrière légales est censé empêcher cela et qu’on va s’asseoir joyeusement dessus). Cela va gagner du temps, beaucoup de temps. On serre encore plus fort le couvercle sur la marmite.

4)  Ce système va encore accroitre les inégalités. Vont en profiter ceux qui sont près du robinet étatique : fonctionnaires, subventionnés de toutes sortes, et, comme d’habitude, les riches bien connectés (ceux qui doivent leur réussite à leur carnet d’adresses). C’est, tout simplement, l’étatisation communiste de l’économie et, par ricochet, de la société. Avec les mêmes conséquences (et les mêmes hommes : quelle est la différence entre un énarque de 2019 et un apparatchik brejnévien de 1979 ?).

Ceux qui soutenaient que les banques centrales sont, par principe, anti-démocratiques, vont être justifiés.

5) Puis, un jour lointain, tout cela explosera, façon Venezuela. Mais en attendant, « on en aura bien profité ».

Petit rappel  : la création de la Fed (digression au milieu du billet).

L'affaire Benalla : un poison qui ronge les institutions

Alexandre Benalla et Vincent Crase remis en liberté

L'affaire Benalla est un désastre pour les institutions. Perdent le peu de crédibilité qui leur restait :

♝ la présidence de la république.

♝ l'assemblée nationale (remember la commission d'enquête foireuse).

♝ l'opposition (ou ce qui se prétend tel), incapable de se faire entendre avec un discours structuré et intelligent.

♝ la justice (« La Justice, c'est comme la Sainte Vierge : si on ne la voit pas de temps en temps, on a du mal à y croire ». Audiard).

♝ la police.

♝ la presse (qui n'est capable que de recevoir ce qu'on  lui envoie des poubelles, sans investigation).

le principe de responsabilité (une seule démission pour l'instant). C'est le plus dramatique car c'est la base de la démocratie : le pouvoir a des comptes à rendre. Un ministre ou un fonctionnaire qui devraient démissionner et ne le font pas signifient qu'on n'est plus en démocratie.

N'ont pas encore été mêlés à cette affaire, jugement neutre :

♝ le conseil d'Etat.

♝ le conseil constitutionnel.

♝ la cour des comptes.

♝ l'académie française.

Sauve l'honneur :

♘ le sénat.

Va-t-il réussir à passer sous la barre des 10 % aux européennes ? En tout cas, il fait de gros efforts.



Cette déclaration complète gentiment un passage lamentable chez Zemmour & Naulleau où Zemmmour n'a pas réussi à lui faire comprendre que, quand on se prétend dans l'opposition, il faut ... (attention, grosse révélation) ... s'opposer !

Décidément, toute la philosophie du monde ne remplace pas un peu de bon sens et de caractère.

Pas de couilles, pas d'embrouilles ... et pas de voix.




mardi, février 26, 2019

Les joyeuses colonies ...

H16 a raison (Charles Gave aussi) : le régime qui définit le mieux la politique actuelle de la France, ce n'est ni la dictature, ni tyrannie. C'est la colonie.

La France est colonisée par les hommes de l'Etat, avec l'aide d'authentiques colons venus d'Afrique. Les Français sont traités par ces gens comme des colonisés, non comme des citoyens libres.

Tout (fiscalité, réglementation, libertés publiques, attitude de la police et de la justice ...) correspond à à ce modèle. Les exemples sont légion : on peut prendre le fait qu'il y a deux justices en France, la justice administrative et la justice civile, comme il y a dans les colonies la justice pour les colonisateurs et celle pour les colonisés.

Il y a même les troupes supplétives (la BAC) et les collabos.

Comme aux colonisés, on nous laisse notre folklore, mais pas plus.

Emmanuel Macron, avec sa condescendance méprisante et son paternalisme infantilisant, est en plein dans ce ton : il ressemble à un mauvais gouverneur colonial. Il ne lui manque que le casque de brousse.






Immigration ou redistribution : il faut choisir.

Christophe Guilluy le répète depuis des années. Les « de souche » finiront par demander le démantèlement des systèmes sociaux occidentaux parce qu'ils auront l'impression de payer pour les étrangers, et même de payer leur propre invasion.

« Redistribution ou immigration : et si la gauche devait choisir ? »

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En faisant de l'accueil un droit, et de la diversité un but en soi, la gauche a cru détruire la nation comme communauté de domination sans comprendre qu'elle la détruisait également comme communauté de progrès. Sans le savoir [est-ce si sûr ?], elle a sacrifié son idéal de justice sociale au nom d'une humanité indéterminée dans laquelle la solidarité se dissout.
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La chute de l’empire américain

Moins bon que les deux grands succès de Denys Arcand, Le déclin de l’empire américain et Les invasions barbares, mais pas mal quand même. Pas de continuité avec les précédents, le titre est une putasserie publicitaire.

Un livreur, jeune et mou, diplômé de philosophie, se retrouve par le plus grand des hasards en possession du butin d’un hold-up raté. Qu’en faire ?

Bon, il commence par s’offrir les services de la prostituée la plus chère de Montréal (Maripier Morin, à tomber par terre). Le genre Pretty woman, le type ordinaire qui tombe amoureux de la prostituée, n’est pas désagréable. Ensuite ?Vous verrez bien si vous allez voir le film.

Mi-film policier, mi-film social, il est assez plaisant.

Contient une initiation intéressante à la fraude fiscale.




lundi, février 25, 2019

Quelques citations gaulliennes

A un ambassadeur d'Afrique qui lui explique qu'un sénateur de son pays vient d'être assassiné en brousse et mangé rituellement :

« Voilà, c'est à cela que devrait servir le Sénat : à lutter contre la faim dans le monde ».

A Debré :

« Nous avons vaincu Vichy, vaincu l'OAS, vaincu la chienlit de mai 68, mais nous n'avons pas réussi à rendre les bourgeois nationaux ».

Un jour d'énervement :

« Ah ! Les pisse-vinaigre ! les pisse-froid ! Les farfadets de l'abandon ! Les tricheurs ! Les fuyards professionnels ! Les trotte-menu de la décadence ! Les équipes du chloroforme ! Le marais putride ! La politique de la vachardise ! Les stupéfiants du régime ! Les malades de la capitulation ! »

L'impasse française, comment en sortons-nous ?

La France est dans une impasse gravissime et de longue durée, qui a commencé en 1983. J'ai déjà fait un billet sur ce sujet.

Comment en sortons nous ?

Quelqu'un (qui ne passera pas à l'acte, vu son grand âge) m'a prétendu qu'il suffisait d'assassiner Emmanuel Macron. Il suit la ligne de raisonnement de Dominique Venner dans L'imprévu dans l'histoire, treize meurtres exemplaires.

S'il suffisait de tuer un homme pour résoudre les problèmes de la France, j'y souscrirais sans hésitation, mais ce n'est pas ainsi que les choses se passent.

Passons sur les difficultés techniques insurmontables de cet attentat. C'est le fond que je désapprouve : Macron n'est pas le créateur du Système, celui-ci ne repose pas sur l'époux de Brizitte, Emmanuel n'en est qu'un produit. L'assassiner ne servira à rien. Le Système le remplacera.

Plus intéressant, je viens de finir le livre de François Delpla sur la prise de pouvoir d'Hitler en janvier 1933.

En 1928, Hitler écarte ceux qui lui proposent un coup d'Etat : il décide de prendre le pouvoir de manière légale (mais pas forcément légitime : il emploie la violence illégale des SA et des SS pour faire monter la tension), à travers des élections.

En 1958, De Gaulle ne fait pas autre chose.

Pourquoi ?

Parce que prendre le pouvoir de manière légale permet d'étouffer la contestation et d'avoir tout le pouvoir. Ensuite, il suffit de grignoter les espaces de liberté, comme fit Hitler en 1933-1934 et comme fait Macron en ce moment.

Alors, premier point : le changement de politique, le vrai, celui qui remet en cause les conneries de 1968, de 1983 et de 1992, doit être légal. C'est le seul moyen d'obtenir les pleins pouvoirs.

Maintenant, comment fait-on ?

On peut prier pour que la classe dirigeante reçoive l'illumination et devienne soudain courageuse, intelligente et patriote. C'est moins crédule de croire au père Noël. La probable, c'est quelle reste ce qu'elle est aujourd'hui : lâche, inculte, idiote et traitresse.

Donc il faut changer de classe dirigeante par des voies légales.

Hé bien, je ne vois pas comment on fait avec un peuple qui conteste chacun des effets de l'Euro et ne veut pas le faire exploser (car l'Euro est bien la pierre de touche de ce changement de classe dirigeante).

Bref, les Français ne sont pas assez désespérés pour accepter de résoudre leurs contradictions.

Attendons qu'ils le soient et préparons nous.


Une excellente analyse de Michel Drac que je partage entièrement :








dimanche, février 24, 2019

Question de vocabulaire : dictature ou tyrannie ?

Depuis qu'il a été élu, Emmanuel Macron est en train d'établir un régime antidémocratique (j'y reviens plus loin dans ce billet).

C'était largement prévu (il suffisait de lire ce blog 😀), c'est pourquoi je persiste à en vouloir aux électeurs de Macron de premier et de second tours. Le sujet est trop grave pour que je pardonne facilement. L'argument « On pouvait pas savoir » signe juste la stupidité ou le manque d'intérêt pour la politique (mais, dans ce cas, pourquoi voter ?) de celui qui le profère.

