mardi, décembre 30, 2008

La folie injectrice (12) : deux manières de voir les choses

Comme le signale Arnold Kling, la présentation habituelle est que les opposants aux plans de relance sont irresponsables et idéologues, que les gouvernements sont bien forcés de se précipiter au secours de l'économie plombée par les folies du privé ; alors que la présentation suivante des plans de relance est sans doute plus juste : des tentatives mal conçues pour empêcher les marchés de nettoyer les dégâts provoqués par un mélange d'échec des marchés et d'échec des politiques publiques.

Ne pas oublier Augustin Cochin

Je suis en train de lire à sauts et à gambades Le livre noir de la révolution française.

Ce livre me remet en mémoire Augustin Cochin, trop tôt disparu. Il était déjà évoqué dans Penser la révolution française, de François Furet.

Le grand mérite de Cochin, venant après Taine et avant Furet, est d'avoir réussi à s'abstraire du mythe révolutionnaire à la Michelet, «l'histoire du grand On», comme il disait. «On» a rédigé les cahiers de doléances, «on» a pris la Bastille, «on» a massacré en septembre etc .

Cochin a travaillé pour savoir qui était réellement ce «on». Et il a trouvé non pas le mythique peuple unanime, mais quelques meneurs qui réglaient leurs querelles de pouvoir entre eux, puis imposaient leur solution à la foule (1), dès la rédaction des cahiers de doléance.

Il ne s'agit pas d'une théorie du complot : Cochin ne pense pas, comme les contre-révolutionnaires, à une pieuvre franc-maçonne. Mais quand les individus sont atomisés et qu'il n'y a pas de corps intermédiaires (cas du règlement de vote des Etats Généraux de 1788, Cochin est très sévère vis-à-vis de Necker), quelques personnages convaincus et motivés, même peu nombreux, même peu organisés, sont en mesure de prendre barre sur la foule, avec un peu d'intimidation si besoin (Cochin considérait la révolution comme un bloc : la Terreur était déjà en germe dans certains comportements de 1788).

De nos jours, cette situation est bien connue et étudiée : la foule souffre du syndrome du passager clandestin. La majorité n'est point si convaincue ni si extrémiste que les meneurs, mais on espère que ça sera le voisin qui élèvera la voix pour dire à ceux-ci «Nous trouvons que vous exagérez». Ce syndrome est renforcé si les meneurs recourent à la menace et à la violence.

Nous retrouvons ce schéma systématisé par Lénine.

Le grand mérite de Cochin est de s'être attaché aux faits, d'avoir posé les question : qui ? Quand ? Comment ? (2)

Après la réponse précise, Cochin théorise et va vers la sociologie : si de tels meneurs ont pu apparaître, c'est que la société y était prête. Mais il n'oublie pas la contingence, les circonstances. On en revient à Necker : l'organisation des Etats Généraux (par exemple, le vote public) était la porte ouverte aux pires dérives, qui se sont effectivement produites (3).

Au long de cette révolution, la France n'a pas eu beaucoup de chance (4). Jusqu'au 9 thermidor, toutes les occasions de tomber du coté de la modération plutôt que du coté de la radicalisation ont été perdues.

Bien sûr, nous sommes loin de la légende révolutionnaire, nous sommes plus près de la Terreur et du génocide vendéen.

Mais, avec deux cents ans de recul, et aussi parce qu'en vieillissant je déteste de plus en plus la violence et les foules exaltées, je me demande si cette révolution était bien nécessaire.

Après tout, bien des pays ont accédé à des formes démocratiques dont nous pourrions prendre leçon sans de telles violences.

(1) : exactement ce que fait la direction du PS actuel vis-à-vis de ses militants.