J'ai l'habitude de qualifier le régime macronien de « tyrannnie ». A lire cet extrait de l'article de Michel Geoffroy, j'ai un doute :

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Demain la dictature ?

C’est là que l’essai de Philippe Bornet sur la dictature, vient éclairer d’un jour sombre celui de Fabrice Grimal. Car « la méditation des leçons du passé est la seule prophétie des gens raisonnables ».
Qu’est-ce que la dictature en effet ? « Le propre de la dictature est d’être légale, au moins a posteriori » avertit Philippe Bornet en s’appuyant sur une analyse détaillée des précédents historiques. Il montre que la dictature apparaît dans des circonstances précises : la guerre à l’extérieur, les factions et le chaos à l’intérieur.
« Les représentants de la nation doivent se sentir menacés par le peuple qui rêve de les voir finir au bout d’une corde. Aussi ces représentants prennent-ils le pari de se désister au profit d’un dictateur, qui confisquera peut-être ce pouvoir auprès duquel ils émargent, mais endossera aussi le passif de leur échec et confirmera leurs privilèges. Avant toute dictature, il y a négociation et rachat à bon compte d’une dette historique entre l’oligarchie et le futur dictateur ».  Et c’est pourquoi il est préférable que « le futur dictateur fasse partie de l’oligarchie, qu’il en partage les intérêts et les préjugés, les mœurs et le langage ».
La dictature vise donc à rétablir, par la force, un certain ordre. « Plutôt une injustice qu’un désordre », tel est toujours le mot d’ordre du parti de l’ordre. La dictature se présente alors comme le moyen d’empêcher la révolution ou de l’arrêter une fois déclenchée. Pour préserver parfois aussi l’intérêt de ceux qui en ont profité, comme ce fut le cas de la bourgeoisie française après la Terreur.
L’analyse de Philippe Bornet débouche évidemment sur une interrogation sous-jacente : la dictature peut-elle revenir au goût du jour en France – qu’elle soit une dictature 2.0 ou un totalitarisme mou ne changeant rien à l’affaire ?
Ou pour le dire autrement : qui peut prendre le pari que la dictature ne sera pas l’ultime recours des profiteurs de la révolution néocapitaliste – l’oligarchie, l’eurocratie, ses idiots utiles ou la macronie aux abois – qui a conduit les peuples à la déchéance, à la pauvreté et finalement à la révolte ?
Alors, la France est-elle à l’heure de la révolution ou de la dictature ? Ou bien des deux à la fois successivement ?
Pour répondre à ces interrogations, mais aussi mieux comprendre ce qui se passe dans notre pays, on ne saurait donc trop recommander la lecture croisée de l’essai de Fabrice Grimal Vers la révolution avec celui de Philippe Bornet Demain la dictature.
Michel Geoffroy

21/02/2018
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Jusqu'à maintenant, je considérais, en vieux latiniste, que la dictature devait être légale et dans l'intérêt du pays (caveant consules ...). Ce fut probablement le cas (cela reste à discuter) des régimes de Franco et de Pinochet.

Evidemment, le régime macronien ne remplit pas cette seconde condition puisqu'il est le bras armé du régime européiste/mondialiste en France, que, dès qu'on songe à la France plutôt qu'à son patrimoine, on déteste la politique de Macron.

C'est pourquoi je préférais parler de tyrannie.

Mais le régime macronien ne présente pas le caractère désordonné et arbitraire, capricieux, de la tyrannie. Il est encore entouré de formes légales, même si celles-ci sont d'une parfaite hypocrisie. On y retrouve toute l'opposition entre légitimité et légalité : Macron est à peu près légal (tout de même, élection dans des conditions douteuses) mais pas du tout légitime (il se soumet à d'autres intérêts que ceux de la France). En cela, il ressemble beaucoup au régime pétainiste.

C'est pourquoi je change d'avis, je parlerai désormais de dictature, parce qu'elle est légale.

Première remarque : la dictature Macron n'est pas une nouveauté, elle n'est que l'aboutissement d'un long processus de dérive anti-démocratique. Quand je dis que je l'avais prévu, c'est au début de la présidence Hollande que j'ai exprimé mes craintes le plus clairement ! Macron n'est que le prolongement.

La dictature macroniste ressemble beaucoup à la dictature louis-philipparde. Elle se caractérise par :

1) L'extrême-centrisme : le refus acharne de toutes les solutions radicales (éclatement de l'Euro, chantage à l'éclatement de l'UE, bras d'honneur à Berlin et à Bruxelles, sortie de l'OTAN, alliance anglaise, arrêt de l'immigration ...) permettant à la France de retrouver son indépendance et sa souveraineté (on songe à Jean Dutourd :  « Sous l'ancien régime, il arrivait que les Français fussent malheureux mais la France n'était pas menacée. Sous la république, c'est l'inverse : il arrive que les Français soient heureux mais la France est sans cesse en danger »).

2) Le grignotage de la liberté d'expression par une accumulation de lois ad hoc.

3) L'étouffement à mort du débat public par un pesant consensus politiquement correct, dont les journalistes sont les commissaires politiques (voir l'affaire Gave). Dont la répression de l'humour.

4) La répression politique par un usage très partial des lois (enquêtes sur FI et FN par rapport à pas d'enquête sur MODEM et LREM, matraquage des Gilets jaunes par rapport à pas de matraquage de la racaille, etc. ).

5) La répression fiscale.

Mettons à part les macronistes purs et durs, qui sont de purs imbéciles ou de durs cyniques.

Les macronistes réticents (dont je suis entouré) sont d'extrêmes-centristes : tout plutôt que de voir bousculer le petit monde où ils vivent bien. C'est un calcul pas forcément idiot : les vraies catastrophes qui bouleversent la pyramide sociale sont rares dans l'histoire. Mais ce n'est qu'un calcul. Pas très glorieux, « les eaux glacées du calcul égoïste ». Il ne faut rien avoir à transmettre, ou une vision très étroite de ce qu'on a à transmettre.



Allez, puisque nous serons libres le jour où il n'y aura plus de police de l'humour, quelques blagues soviétiques :

Un homme s’énerve tellement à propos de la file d’attente à faire pour acheter de la vodka qu’il dit "Je vais aller au Kremlin et je vais tuer Gorbatchev". Lorsqu’il revient, les autres dans la file lui demandent :

"Alors, as-tu tué Gorbatchev ?", et il répond : "Non, la file d’attente est encore plus longue là-bas".

Le fait que Gorbatchev ait répété lui-même cette blague lors d’une interview en 1995 est un élément particulièrement révélateur. Dans la dernière phase du communisme soviétique "les blagues étaient reconnues comme étant dépositaires de la vérité".

L’humour constituait à la fois un mécanisme politique et une échappatoire à la réalité. La culture humoristique communiste était particulière écrit Lewis, "les blagues communistes défiaient le système et l’idéologie de l’Etat. Elles n’étaient pas seulement une distraction ; elles pourraient avoir aidé à transformer le monde."

Quelques blagues clandestines pendant la période soviétique :

Trois travailleurs se retrouvent en prison et se demandent l’un l’autre pour quelle raison.

Le premier répond : "J’arrive toujours en retard de 10 minutes au boulot, c’est pourquoi on m’a accusé de sabotage."

Le second : "J’arrive toujours avec 10 minutes d’avance au boulot, c’est pourquoi on m’a accusé d’espionnage."

Le troisième : "J’arrive toujours à l’heure au boulot, on m’a donc accusé d’avoir une montre étrangère."


Pourquoi le KGB opère par groupe de trois ?

Un sait lire, un autre sait écrire et le troisième garde un œil sur les deux intellectuels.

Un officier du KGB marche dans un parc et rencontre un vieux Juif lisant.

- Que lis-tu vieil homme ?

- J’essaie d’apprendre l’hébreu

- Et pourquoi vous apprenez l’hébreu ? Il vous faudra des années pour obtenir un visa pour Israël. Vous serez mort avant d’avoir obtenu vos papiers.

- J’apprends l’hébreu car quand je mourrais et que j’irais au paradis que je serais capable de parler à Abraham et Moise. On parle l’hébreu au paradis.

- Mais que ferez-vous si vous allez en enfer ?

- Mais je connais déjà le russe.


Brejnev tombe éperdument amoureux d’une danseuse du Bolchoï. Après une cour pressante, il parvient enfin à la convaincre de venir dîner au Kremlin. Là, malgré tous ses efforts la ballerine résiste à ses avances. A bout d’arguments ainsi que de patience, Brejnev promet de lui accorder la première faveur qu’elle demandera.

- Je veux, dit la danseuse, je veux que tu ouvres les frontières.

- Ah, timide, tu veux donc que nous restions seuls…

Existe-t-il des droits d’auteur pour les blagues politiques?

- Oui, cela dépend de la qualité de l’histoire et ça peut aller de trois ans à la perpétuité…




samedi, février 23, 2019

Les Gilets jaunes, les juifs et la manipulation médiatique du pouvoir


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A quoi sert le CRIF ?

22 février 2019

Par Yves MAMOU (une tribune refusée par deux grands médias )


Dans un entretien accordé au Parisien le 18 février, Francis Kalifat, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a appelé Emmanuel Macron à « prendre des mesures drastiques pour faire cesser ces manifestations (de gilets jaunes), qui ne servent plus à revendiquer sur le pouvoir d’achat, mais à exprimer la haine des institutions, de la République et des juifs ».

Tous les observateurs du fait social ont remarqué que le mouvement des gilets jaunes est aujourd’hui gravement infiltré par différentes organisations de la droite et de la gauche extrêmes, dont bon nombre sont ouvertement antisémites. Il est aussi évident que le climat social incite à une libre expression de la haine du juif : l’agression dont a été victime l’académicien Alain Finkielkraut par des pro palestiniens d’obédience salafiste revêtus d’un gilet jaune, la profanation du cimetière juif de Quatzenheim en Alsace, le tir à la carabine de jeunes de Sarcelles contre les juifs sortant de la synagogue, la publication de statistiques récentes sur la hausse importante des délits antisémites sont les signes les plus manifestes d’une dégradation de la situation.

Cette même situation autorise-t-elle le président du CRIF à réclamer bille en tête l’interdiction d’un mouvement social qui s’en prend à la personne même du président de la République ? Est-il du rôle du président d’une institution juive d’instrumentaliser l’antisémitisme à des fins politiques ? Est-il du rôle du président du CRIF de participer à l’instrumentalisation de l’antisémitisme par le pouvoir politique ? Surgit alors la question : de qui le CRIF sert-il les intérêts ? Ceux des Français juifs ? Ou ceux du pouvoir politique ?

Au printemps 2017, au cœur de la campagne présidentielle, quand Sarah Halimi a été assassinée et défenestrée par un islamiste malien, le CRIF n’a pas bougé. Pas publiquement du moins – ses dirigeants ont agi comme à leur habitude, en exprimant leur inquiétude auprès des autorités… qui ont répondu par des paroles rassurantes qui n’engagent que celui qui les reçoit. Dénoncer publiquement le risque islamiste avec Marine Le Pen donnée présente au second tour de l’élection présidentielle aurait été interprété comme un soutien au FN. Et quand finalement une marche blanche a été organisée, le CRIF a été suiviste plutôt que moteur. Ses représentants ne voulaient pas gêner la candidature d’Emmanuel Macron. Tout comme ils n’ont guère insisté – publiquement – auprès de l’institution judiciaire pour que le crime commis par Kobili Traoré contre Sarah Halimi soit qualifié de crime antisémite. Aujourd’hui encore, le juge hésite à qualifier le crime de Kobili Traore de crime antisémite sans que les dirigeants du CRIF s’en émeuvent. Publiquement du moins.

En mars 2018, quand Mireille Knoll a été sauvagement assassinée à son domicile par un islamiste, le CRIF s’est réveillé et a accaparé la mobilisation. Il a, le 28 mars 2018, organisé une « marche blanche » – comme si la vieille dame avait été frappée par la foudre et non sauvagement poignardée – et le ralliement rapide de LREM à cette marche silencieuse, tout comme le refus d’inviter le FN, laissent penser que les choix politiques du CRIF sont ceux qui arrangent le pouvoir, celui d’Emmanuel Macron en particulier.

En ayant pris l’habitude de parader aux côtés d’officiels musulmans, généralement à la demande du pouvoir politique, en laissant entendre que le danger pour les juifs en France continue de venir de l’extrême droite, en appelant à la répression contre les gilets jaunes pour satisfaire le président de la République, le CRIF brouille les cartes. Sa proximité avec le pouvoir politique satisfait sans doute l’ego des dirigeants du CRIF, mais en agissant par complaisance, le CRIF prive les juifs d’un authentique porte-voix autant qu’il prive le pouvoir politique d’un point de repère.

Dans une période où la sécurité physique des juifs est de moins en moins garantie, cette faiblesse dans la représentation est pour le moins coupable. Le souci du CRIF de ne pas déplaire au pouvoir politique n’a rien d’isolé. Les dirigeants du Mémorial de la Shoah ont pestiféré l’historien Georges Bensoussan dès lors que les islamistes du CCIF et les associations antiracistes (infiltrées par ces mêmes islamistes) avaient lancé contre lui un processus de harcèlement judiciaire. Injustement accusé de « racisme » et d’islamophobie, et bien que relaxé en première instance et en appel, Georges Bensoussan détaché par l’Education nationale au Mémorial de la Shoah depuis plus de vingt-cinq ans, fut « puni » d’avoir attiré l’attention publique sur lui. Les dirigeants du Memorial de la Shoah lui ont retiré « peu à peu ses fonctions de formateur auprès de policiers, magistrats et professeurs » et la direction du Mémorial n’a pas répondu favorablement au vœu de l’intéressé de continuer d’exercer cette fonction après sa mise en retraite automatique de l’Éducation nationale dont il dépendait.

Après sa relaxe par la cour d’appel, Georges Bensoussan a mis en cause (Causeur, 5 juin 2018) ces « notables israélites» qui se font « toujours aussi discrets dans la défense de leurs congénères depuis l’affaire Isidore Cahen en 1849, jusqu’à l’affaire Dreyfus. Pas de vagues : c’est le leitmotiv de cette grande bourgeoisie depuis deux siècles. C’était déjà vrai lors de la révolution de 1848… Mes propos “islamophobes” avaient selon [les dirigeants du Mémorial de la Shoah] heurté une population des banlieues qu’il ne fallait pas effaroucher. Comme il ne fallait pas non plus effaroucher la puissance publique, elle-même effrayée à l’idée de heurter ces milieux ».

CRIF ou Mémorial, les élites juives ont le comportement des élites modernes. Leur proximité avec le pouvoir les pousse à agir comme le pouvoir, ce qui ne rend service à personne, ni au pouvoir, ni aux juifs.

En agissant ainsi, les dirigeants de la communauté juive obéissent à un réflexe ancien : c’est le Prince qui traditionnellement protège les juifs des humeurs meurtrières de la populace. Ils oublient cependant la grande leçon du XXème siècle : c’est l’Etat (nazi) qui a exterminé six millions de juifs européens, c’est l’Etat soviétique qui a envoyé les juifs russes au Goulag par centaines de milliers. Et rien ne dit que ce tournant où l’Etat devient l’acteur principal de l’antisémitisme soit révolu. Face à un Etat qui, en France, n’a plus de républicain que le nom et qui sert les intérêts des communautés en fonction de leur importance électorale, qui peut certifier aux dirigeants du CRIF ou du Memorial que l’Etat en France protègera – autrement qu’en paroles – les Français juifs quand ils sont menacés au quotidien par l’antisémitisme d’autres communautés ?
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Les Gilets Jaunes et les juifs

par Yves Mamou

Posté le 6 janvier 2019

Il y a chez les Français juifs – notamment ashkénazes mais pas seulement – une grande réticence vis à vis des Gilets Jaunes. Dans ce bouleversement de la République qui est en cours, ils voient un bouleversement des boucliers institutionnels, ces boucliers qui protègent les juifs (laïcité, citoyenneté, lutte contre l’antisémitisme…).

Certains me disent « Mon cher Yves Mamou,nce que vous n’avez pas compris c’est qu’à terme les hommes en jaune s’attaqueront à nous les juifs, c’est ce que vous ne voulez pas voir ! »

A tous ceux-là je dis: « continuez à défendre Macron qui importe chaque année un demi million de musulmans dont la grande majorité est antisémite sur le mode pratiquant, qui vote toutes les résolutions anti-israéliennes à l’Onu et à l’Unesco, qui finance les Palestiniens et veut sauver la mise des ayatollahs en Iran. A tous ceux-là, je dis : l’antisémitisme est déjà institutionnalisé, c’est maintenant, depuis longtemps et c’est un antisémitisme de l’élite.

J’ajouterais que pour l’instant, pour moi, les gilets jaunes sont les enfants de ces braves gens du peuple français qui ont sauvé les juifs, qui les ont hébergés, cachés pendant la guerre. Et si les Gilets Jaunes sont en lutte, ce n’est pas contre les juifs mais contre les descendants de ceux qui ont vendus les juifs aux nazis.

Et si l’antisémitisme surgit en jaune demain, il sera toujours temps d’aviser.

Est ce que c’est clair ?
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Ce qu'on peut compléter par :

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D’Anne Mansouret, via David Duquesne :

« Pour avoir très attentivement et très objectivement observé et analysé l’antisémitisme sur plus d’un demi-siècle, à Paris dans les milieux populaires et bourgeois (pendant 20 ans), en banlieue dans les « quartiers », en province dans les campagnes et les zones dites périphériques (où j’habite depuis 20 ans), je peux faire deux constats :

1/ Il n’y a pas d’antisémitisme aujourd’hui dans ce qu’il est convenu d’appeler les classes moyennes et moyennes inférieures, ni dans les catégories les plus modestes, où se trouve le cœur du mouvement des Gilets Jaunes...

Pour l’excellente raison qu’il n’y a pas de juifs dans leur environnement social et géographique. On perçoit encore quelques sous-entendus discrètement antisémites dans certaines catégories bourgeoises de province, mâtinées d’aristocratie « rurale ». Regrettable, bien sûr, mais pas vraiment préoccupant.

2/ L’antisionisme et l’antisémitisme sont extrêmement violents dans les « quartiers » même lorsqu’il n’y a pas le moindre embryon de communauté juive, comme c’est le cas à Évreux par exemple. Dans ces quartiers situés à la lisière des grandes villes (Bordeaux) et des villes moyennes du 92/93/95 la haine du « feuj » est viscérale. Elle émane des jeunes (d’origines principalement maghrébines) via la désinformation des fake news propagée par les médias, les réseaux sociaux et la rumeur islamique. La propagation de cette forme d’antisémitisme est récente ; elle n’a rien à voir avec l’antisémitisme du début du XXème siècle. Né à la fin des années 1990 et au début de notre siècle, au lendemain des conflits israélo-palestiniens au Moyen-Orient, cet antisémitisme a prospéré dans les quartiers depuis les attentats du 11 septembre et tout au long des années 2010.