(2) : «... il reste à mettre en pratique [cette prise de pouvoir par un groupuscule], sous la forme du tri des personnes, dont le moyen n’est certes pas la discussion philosophique, mais l’exclusion, l’expulsion. Augustin Cochin étudie ainsi le cas de la ville de Rennes. Sur les huit cents délégués des paroisses, il n’identifie que 5% tout au plus de sympathisants des " philosophes ", tous gens de la ville. Comment ces derniers pourraient-ils en imposer à cette masse essentiellement paysanne ? Cochin note la faiblesse de cette masse, composée de gens dépourvus de conscience commune, sans liens entre eux, sans chefs ni conseils, désorientés, bruyants, parfois ivres... La manoeuvre s’exécute en deux temps : des intrus, hommes de main à la solde des tireurs de ficelles, viennent grossir les rangs de cette assemblée déjà bien disparate. Un des agents du " petit peuple " propose alors d’exclure certains membres jugés indésirables. Après un gros tumulte, auquel participent les éléments du bas peuple qui se sont immiscés dans l’assemblée, le coup de force réussit, permettant dans les jours suivants au groupe dirigeant d’imposer l’ordre du jour et surtout de sélectionner les " bons " députés aux Etats Généraux. Le succès de l’opération est foudroyant, d’autant plus que la majorité des délégués des paroisses ne demandent qu’à rentrer chez eux où le travail les attend. Augustin Cochin cite le discours d’un personnage de la loge maçonnique " Parfaite Union " de Rennes (23 juillet 1789) : " Mes très chers frères, le triomphe de la liberté et du patriotisme est le triomphe le plus complet du véritable maçon. [...] Qu’il est beau, mes très chers frères, le jour où un roi citoyen vient annoncer qu’il veut commander à un peuple libre et former de son superbe empire une vaste loge dans laquelle tous les bons français vont véritablement être frères "... »

(3) : c'est pourquoi j'ai une aversion pour la «démocratie participative» de Ségolène Royal, car on sait bien, c'est justement une réminiscence de la révolution, ce qui sort de telles réunions : le débat est orienté par le maitre de cérémonies et ses quelques acolytes dans la foule. Mais, avant le «débat», ils ne représentaient qu'eux mêmes. Après le «débat», ils ont reçu l'onction du «peuple», et les mettre en cause revient à attaquer le peuple souverain, crime de lèse-majesté.

Le «débat» sert donc à sanctifier des opinions qui, auparavant, n'étaient que des idées parmi d'autres.

(4) : si seulement Louis XVI avait été un peu plus ferme au début (comment a-t-il pu tolérer sans répression qu'«on» baladât la tête du gouverneur de la Bastille sur une pique ? Essayez donc de faire pareil aujourd'hui, vous verrez comment le gouvernement, tout républicain qu'il est, réagira), on aurait peut-être eu une transition démocratique plus paisible. Et puis, il restait le conseil de Mirabeau : fuir l'émeute, non pas vers l'est, à cause du soupçon de trahison, mais vers l'ouest et reprendre la pouvoir à partir de la province (c'est exactement ce que Thiers, instruit par le précédent révolutionnaire, fera lors de la commune de 1871).

dimanche, décembre 28, 2008

A summer bright and terrible (David Fisher)

Ce livre est essentiellement pour réhabiliter, si il en était besoin, HCT Dowding.

Plus que tout autre, il mérite les lauriers de la Bataille d'Angleterre. C'est lui qui a conçu l'architecture de défense et fait développer les matériels, qui ont permis cette victoire. Il a de plus imaginé la meilleure (ou la moins mauvaise) stratégie possible.

Cependant la fin de sa carrière fut ce que les Anglais appellent une disgrace, une honte. Ni Churchill ni Douglas Bader ni Sholto Douglas ne se montrèrent dans cette affaire sous leur meilleur jour, c'est le moins qu'on puisse dire.

Cerné des médisances et des jalousies que lui valut son caractère abrupt, il fut démis comme un malpropre de son commandement du Fighter Command, un rapport officiel allant même jusqu'à dire que la Bataille d'Angleterre fut «mishandled», ce qui est rigoureusement l'inverse de l'avis de la majorité des pilotes de l'époque et de la totalité des historiens et experts actuels.

Mais déferle la bassesse, lui peut regarder le ciel sans pâlir et le terre sans rougir (1).

Deux conclusions :

> les hommes sont d'une ingratitude féroce même, et peut-être surtout, envers ceux à qui ils doivent le plus. Le sommet fut atteint par le Ministère de l'Air, qui réussit à écrire une histoire de la Bataille d'Angleterre sans mentionner Dowding, ce que Churchill compara à écrire l'histoire de Trafalgar sans parler de Nelson, mais lui-même fit peu de cas de Dowding dans ses propres mémoires.

> on finit toujours par savoir qui sont les vrais héros. Ni Douglas Bader (qui fut dans son genre un héros), ni Sholto Douglas n'ont leur statue sur le Strand. Dowding l'a (2). Les pilotes de base n'ont jamais eu aucun doute.

Enfin, on se concentre souvent sur les organisations, mais les individus comptent. Un De Gaulle, un Churchill, un Dowding, et la face du monde est changée.