Utiliser la recrudescence de l’antisémitisme à des fins politiciennes, manipuler cyniquement l’opinion publique en mettant de l’huile sur le feu pour aviver l’indignation dans les cénacles de l’intelligentsia médiatique parisienne qui a attrapé la jaunisse anti-ploucs...

C’est, à mes yeux, profondément INDIGNE. »
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Pour qui connaît la France et les Français (précaution réthorique que je prends, car, à lire certains commentateurs de l'actualité, j'ai l'impression qu'ils vivent sur la planète Mars), la question de la judéophobie en France en 2019 est limpide.

La vieille judéophobie française (parfois virulente mais jamais au point de donner du poids à un parti politique s'en réclamant) a été éradiquée par le choc du judéocide hitlérien (et peut-être aussi par l'insistance catholique sur nos frères juifs). Elle subsiste à l'état de traces (hélas renaissantes à force de laxisme et d'instrumentalisation) dans l'anticapitalisme.

A cela, vient s'ajouter une nouvelle judéophobie, celle des musulmans (sur ce sujet comme sur bien d'autres, la distinction entre musulmans et islamistes est spécieuse).

On voit bien là l'hypocrisie de la « lutte contre l'antisémitisme » officielle : elle est promue par ceux-là mêmes qui font s'installer en France, tous les ans, des centaines de milliers d'étrangers à la culture et la religion violemment judéophobes (comme le rappelait récemment GW Goldnadel, tous les meurtriers de juifs en France de la dernière décennie sont musulmans).

Quant aux Gilets jaunes, c'est là aussi très clair : ils n'ont pas la sociologie urbaine des judéophobes, que ceux-ci soient anticapitalistes ou musulmans. Les juifs ne sont tout simplement pas une préoccupation de la France des ronds-points.

Bref, la « lutte contre l'antisémitisme » officielle n'est qu'un prétexte pour réprimer les Gilets jaunes, ce qu'applaudissent bien fort les victimes de la Grande Trouille Bourgeoise.






Détresse paysanne et hypocrisie urbaine

« On glorifie les paysans pendant le Salon de l'agriculture pour les oublier le reste de l'année »

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Nous nous sommes presque habitués au suicide de nos agriculteurs, cette situation est insupportable et devrait nous empêcher de dormir.

Dans quelle profession supporterions-nous qu'un jour sur deux un travailleur se suicide ? Dans quelle profession accepterions-nous un si faible niveau de revenus?  Qui supporterait de travailler comme nos agriculteurs, avec une telle rudesse et plus de 80 heures par semaine, pour 350 euros par mois ?

Le mépris social qu'ils ressentent est réel, et le mouvement des Gilets jaunes n'est pas né de rien. Il est justement né de l'arrogance des métropoles - et de Paris, la première d'entre elle - envers la ruralité et les périphéries françaises. Elle est loin l'époque où les villes étaient entourées de leur ceinture de maraîchage ! Aujourd'hui les métropoles sont littéralement hors-sol, pourtant elles n'existent que si la ruralité est là pour les nourrir... Le niveau d'hypocrisie qui régit nos relations au monde agricole est sidérant. Je pense qu'il est grand temps de rendre leurs lettres de noblesse à nos paysans et à la ruralité…

[…]

D'où vient cette arrogance des métropoles pour le monde paysan ? Pourquoi sommes-nous devenus aveugles à la réalité de ce dernier ?

Parce qu'on est hors-sol et déconnectés! Aujourd'hui un petit citadin naît sans savoir à quoi ressemblent des animaux de la ferme, ni même ce que sont de simples légumes! Je me souviens avoir fait le tour des cantines avec Jean-Pierre Coffe, nous avions été choqués de constater que les enfants ne savaient pas reconnaître les simples fruits et légumes devant eux.

[…]

Nous allons aujourd'hui de foutaises en mensonges avec nos paysans : on se fout littéralement d'eux! Par exemple, sur quoi ont débouché les États généraux de l'alimentation sinon sur le fait que Leclerc nous explique qu'il a augmenté le prix du Nutella pour mieux payer nos paysans ? Mais de qui se moque-t-on ? J'entends les paysans quotidiennement sur mon émission de radio en libre antenne : ils disent tous qu'ils sont étranglés, qu'ils sont écrasés dans le rapport de force avec la grande distribution, et les dirigeants de cette grande distribution leur mettent sur le dos l'augmentation du prix du Nutella et d'autres produits de consommations de base pour se dédouaner et nettoyer leur bonne conscience. C'est indécent.

[…]

Je pense que le monde agricole s'est retrouvé dans les Gilets jaunes. Le mouvement a été salvateur parce qu'il a rappelé aux métropoles que la ruralité était l'essence de la France et que les agriculteurs étaient les oubliés de la République, même si les dérives de ce mouvement et ses violences me choquent moi aussi.

Reste que l'accoutumance et l'habituation de notre société au suicide paysan sont lamentables. C'est aussi pour cela que le mouvement des Gilets jaunes a suscité cette empathie de la part de nos concitoyens, car ils ont subi le même genre de mépris que les paysans. Cracher à la figure des gens en leur disant qu'ils ne sont pas écolos parce qu'ils utilisent le diesel tout en fermant les petites lignes de chemin de fer et les services publics, sans leur offrir aucune possibilité de mobilité est absurde ! Je comprends leur désarro i! Celui de ces gens à qui on a dit qu'ils étaient des « salauds de pauvres » et des « salauds de pollueurs ».

Cette arrogance et cette infantilisation ont de quoi rendre fou ! Quand on ne peut rien faire sans voiture dans certaines régions mais qu'on enlève la voiture aux gens qui y habitent, on les met dans une situation intenable. En psychiatrie, c'est comme cela qu'on fait pour rendre les gens fous.

Etienne Campion
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Cette affaire de Gilets jaunes (dans lequel on peut aussi compter les paysans) a été pour moi un révélateur de mon entourage bourgeois citadin : 90 % de ce que j'ai entendu était des paroles de mépris social absolument répugnantes, qui ne font vraiment pas honneur à ceux qui les ont prononcées.

En revanche, l'idée ne semble pas leur venir qu'ils pourraient être un petit peu responsables de la situation des Gilets jaunes et que, en tant que supérieurs proclamés encore et encore, ils pourraient, horresco referens, avoir quelques devoirs envers ceux-ci (et des devoirs qui ne se limitent pas à payer des impôts, qui d'ailleurs vont très peu aux GJ).

Des droits, j'en ai plein, à commencer par celui de ne pas être dérangé dans mon petit monde tranquille de bourgeois urbain, mais des devoirs ... Des devoirs ? Mon bon monsieur, de quoi parlez vous ?

vendredi, février 22, 2019

J'suis pas content !




Ca me fait bien marrer …et ça assène quelques vérités.



Mona Lisa

Macron : le vieux jeune, l'ennemi de la réalité

Pour Macron, peuple et progrès sont forcément opposés

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Il y a eu la catastrophe du communisme ; il y a aussi des catastrophes à plus petite échelle comme l’effondrement de l’enseignement en France après cinquante ans de pédagogies prétendues scientifiques.

Après de tels échecs, qui peut encore invoquer sérieusement le progressisme ? Surtout aujourd’hui, à l’heure où Trump, Poutine, Xi, Modi, mais aussi Orban ou Salvini disqualifient les utopies transnationales. Si être progressiste, c’est aller dans le sens de l’histoire, Macron s’est trompé d’époque.

Prendre en compte le réel

Toute idéologie invoque le progrès. La référence au progressisme, nous le savons depuis Hannah Arendt, est le marqueur infaillible d’un mode de pensée idéologique : l’idéologie part d’une idée simple censée améliorer le monde : suppression de la propriété privée, des Etats, des frontières, etc. Elle se caractérise à la fois par sa simplicité, voire son simplisme, mais aussi par un projet eschatologique : cette idée simple, à laquelle personne n’avait jamais pensé jusque-là, est tenue par les idéologues pour la clef du bonheur du monde

Le contraire de l’idéologie, c’est la prise en compte du réel et, par-là, de la complexité, c’est l’acceptation d’une certaine permanence des réalités humaines (la propriété, les nations, les passions humaines) et donc le refus de projets utopiques se présentant comme une marche irrésistible vers la fin de l’histoire.

La véritable opposition n’est donc pas celle des progressistes contre les populistes, elle est celle des utopistes ou des idéologues contre les gens qui conservent le sens des réalités, une vertu plus répandue dans le peuple que chez la plupart des élites que la facilité de la vie et l’entre-soi coupent facilement du réel. A un moment où la croyance au progrès n’a conduit qu’à des déconvenues, Emmanuel Macron, en se proclamant progressiste, montre qu’il n’est qu’un idéologue complètement déphasé.

Le contraire de l’idéologie, c’est la prise en compte du réel et, par-là, de la complexité, c’est l’acceptation d’une certaine permanence des réalités humaines (la propriété, les nations, les passions humaines) et donc le refus de projets utopiques se présentant comme une marche irrésistible vers la fin de l’histoire. La véritable opposition n’est donc pas celle des progressistes contre les populistes, elle est celle des utopistes ou des idéologues contre les gens qui conservent le sens des réalités, une vertu plus répandue dans le peuple que chez la plupart des élites que la facilité de la vie et l’entre-soi coupent facilement du réel. A un moment où la croyance au progrès n’a conduit qu’à des déconvenues, Emmanuel Macron, en se proclamant progressiste, montre qu’il n’est qu’un idéologue complètement déphasé.
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Emmanuel Macron est né en 1977, ses idées datent de cette année-là puisqu'il les a apprises dans les années 90 à l'ENA, école dont le retard intellectuel et la pauvreté des programmes sont notoires (la satyre des idées et des programmes de l'ENA est même un genre littéraire en soi, qui remplit un bon rayon de bibliothèque. Quand on prend un peu de recul sur les idées reçues, on peine à comprendre pourquoi cette école à l'enseignement simplet et absurde - on y apprenait le plan quinquennal soviétique en 1990 !- bénéficie d'une telle réputation).

Etant cerné par des ingénieurs pas toujours très habiles à saisir la complexité des choses politiques (j'ai entendu récemment que 300 000 immigrés par an, ce n'était pas grave car ça ne représentait que 0,5 % des 60 millions de Français ! Celui-là aurait été parfait dans le rôle de commissaire du plan quinquennal), je sais l'attraction que peut représenter la pensée idéologique à la Macron.

La dérive tyrannique macroniste était inscrite dans cette tournure d'esprit idéologique dès le départ (elle était déjà très présente chez Hollande, avec plus de rondeur. Voir les réactions à la Manif Pour Tous. Et comme Macron, c'est un Hollande « en mieux » ...).

Je n'ai donc aucun mérite à avoir prévu ce qui se passe. Je ne regrette pas d'avoir voté Le Pen au second tour, malgré tout le mal que je pense d'elle et de son parti : si elle avait été élue, elle aurait aussi foutu le bordel, mais un bordel sain, normal, si je puis dire, le bordel du à l'impréparation et à l'incompétence, pas le bordel du à la dérive tyrannique d'un Narcisse-Jupiter pet-au-casque.

Pourtant, maintenant qu'on est dans la merde jusqu'au cou, que nos libertés politiques sont grignotées inexorablement et que ça va encore durer trois ans minimum, que fait-on ?

Christian Combaz pense que Macron est un auto-destructeur et que la question importante est la quantité de dégâts qu'il va faire en France avant sa chute. Perspective peu réjouissante : Hitler, grand auto-destructeur s'il en fut, sait que la guerre ne peut plus être gagnée fin 1941, pourtant, il entraine l'Allemagne dans l'orgie d'horreurs que vous savez pendant trois ans et demi encore.

Pour ma part, je n'exclus pas que Macron soit ré-élu en 2022. Nous aurions alors au total 10 ans de la présidence d'un cinglé. Vous me direz, Staline était complètement givré et il est resté au pouvoir 30 ans. Nous vivons une époque intéressante mais pas très rigolote.






jeudi, février 21, 2019

L'Union Européenne, prototype de dictature post-démocratique

L'Union Européenne, prototype de dictature post-démocratique

Cet article est une fort intéressante synthèse.

Quatre simples phrases suffisent à condamner l'UE :

Au plan de la philosophie du droit, transformer et transposer en lois nationales des décisions de nature réglementaire édictées par une autorité extérieure et supranationale non élue, est un mécanisme de dévoiement de l’esprit des lois tel qu’il s’apparente à une forfaiture. Nul Etat ne pouvant exciper de sa constitution nationale le droit de s’y opposer, ce coup de force juridique illustre l’état de dégradation avancée de la démocratie en Europe.

En marge de ce constat, doit être rappelé qu’aucun régime dictatorial n’est jamais parvenu à se réformer par sa propre édulcoration [Franco ? Pinochet ? Des dictatures de droite]. Son avenir à moyen ou long terme pourrait donc être une implosion comparable à celle du bloc soviétique.

Nos failles

Castelnau net et sans bavure (j’ai ajouté mes surlignages et mon commentaire) :

Affaire Benalla : nos failles démocratiques.

Et puisqu’on parle de nullités politiques :

Chantal Delsol répond à Marlène Schiappa.

mercredi, février 20, 2019

Instrumentalisation de la judéophobie et des casseurs : Zemmour très bon.











Instrumentalisation de la judéophobie : toujours plus loin vers la tyrannie.

C'est bien malheureux ce qui est arrivé à Alain Finkielkraut (1).

Mais l'émoi médiatico-politique, spectaculaire, mis en scène, autour de cette agression est ridicule : la judéophobie musulmane n'est pas, ou on ne devrait pas être, une surprise. Pour personne.

On détecte tout de suite l'instrumentalisation quand on voit qui s'émeut : des gens qui n'ont jamais été avares de complaisances coupables vis-à-vis de l'islamo-gauchisme, par essence judéophobe.




C'est bien gentil de s'occuper des djihadistes, c'est très chrétien en un sens perverti, mais cela ne témoigne pas d'une hostilité farouche d'En Marche pour l'islamisme (comme d'autres indices le laissent penser, le « comique » Bellatar, le député Aurélien Taché), c'est le moins qu'on puisse dire.

Et ce sont ces gens-là qui versent dans les démonstrations grandiloquentes d'émotion après l'agression de Finkielkraut ?

S'ils étaient sérieux, ils feraient moins de bruit et plus de travail de fond.

Bien entendu, la lutte contre l'antisémitisme n'est qu'un prétexte. Ces pervers n'en ont rien à foutre, des juifs.

Le premier but est de salir les Gilets jaunes. Cela pose une fois de plus la question des tactiques à adopter par les GJ pour éviter ce genre de piège.

Le deuxième, plus profond, est d'alimenter une psychose pour pousser les pions liberticides, et ça marche, hélas :



La plupart des gens, pourtant nés avec la télévision, ne prennent aucun recul par rapport aux emballements médiatiques, qui ne sont jamais innocents, jamais sans but ni programme.

Pourtant, nous ne sommes vraiment pas loin des 4 conditions de Volkoff permettant de détecter la désinformation :

1) Tout le monde dit la même chose. L'Huma et le Figaro sont d'accord. Dans le monde réel, avec toutes ses complexités, c'est impossible. Nous sommes donc en face de la désinformation.

2) Nous sommes informés jusqu'à saturation d'un certain coté du problème et pas du tout des autres.

3) Tous les bons sont d'un coté et les méchants de l'autre.

4) L'acquiescement de l'opinion débouche sur une psychose collective.

Sur le 2) par exemple, je n'ai lu dans aucun journal un article sur les sources de la judéophobie musulmane. Cela semble un phénomène naturel sorti de nulle part.

En tout cas, c'est une bien belle manipulation.

Alors, ne vous emballez pas. Défendez les juifs calmement, sans effets de manche, sans vous en servir comme prétexte pour exhiber votre belle âme, avec une grande persévérance car c'est un combat de longue haleine. Et servez avant tout la Justice.

Addendum :

Antisémitisme: le rassemblement de ceux qui n’ont rien fait contre.A l'initiative du PS, le défilé organisé à Paris a tout du bal des hypocrites.

Voilà ce qui arrive quand on touche à la laïcité.

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(1) : je regrette d'avoir pensé et écrit que, en tant que personnage médiatique (et non en tant que juif -la judéité est une catégorie d'explication qui m'indiffère), il pouvait avoir provoqué cet incident (je me rappelais le précédent de Nuit Debout - deux fois les mêmes circonstances, ça me paraissait trop gros pour être vrai), sa réaction ultérieure politiquement incorrecte prouve que j'avais tort : Finkielkraut a juste un grand talent pour se faire pincer les doigts dans la porte. (Ca a au moins l'avantage d'être révélateur)

mardi, février 19, 2019

Syrie : une attaque à l’explosif passée sous silence a bien visé le QG du renseignement militaire francais à Raqqa.

Syrie : une attaque à l’explosif passée sous silence a bien visé le QG du renseignement militaire francais à Raqqa

Il faut fouiller loin pour trouver cette info (merci P).

C'est beau, l'information démocratique : le bruit des bottes a été remplacé par le silence des algorithmes.

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Cependant, des informations fiables venant du terrain indiquent que l’offensive en cours contre ce prétendu résidu de Daech piétine et se heurte à des difficultés croissantes.

Le départ ou plus exactement le redéploiement des forces US de Syrie en Irak représente un véritable casse-tête pour le gouvernement de Paris et l’ensemble des réseaux souterrains et mafieux de ce que l’on pourrait qualifier d’État profond français qui s’acharnent non seulement à saboter toute initiative de paix en Syrie mais à faire perdurer le conflit en créant de nouveaux clivages tout en continuant à soutenir la rébellion. Il devient évident que pour Paris, ce n’est plus une question de soutien inconditionnel à Israël ou celui, intéressé, au Qatar mais une tentative désespérée de ne pas perde la face et permettre à Bashar Al-Assad de narguer encore une fois l’État profond français.
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Voir aussi l'affaire Legrier.

Tout ceci s'inscrit dans un cadre plus global : Gilets jaunes et compagnie ... Nos technocrates ont complètement largué les amarres, ils sont en roue libre dans leurs obsessions idéologiques. Plus rien de concret, l'intérêt de la France, la stratégie, la réalité, ne les atteint.