Addendum : j'ai oublié de préciser. Dowding s'est opposé à Churchill sur l'envoi d'escadrons outre-Manche dans une tentative désespérée d'aider les Français. Ce qui a fait dire à Dowding : «Churchill peut raconter ce qu'il veut sur la Bataille d'Angleterre. Sans moi, il l'aurait perdue avant quelle commence.»

Hitler n'avait probablement pas l'intention de débarquer en Angleterre (Churchill en était convaincu, contrairement à ce qu'il dit dans ses discours). Mais si la RAF avait été éradiquée pendant la Bataille de France, le parti du «bon sens», c'est-à-dire de la négociation avec Hitler, de Lord Halifax aurait peut-être triomphé.

Enfin, la propagande vichyste a insisté sur la trahison britannique. Pourtant, il est clair que Churchill était prêt à se raccrocher à la moindre velléité de résistance française et c'est faute d'avoir reçu un signe d'une quelconque volonté de résister qu'il s'est résigné à retrancher derrière la Manche.

(1) : citation de De Gaulle pour les parachutistes de la France Libre qui me semble convenir à Dowding.

(2) : non pas payée par l'Etat, les haines des ronds-de-cuir sont tenaces et vous poursuivent par delà la mort, mais par une souscription des pilotes, ce qui augmente sa valeur.

jeudi, décembre 25, 2008

Préparez vous à une décennie perdue

Get ready for a lost decade

Sommes nous toujours en guerre avec l'Allemagne ?

Un ami me soutient que, juridiquement, nous sommes toujours en guerre avec l'Allemagne.

Les hostilités commencées par la déclaration de guerre française du 3 septembre 1939 ont été suspendues par l'armistice infamant, mais il n'y aurait pas eu de traité de paix mettant fin pour les juristes à cette guerre.

Ni la capitulation du 8 mai 1945 ni le traité franco-allemand du 22 janvier 1963 ne pourraient en tenir lieu.

Je suis surpris par cette thèse, et franchement incrédule. Un de mes savants lecteurs pourrait-il m'éclairer ?

mercredi, décembre 24, 2008

Joyeux Noël à tous

Instruction : le lycée de tous les dangers

J'aimerais bien savoir ce que pensent de ce texte, copié des Echos de ce jour, les adultes, inconscients et irresponsables, à mon avis, qui encouragent et tolèrent, voire qui organisent, les «mouvements» lycéens.

Je l'ai déjà écrit : la seule activité politique à laquelle les lycéens sont assez mûrs pour participer, c'est la guerre (civile ou étrangère) en tant que chair à canon.

Comme il serait préférable d'éviter cela, leur place est au travail, avec un bon coup de pied au cul si nécessaire.


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MICHEL SEGAL
Le lycée de tous les dangers
Il y a une semaine, Xavier Darcos renonçait à sa réforme du lycée, sans doute inquiet du risque d'épidémie présenté par des événements tels que le blocage répétitif d'établissements par les élèves. Au-delà de la péripétie d'une réforme avortée, c'est la question globale de l'autorité qui se pose justement dans l'institution censée l'incarner. Qu'en reste-t-il ? C'est parce que je suis enseignant dans le secondaire que je veux témoigner de la réalité d'une situation à cet égard très dégradée et qui présente un danger autrement plus inquiétant.

Ce 18 décembre au matin, un peu avant 8 heures, comme tous les jours depuis une semaine, un petit groupe d'élèves ferme la porte principale de mon établissement puis se poste à l'entrée latérale. La quinzaine de lycéens arbore des airs fiers, prend des postures militaires, porte parfois des brassards et forme une haie pour dévisager chaque élève qui se présente. Ce sont les bloqueurs, ils ont quinze ou seize ans. Ils laisseront entrer qui ils veulent et refouleront qui ne leur plaît pas. Par exemple, il leur arrive de laisser entrer les étudiants des classes préparatoires, mais d'autres fois, non. Ça dépend de leur humeur. Comme tous les enfants, et c'est bien naturel, ils sont contents de jouer aux soldats, ravis de soumettre la communauté à leur pouvoir discrétionnaire, pour une fois sans risquer de punitions. Le lycée sera-t-il fermé aujourd'hui ? y aura-t-il cours ? Il leur arrive d'être une vingtaine à décider en toute tranquillité de l'ouverture ou non d'un établissement de 1.500 élèves et de 150 enseignants. Ils mettent quelques poubelles devant la porte, se montrent entre 8 heures et 10 heures puis s'en vont. Les portes resteront fermées et les poubelles en tas toute la journée.