Seuls les rapports de forces pour leurs petites magouilles comptent encore, pour la défense de leurs positions, surplombés qu'ils sont par des visions qu'ils ne maitrisent pas, qui les dirigent, et dont ils ne veulent pas changer.





La lâcheté intellectuelle et morale, même chez les juifs agressés

Sarcelles : deux adolescents tirent devant une synagogue

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Moïse Kahloun, le président de la communauté juive de Sarcelles, a dénoncé une agression d'abord motivée par la bêtise, d'après le quotidien. "Ce n'est pas une agression antisémite. Ce sont des enfants qui auraient tiré sur n'importe qui".
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Bien entendu, personne ne peut croire à cette fable : les adolescents n'ont pas tiré sur «  n'importe qui » et je suis prêt à parier un an de salaire qu'ils ne viennent pas de n'importe quelle « communauté » mais d'une « communauté » réputée pour son amour des juifs.

Retour des djihadistes : la solution,

Notre petit monde politico-médiatique se torture le cervelet à propos du retour des djihadistes, dont même eux, avec leur capacité infinie à mentir, n'arrivent pas à nier que c'est très dangereux.

Pourtant, il y a une solution simple et juste, et respectueuse du choix des djihadistes (1) : la peine de mort pour trahison.

Mais, évidemment, quand, par lâcheté, par pusillanimité, notre classe dirigeante refuse d'envisager la solution simple, juste et sûre, ils ne restent plus que les solutions compliquées, injustes et dangereuses.

Les djihadistes ont bien raison de nous prendre pour des lâches et des décadents, nous le leur prouvons tous les jours.

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(1) : les traiter comme des malades ou des délinquants, c'est se mentir sur ce qu'ils sont.

lundi, février 18, 2019

Le Schoupntz

Ce excellent film de Pagnol (1937) permet au talent de Fernandel d'éclater.





Lutter contre la judéophobie, c’est facile.

Au risque de surprendre, je pense que lutter contre la judéophobie (terme que je préfère au vague « antisémitisme ») est facile.

Si on ne le fait pas, c’est qu’on ne le veut pas vraiment, on veut juste, et encore, traiter la symptôme, pas la maladie. « On », ce sont nos gouvernants depuis plusieurs décennies.

La judéophobie a presque disparu de la masse du peuple français vraiment français (tous les sondages et toutes les études le montrent). Il ne reste plus que deux sources :

1) La culture musulmane.

2) Le sentiment de dépossession.

[Addendum : j'ai oublié : une école qui enseigne au lieu d'une école qui formate (ce n'est pas en répétant que la haine des juifs c'est mal qu'on combat la judéophobie. C'est en donnant les moyens intellectuels de comprendre le monde sans passer par la simplification du complot juif). Mais alors là ... autant croire au père Noël.]

Les deux se rejoignent dans l’islamo-gauchisme.

Il serait très facile, si nos gouvernants le voulaient, de traiter ces deux causes :

1) Zéro immigration musulmane, les Français ne demandent que cela (y compris d’ailleurs beaucoup de musulmans intégrés !).

2) Plus de démocratie et reprendre possession de leur pays, il me semble que cela fait trois mois que des centaines de milliers de Français manifestent pour cela.

Autrement dit, si les gouvernants voulaient vraiment éradiquer les causes sociales de la judéophobie (je pense qu'il y aussi des causes psychologiques, plus difficiles), ils auraient un soutien populaire qui renverserait tous les obstacles que la bien-pensance ne manquerait pas de leur opposer. Sortir de la CEDH ? De la CJUE ? Dénoncer les traités européistes qui nous ligotent ? Un référendum et c’est fait haut la main.

Pourtant, la triste vérité est que ceux qui poussent des cris de putois à la moindre insulte judéophobe sont bien contents d’avoir ce prétexte pour culpabiliser les vrais Français (qui n’y sont pas pour grand’chose). La chasse à la « mauvaise pensée » est devenue une méthode de répression arbitraire  (comment se défend-t-on de « Vous êtes antisémite même si vous ne le dites pas. Votre discours est connoté, je vous accuse de pensées antisémites dissimulées » ?  Doit-on se scier le crâne pour montrer ce qu'il ya dedans ?).


Nota : le père Finkielkraut m'en a bouché un coin, j'ai été injuste à son égard :






dimanche, février 17, 2019

Le carré politique : vive la nation !

La nation, réponse existentielle à la crise occidentale ? Pour la revue américaine de référence en matière de relation internationales, la réponse est oui.

Ce texte d’Edouard Husson ne surprendra pas mes fidèles lecteurs.

Je soutiens (sans aucune originalité, tant j’ai été précédé) depuis des années que forment un carré politique indépassable les réalités suivants : nation, peuple, souveraineté, démocratie ; qu’attaquer l’un affaiblit nécessairement les trois autres (1) . C’est ce qu’a fait la gauche depuis cinquante ans, attaquer tour à tour chacun des quatre piliers. Hors de la nation, il n’y a que l’empire ou la tribu, qui ne me plaisent pas plus l’un que l’autre.

Je comprends bien que ma préférence pour la nation dérange ceux qui s’imaginent couverts de droits et dépourvu de devoirs, des adolescents éternels (ce n’est pas une espèce abstraite : j’en connais quelques uns, je mets des noms et des visages sur cette notion, certains ont dépassé la soixantaine).

Mais l’avenir du monde est là : paix entre les nations ou guerre entre les empires, guerre entre les tribus.

La question se pose à chacun de nous de manière très concrète (et diffcile) : que suis-je prêt à sacrifier pour la France ? (Et ne répondez pas : « Je paye des impôts, c’est suffisant »).

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(1) : les 4 attaques gauchistes :
la nation => le mondialisme.
le peuple => le grand remplacement.
la souveraineté => l'UE.
la démocratie => la dénaturation de la constitution.



Finkielkraut insulté (le pôv' chou) : la descente aux enfers des Gilets jaunes continue.

Emmanuel Macron dénonce les injures antisémites à l'encontre d'Alain Finkielkraut

Comme d'habitude, Finkielkraut fait son petit cinéma de pleurnicheuse victimaire, avec sa tête de chien battu. L'antisémitisme est bien assez dégueulasse comme ça, c'est minable de l'instrumentaliser.

Quand on écoute la video, on perçoit des propos qui ne font pas très France périphérique, plutôt France banlieue. Mais puisqu'on vous dit que cette anecdote condamne l'ensemble des Gilets jaunes ....

Depuis plusieurs semaines, je pense que les Gilets jaunes ont tort de continuer à manifester, qu'il faut qu'ils trouvent un autre mode d'action, car Macron a réussi à retourner la situation, désormais, plus les manifestations durent, plus ça l'aide à installer sa tyrannie.

Nous sommes au rouet.














Et la civilité légendaire de la police française :




Et pour rigoler :




Addendum : Alain Finkielkraut a eu une réaction très mesurée en ne portant pas plainte et en n'accusant pas les Gilets jaunes dans leur ensemble. On peut au moins lui rendre hommage pour cela.

Je ne suis toujours pas d'accord avec ses analyses, mais il est plus honnête que les locataires ordinaires du PAF.






samedi, février 16, 2019

Abandonnés

Berthez est verbeux (1), mais il a raison :

EDITORIAL. LE GÉNOCIDE SOCIAL. LES INSURGÉS, LES MANIFESTANTS, LES CITOYENS SONT ORPHELINS, ILS SONT SEULS.

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Ce qui est recherché c’est le génocide symbolique de la partie de la population qui est non conforme.

Macron a dessiné un monde binaire, il a tracé une ligne : d’un côté les bien pensants de l’autre les barbares . Et il s’est mandaté avec ses sponsors et ses complices européens et européistes pour exterminer, mettre en déroute totale les populistes, les illibéraux. Macron fait une croisade. C’est une sorte d’illuminé. Macron ne l’oubliez pas s’est proclamé chef de guerre, on n’ y a pas assez porté attention quand il l’a fait car c’était à l’étranger, dans les pays dits de l’Est. C’est pour cela que les insurgés ne reçoivent aucune aide l’étranger sauf de l’Italie.

Le soutien des chaînes d’information russes est utile à Macron car il permet de dire que les Gilets sont manipulés par les ennemis de l’extérieur.
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Je suis très frappé de l'abandon des Gilets jaunes, et plus largement du peuple français dans sa partie qui veut rester française (les GJ en sont la manifestation). Pas un membre de la France d'en haut (à part, un peu, Houellebecq) pour parler pour eux. Les uns ont leur prolétariat de substitution, les immigrés ; les autres se foutent de tout ce qui n'est pas eux-mêmes.

Cela me dérange beaucoup. C'est inédit depuis la révolution : jusqu'à maintenant, il s'est toujours trouvé un Hugo, un Zola, un Mérimée, un Camus plus récemment, pour porter la misère, que ce soit celle des ouvriers ou des paysans, dans le débat public. Là, rien, personne.

Même les prétendus rebelles genre Finkielkraut leur tournent le dos.

Les seuls intellectuels qui parlent pour les Gilets jaunes, Michéa, Guilluy,  sont ceux qui, précisément, ont refusé de faire partie de la France d'en haut. Ils ne peuvent donc être le relais des Gilets jaunes dans cette classe sociale.

Première conséquence : il est impossible aux Gilets jaunes d'être efficaces politiquement.

Gilets Jaunes. La véritable révolution reste à faire.

Deuxième conséquence : une dérive tyrannique d'autant plus aisée que personne en haut ne s'y oppose. C'est à vomir.

FRANCE : PSYOP EN COURS POUR TRANSFORMER LA CONTESTATION SOCIALE EN MOUVEMENT TERRORISTE

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C’est le retour des opposants politiques emprisonnés et de la dictature à la dure sous un mince vernis de légalité de façade.
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Avec un peu de manipulation basique :

Le Canard affirme que le gouvernement a empêché des policiers d’intervenir contre des casseurs afin de monter l’opinion.

Je vous en présente mes excuses par avance : j'ai le goût de la liberté. Je sais,  c'est pas bien. Esclave obéissant comme tant d'autres, c'est mieux, ça dérange moins.

Mais je suis ainsi. Il ne me convient pas de vivre dans un pays où il faut s'auto-censurer, de peur de la censure tout court.

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Il s’est établi un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.
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Il ne me convient pas non plus de vivre dans un pays où on réprime la moitié de la population (puisque c'est l'évaluation du nombre de ceux qui partagent les soucis des Gilets jaunes), même si je ne suis pas directement concerné (on ne fait pas de la politique que pour soi).

Or, il se trouve que ce pays n'est pas la Perse lointaine gouvernée par un satrape. C'est mon pays, la France, où je suis aussi légitime qu'un Macron ou qu'un Castaner.

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(1) : c'est une question d'habitude. J'ai des collègues pareils, très amoureux du son de leur propre voix, qui s'écoutent parler, qui emploient 4 ou 5 mots là où un seul irait. Ca n'est pas grave : vous hochez poliment la tête tout en faisant autre chose, cette satisfaction d'amour-propre leur suffit et vous échantillonnez : tous les 4 ou 5 phrases, vous vérifiez qu'ils disent bien ce que vous pensiez qu'ils allaient dire (quand on parle beaucoup, on se répète souvent. Moi aussi, je radote beaucoup).

Le mystère des Résistants de juin

On connait bien les « Résistants de septembre », les arrivistes qui se sont déclarés Résistants en septembre 1944.

Plus intéressant : les Résistants de juin. 1940, évidemment.

Dans L'appel du 18 juin 1940, François Delpla dresse une liste désespérante de tous ces Français de Londres qui rejoignent New-York en juin 1940.

Il y a des traitres patentés, comme Jean Monnet (« un petit financier au service des Américains », disait De Gaulle, jugement sévère confirmé par les archives). Ceux-là sont finalement les plus faciles à comprendre. Il y a toujours eu des Iago, des tordus, des vicieux. Des sociopathes, comme on dit de nos jours. On peut citer un Alexis Léger (Saint-John Perse en poésie, l'homme qui a produit de faux documents pour son édition dans la Pléiade).

Il y a aussi les imbéciles, style Saint  Exupéry. J'ai beaucoup de respect pour l'homme et pour l'écrivain, mais ses analyses politiques ne sont pas éblouissantes (litote). Un homme qui avait beaucoup de courage physique mais pas un tempérament de guerrier. C'était un doux, et donc un inapte politique.

Bon, les traitres et les imbéciles, c'est facile.

Mais que dire des Geneviève Tabouis, Henri Guéraud, Henri de Kérillis (1) ? Ni vicieux, ni bêtes, anti-nazis précoces, il se sont carapatés à New-York.

Bien sûr, il y a l'explication sociologique : ce sont des établis, des importants, ils ont quelque chose à perdre : réputation, position sociale et patrimoine.

Mais je crois que l'essentiel est une question de caractère : ils n'avaient pas le tempérament aventurier, don-quichottesque (raison pas contradictoire avec l'explication sociologique). Peut-être aussi se prenaient-ils trop au sérieux ? Quand je lis les Mémoires d'un agent secret de la France libre de Rémy, je suis frappé par l'humour qui court tout du long.

Et ils n'avaient peut-être pas non plus l'esprit de sacrifice.

Peut-être aussi ont-ils manqué de jugeote sur De Gaulle : beaucoup l'ont pris pour un apprenti dictateur, avec, comme Albert Lebrun, un attachement excessif, ridicule en de telles circonstances, au respect des formes (ce qui est, bien sûr, de la pusillanimité sophistiquée, autrement dit, une incapacité à s'élever à la hauteur des circonstances).

Je ne sais.

Pour suivre De Gaulle, il fallait les trois courages : physique, intellectuel, moral. Il y eut peu d'élus.

Bien sûr, il est plus facile pour les jeunes, les Messmer, les Lefranc, les Poype, de partir à l'aventure. Mais, en 1940, Rémy avait 36 ans et 4 enfants, Marc Bloch 54 ans.

Si la question des motivations des premiers Résistants m'intéresse, c'est qu'il est à nouveau dangereux d'avoir des idées patriotiques de résistance à l'Europe allemande et de défense de la liberté nationale (Amazon met à la porte des salariés pro-Gilets jaunes).



ALAIN JUPPÉ AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : UNE GRANDE EXPÉRIENCE DU DROIT PÉNAL …

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Conclusion

L’arrivée d’un politicien incompétent et au lourd passé judiciaire au Conseil Constitutionnel est un scandale de plus pour ce pouvoir. Qui témoigne répétons-le d’une totale absence de principe et d’une volonté d’instrumentaliser notre cour suprême. Et cette mesure est soutenue voire applaudie, par tous ceux qui avaient fait des gorges chaudes contre la nomination à la cour suprême des États-Unis par Donald Trump d’un magistrat respecté, à qui on reprochait sans preuve des paroles soi-disant inconvenantes prononcées 50 ans plus tôt, à l’âge de 17 ans dans une surprise-partie.

Ces gens-là sont prêts à tout.
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Bien sûr, je me suis assez moqué des Résistants-avec-70-ans-de-retard pour ne pas jouer le même sketch (d'ailleurs, où sont-ils passés, quand il y a des coups à prendre ?), mais nous dérivons tout de même vers une authentique tyrannie. Certes « le silence des algorithmes a remplacé le bruit des bottes », mais cela ne change rien au fond de l'affaire.

Il est instructif de méditer les précédents. Le Résistant est isolé, car la Résistance n'est pas un sport de masse (jusqu'à ce que la victoire se dessine), mais rarement seul : la solidarité des rares qui s'embarquent dans l'aventure n'est pas un vain mot.

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(1) : Kérillis est un cas intéressant. Ancien combattant, intelligent, ayant compris très tôt qu'Hitler n'était pas un imbécile. Gaulliste au début puis s'éloignant assez vite, il tourne anti-gaulliste farouche en 1943 (il est évidemment giraudiste) quand il s'aperçoit que le projet de De Gaulle est politique et pas seulement militaire. Il finit par mettre la mort de son fils, tué par la milice, sur le dos de De Gaulle, personnellement, ce qui montre à quel point il a quitté le domaine du rationnel.

La droite Figaro en action



Ce n'est pas eux qu'on retrouvera au coté du peuple.

jeudi, février 14, 2019

A380 : on ferme !

Airbus arrêtera de produire l'A380 en 2021.

Voici ce que j'écrivais en 2007 (12 ans déjà) :

Le retour du blog de JP Chevallier

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Il s'agit là de l'opinion de JP Chevallier et je suis agnostique sur le sujet. Par contre, il est vrai que ce raisonnement correspond très exactement à ce qui s'est passé pour l'A380, que j'ai suivi de près.

1) Les Européens hésitaient à lancer l'A380.

2) Boeing a fait semblant de préparer un très gros porteur.

3) Les Européens ont répondu qu'ils ne pouvaient pas laisser le monopole du marché des très gros porteurs aux Américains. Ils ont méprisé les « financiers » (il faut déjà être un peu bêbête pour prendre le mot « financier » pour une insulte) qui leur conseillaient de ne pas lancer l'A380, trop risqué.

4) Aussitôt l'A380 fermement lancé, les Américains ont remisé leur projet de gros-porteur (avec le recul, on sait qu'il n'a jamais été sérieux) et se sont mis au Dreamliner, qui fait depuis un tabac.

5) L'A380 est une catastrophe financière et commerciale, il ne rapportera jamais un sou, bien heureux si il ne coule pas la boîte, et gèle les capacités d'investissement et d'innovation d'EADS pour quelques années.
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Suis-je supérieurement intelligent ou doté d'une boule de cristal méga-atomique ? Hélas non. J'ai juste de la culture aéronautique.

Les Américains nous ont fait le même coup dans les années 60 avec le projet SSST (dont on apprendra ensuite qu'il n'a jamais été sérieux lui non plus) pour nous encourager à lancer le dispendieux gouffre Concorde (surnommé « gobe-millions » par Mongénéral) pendant qu'ils préparaient en douce le 747.

Il suffisait de s'en souvenir. Visiblement, c'était au-dessus des capacités des millionnaires dirigeants d'Airbus. Ils auraient mieux fait de me donner les millions.

Bien sûr, on pourriez me dire qu'à force de prédire des catastrophes, certaines finissent par arriver. Mais, tout de même, ça n'était pas mal vu (je suis assez content de moi !).