Jamais l'école ne m'a paru aussi efficace que dans cette forme singulière d'enseignement du mépris de la République et du droit. De fait, elle incite des adolescents à tenir ce discours : « Nous fermons le lycée quand bon nous semble et si ce droit nous est contesté, alors nous créerons des désordres. » Quant au millier d'autres, ceux respectueux de la loi qui croient donc encore à l'autorité de l'école, ils sont invités à baisser la tête et attendre. Les bloqueurs n'ont ni courage, ni imagination, ni conscience politique, et encore moins le sens de la révolte : ils font ce qu'on leur dit. Malheureusement, même à cela on ne peut leur trouver aucun mérite. Avec le temps, ils ont compris que la seule chose que les rectorats et directions d'établissement redoutent, ce sont les incidents. Autrement dit, ils savent qu'en face d'eux il n'y a rien d'autre que la peur. Ils s'imaginent prendre modèle sur les grandes gueules de Mai 68 lorsqu'ils ne reproduisent que les techniques des lieutenants de Hitler du début des années 1930 : menaces de troubles pour se faire obéir, utilisation de la faiblesse du pouvoir en place, intimidations par la terreur pour finalement parvenir à leur fin : imposer leur loi à la communauté.

Au lycée Honoré-de-Balzac à Paris, c'est chose faite. Que ce soit par le soutien de quelques enseignants complaisants et de parents nostalgiques, ou par le silence craintif et massif de tous les autres, c'est par la seule défaillance des adultes en charge de l'autorité que ces enfants sont devenus malgré eux de véritables archétypes fascistes. Lorsqu'ils sont là, en rang, pour dicter leur loi au chef d'établissement et aux autres élèves, lorsqu'il faut se glisser entre eux pour se soumettre à leur contrôle sous les yeux d'une direction navrée et impuissante qui se tient en retrait, il règne une odeur acre et pestilentielle : celle de l'oeuf du serpent.

Et qu'on ne s'y trompe pas, ces blocages n'ont absolument rien à voir avec une réforme ou une autre : autant sur un plan local que national, leur seul objectif est de contester la légitimité du pouvoir. A Balzac, la direction ayant choisi de ne pas s'opposer aux blocages, c'est devenu une simple formalité que de laisser fermer le lycée par quelques dizaines d'élèves mécontents. Au plan national, Darcos adopte la même tactique : après avoir retiré sa réforme (ce qu'il n'avait aucune raison objective de faire, à part la peur), il continue à présenter ses excuses aux lycéens qui continuent de bloquer puisque bon leur semble. Il peut maintenant promettre des états généraux ou des séminaires de réflexion sur la Lune, la partie est déjà perdue car ce qui est en jeu n'est pas une réforme, mais plutôt la question de savoir qui est le plus fort. Voici où nous en sommes : un proviseur demande aux élèves l'autorisation d'ouvrir le lycée pendant que le ministre demande aux enfants quelle éducation il doit leur donner. C'est le déni de sa propre autorité motivé par le refus de considérer les enfants et les jeunes pour ce qu'ils sont.

Pendant ce temps, les grands syndicats du secondaire fanfaronnent. Pour eux, les brigades de bloqueurs sont une aubaine car en interdisant l'entrée des lycées, ils permettent aux enseignants de faire une grève non déclarée comme telle, donc payée. Cela conduit à s'interroger sur la spontanéité et la motivation des fameux « syndicats lycéens », surtout à la lecture de leurs revendications et de leurs moyens d'action. C'est devant une promesse de troubles que le gouvernement a reculé, et pour les syndicats d'enseignants, c'est une victoire inespérée à laquelle ils ne pouvaient croire eux-mêmes, compte tenu de la faible mobilisation des personnels.

Pour l'instant donc, ils se félicitent de cette collaboration. Mais c'est encore une histoire d'apprenti sorcier qui finira mal. Cela ne prendra pas cinq ans avant que les petits frères de ces enfants-là, plus jeunes et d'humeur plus capricieuse, imposent par les mêmes méthodes leur loi là où il leur plaira. Combien de temps attendront les vautours avant de fondre maintenant sur les collèges pour fabriquer encore d'autres petites armées de « syndiqués », cette fois âgés de treize ans ? En voulant se concerter avec d'hypothétiques syndicats lycéens, puis en reculant devant eux, Xavier Darcos a pris successivement les deux attitudes à ne jamais adopter en matière d'éducation : la complaisance et la peur. Ayant renoncé à exercer son autorité, notre ministre ne saurait s'étonner de l'avoir perdue.