Pour bien enfoncer le clou, un article d'Aéro Buzz :

Airbus annonce l’arrêt de l’A380

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Cette sortie de piste de l’A380 est d’autant plus douloureuse qu’elle survient au moment où, non seulement Boeing, mais le monde entier, commémore le cinquantième anniversaire du premier vol du 747. Cinquante ans après, le Jumbo jet de Seattle continue à se vendre. Boeing a enregistré en 2018, 24 commandes nettes et réalisé 6 livraisons. Désormais, Boeing ne produit plus que des cargos. Les quadriréacteurs gros-porteurs n’ont pas la côte. Les compagnies leur préfèrent les gros biréacteurs, voire les monocouloirs à long rayon d’action [dont Boeing s'est fait une spécialité].
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Cet arrêt de l'A380 arrive à un moment où Airbus est en péril (Renaud Girard: « Airbus attaqué sur deux fronts »).

Bien sûr, Airbus ne va pas faire faillite l'année prochaine. Mais, dans cette industrie à cycles longs, il faut raisonner à 20 ans, et, à cet horizon, les nuages s'amoncellent et Airbus risque de perdre son rang.

Une république exemplaire, d'accord, mais de quoi ?

Deux repris de justice (Fabius et Juppé) au conseil constitutionnel.

Dettinger en prison et Benalla libre.

17 éborgnés.

Une opposition inexistante.

Des médias menteurs.

C'est certain : la république est exemplaire. Mais j'hésite à dire de quoi.


mercredi, février 13, 2019

Un gouvernement au mépris de la justice

Condamnations de Gilets jaunes : la curieuse approche quantitative de la justice mise en avant par Édouard Philippe

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Atlantico : ce mardi 12 février, le premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré devant l'Assemblée nationale : "Depuis le début de ces événements, 1796 condamnations ont été prononcées par la justice et 1422 personnes sont encore en attente de jugement" (...) "plus de 1300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt". Comment comprendre de tels chiffres, faut-il y voir une excessive sévérité, ou traitement "juste" de la situation eu égard aux événements ?

Régis de Castelnau : Ces chiffres sont proprement ahurissants. Il s’agit donc, et c’est assumé comme tel, d’une répression de masse. C’est-à-dire qu’on a mobilisé l’appareil judiciaire depuis trois mois pour faire ce qui ne peut plus s’apparenter à une justice normale, mais à une justice d’exception, à une justice de masse.

[…]

Le président de la république a fait le choix, non pas du maintien de l’ordre mais celui d’une répression brutale du mouvement des gilets jaunes. Que la justice souvent parquet et juges du siège ensemble ait accepté d’exécuter les ordres de l’Élysée et de la place Vendôme est une régression qui nous renvoie des dizaines d’années en arrière. Désormais lorsque les syndicats de magistrats nous parleront d’indépendance et d’impartialité ils se feront rire au nez. Surtout que dans le même temps, et l’affaire Benalla est là pour le démontrer, la même justice est d’une complaisance surprenante avec les délinquants qui entourent le chef de l’État.
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Au fond, cette affaire de Gilets jaunes est un problème de justice : justice sociale, justice économique, justice politique, justice juridique.

Comme l'ont compris mes fidèles lecteurs, je vis dans un milieu où on a beaucoup plus le sens de ses intérêts que celui de la justice. A 90 %, les réactions aux Gilets jaunes ont été (suivant le mot de Chantal Delsol, qu'on ne peut accuser d'être une dangereuse révolutionnaire) répugnantes.

Je l'ai expliqué ailleurs : ce sont des gens d'en haut (ou qui croient, les naïfs, être en haut) totalement étrangers à l'idée qu'ils ont des devoirs vis-à-vis de ceux d'en bas et chacune de leur saloperie contre les GJ se retourne contre eux, en marquant un devoir auquel ils ont manqué (exemple : « Ils font des fautes d'orthographe » certes, mais qui a détruit ou laissé détruire l'école ? Qui s'est contenté de sauver ses enfants en se foutant des enfants de pauvres ?). Bref, quand on est en haut, on est responsable, donc on évite de critiquer ceux d'en bas.

Mais, à l'inverse, quelques réactions m'ont étonné en bien. De lointains ricochets du « c'est pas juste » enfantin.







Si vous doutez encore que Trump est intelligent, la preuve par l'atome. Et nous sommes fous.

Ça fait trois ans que je pense que Donald Trump est supérieurement intelligent.

Cet article est amusant parce que NN Taleb (vous savez, Le cygne noir, Antifragile, Jouer sa peau …) tient (voir les raisons dans l’article ci-dessous) pour un signe d’intelligence supérieure d’être obsédé ou, au moins, très soucieux, de la possible catastrophe ou guerre nucléaire.

Nucléaire, l'apocalypse oubliée

La bombe nucléaire est notre nouveau sacré, en ce sens qu'elle contient la violence: elle est la violence et elle l'empêche.
FIGAROVOX/LECTURE - Dans La guerre qui ne peut pas avoir lieu, le philosophe Jean-Pierre Dupuy démonte la mécanique infernale de «l'équilibre de la Terreur».
- Crédits photo : Desclée de Brouwer
«J'ai toujours beaucoup réfléchi à la question de la guerre nucléaire. C'est un sujet qui a beaucoup d'importance dans la manière dont je pense. C'est la catastrophe ultime, extrême, le monde n'a pas de défi plus important à relever, et pourtant personne n'analyse les mécanismes qui y mènent. Personne ne veut en parler. Je crois qu'il n'y a rien de plus stupide que de croire que ça n'arrivera jamais juste parce que tout le monde sait que les armes nucléaires ont un immense pouvoir de destruction et qu'on va donc se garder de les utiliser.»
L'auteur de cette tirade, mise en exergue dans le livre de Jean-Pierre Dupuy La guerre qui ne peut pas avoir lieu, va vous étonner: il s'agit de Donald Trump, dans une interview donnée à Playboy en 1990. De l'aveu du philosophe, il aurait pu la signer, tant le futur président américain dévoile là la réalité crue des armes de dissuasion. C'est qu'il faut peut-être être un fou pour dire la vérité de la folie nucléaire.
La catastrophe nucléaire, centrale pendant la guerre froide, est devenue une préoccupation secondaire
Cette «guerre qui ne peut avoir lieu», c'est la guerre atomique, évidemment. Celle, qui, selon le mot d'Einstein, serait suivie par l'âge des pierres et des frondes. Celle que plus personne ne pourra raconter. Devant ce trou noir que constitue la possibilité pour l'humanité de s'autodétruire, l'esprit s'arrête, incapable de penser le pire. Comme le lanceur d'alerte Daniel Ellsberg (l'analyste qui a provoqué la «fuite» des Pentagon Papers) demeura interdit lorsqu'il apprit que les plans qu'il contribuait à concevoir pourraient coûter la vie à 600 millions de personnes. Cent Holocaustes. Un chiffre proprement inconcevable.
Est-ce pour cela que nous nous en désintéressons? La catastrophe nucléaire, centrale pendant la guerre froide, est devenue une préoccupation secondaire, passant derrière l'effondrement écologique. Et pourtant. Après la période de désarmement qui avait suivi la fin de l'URSS, la prolifération est repartie de plus belle. L'horloge de l'Apocalypse, horloge conceptuelle créée par des scientifiques pour mesurer la menace nucléaire, est revenue à un stade équivalent au pire moment de la guerre froide: minuit moins deux, minuit figurant l'apocalypse nucléaire. Le récent désengagement des États-Unis et de la Russie du traité de désarmement INFvient confirmer le retour de cette menace un temps oubliée.
Seul un fou pourrait appuyer sur le bouton nucléaire
Malgré tout, peut-on justifier éthiquement l'existence de la bombe? Dans ce livre qui oscille entre théorie des jeux, métaphysique pure et analyses psychologiques, l'auteur de Pour un catastrophisme éclairé démonte la mécanique infernale de la rationalité instrumentale qui structure «l'équilibre de la Terreur», en anglais «Mutually Assured Destruction» (destruction mutuelle assurée) ou MAD, c'est-à-dire «fou». La guerre nucléaire, non seulement en finit avec les règles de la guerre juste (discrimination entre cibles civiles et militaires, proportionnalité), mais les assimile désormais à une utopie pacifiste. Pour être efficace, la guerre nucléaire s'appuie sur la déraison des acteurs: seul un fou pourrait appuyer sur le bouton nucléaire, il faut donc que cette folie soit plausible pour que la dissuasion soit efficace. Dupuy s'attaque aussi à l'argument ressassé selon lequel la dissuasion nucléaire prouverait son efficacité par l'absence de guerre conventionnelle ou nucléaire. Rien ne saurait démontrer en effet qu'en l'absence de la bombe une guerre aurait éclaté entre les grandes puissances.
Disciple de René Girard, et comme lui enseignant à Stanford, le philosophe connaît bien les relations entre la violence et le sacré mis au jour par l'auteur du Bouc émissaire. La bombe est notre nouveau sacré, en ce sens qu'elle contient la violence: elle est la violence et elle l'empêche. Nous devons vivre avec cette idole sanguinaire. Notre époque aime à ricaner des prophètes de malheur, mais Jean-Pierre Dupuy assume son pessimisme. Il nous invite à regarder en face l'«abomination» éthique que constitue la bombe, sans nous rassurer par de prétendus arguments moraux. Depuis le 6 août 1945, l'humanité est entrée dans «l'ère du délai» (Günther Anders) et l'Apocalypse est notre avenir.
La guerre qui ne peut pas avoir lieu, Jean-Pierre Dupuy, Desclée de Brouwer, 226 p., 17,90 euros