Piqué sur le blog Intelligence Economique des Echos

Comment "planter" à coup sûr une entreprise
[ 24/12/2008 - 14h02 ]
Pourquoi des entreprises réussissent là où d’autres échouent ?
Depuis son origine, l’intelligence économique tâche d’identifier les raisons et d’établir des référentiels utiles pour comprendre.
Voici proposés 16 commandements pour « planter » à coup sûr une entreprise

1. Penser d’abord à soi.
2. Raisonner pour économiser des impôts.
3. Pratiquer le népotisme ou sa variante, « la gouvernance des copains ».
4. Faire toute confiance aux experts.
5. Suivre à la lettre la Bourse et les conseils des analystes financiers.
6. Préférer le développement, même sans marge, pour obtenir plus tard une position forte
7. Développer le chiffre d’affaires et négliger la valeur ajoutée.
8. Raisonner en coût marginal.
9. Ne suivre les coûts salariaux qu’en BBS.
10. Fixer des bonus maximum.
11. Pratiquer des augmentations de salaires non individualisées.
12. Rechercher ou même accepter des subventions publiques.
13. Raisonner en BFR (Besoin de Fonds de Roulement).
14. Parler de « Partenaires sociaux ».
15. Négliger l’honnêteté intellectuelle et pratiquer la magouille (parfois appelée « creative accounting » ou en français « comptabilité flatteuse »).
16. Considérer la trésorerie comme une variable subalterne.

Voulez-vous le compléter ?

Gérard Philippot

Interrogations à 100%
[ 23/12/2008 - 12h40 ]
Dans un film comique des années 30, un personnage hésite à se rendre chez son dentiste, et décide de s’en remettre au sort : « Pile, j’y vais, face, j’y vais pas », « c’est pile, j’y vais pas quand même ». Morale de l’histoire : souvent quand quelqu’un ne veut pas faire quelque chose, il fait appel à une autorité tierce en espérant que celle-ci confortera sa position ; si l’inverse se produit il l’ignore et fait finalement ce qu’il avait décidé de faire dès l’origine.

Ainsi persistent ici ou là des situations qui ne s’expliquent que pour ces raisons. Malgré les données disponibles, malgré les faits, des responsables qui pourtant ont le savoir, n’en tiennent pas compte et acceptent des situations intenables soit par entêtement soit pour n’effrayer, ne culpabiliser, n’accuser, ne vexer, ne mécontenter personne.

La rigueur que requiert l’intelligence économique dans la prise en compte du réel et, dans sa communication aux décideurs, devrait pourtant s’imposer dans tous les cas.

Prenons l’exemple d’un sujet à l’ordre du jour depuis des années, dont l’importance sociale et financière est majeure : celui des affections de longue durée, graves et chroniques (ALD) remboursables à 100% par l’Assurance maladie. L’impact d’une décision à leur sujet peut se révéler considérable. Les gestionnaires-décideurs font appel régulièrement à des études qui fournissent chaque fois le même diagnostic, toujours ignoré. Par exemple : l’accroissement de la population métropolitaine en deux ans (2005 – 2006) a été de 706 000 personnes. Pendant ces deux mêmes années le nombre de personnes en ALD est passé de 6 millions à 7,7 millions soit 1,7 millions de personnes en plus. Aurait-on subitement tant vieilli pour expliquer une telle discordance ?

En 2001 déjà, la même distorsion était constatée : accroissement de la population de 400 000 ; nouvelles personnes mises en ALD : 900 000. Peut-être faut-il trouver là l’explication au paradoxe suivant : augmentation des dépenses en ALD, 41% ; accroissement de la population 1,9% (entre 2000 et 2003). Selon les derniers chiffres connus, 13,6% de notre population est officiellement en ALD à 100% ce qui ferait qu’en France plus d’un habitant sur 8 serait gravement malade …et pour la vie. En toute logique tous ces chiffres tendraient à démontrer que notre pays se meurt. Est-ce possible ?

Alors, faut-il réformer ou ne rien faire ? La Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) a proposé de reporter sur les mutuelles le remboursement des médicaments remboursés à 35% pour les patients ordinaires, mais à 100% pour les patients en ALD.

Première question concernant ces médicaments remboursés à 35% au lieu des 65% habituels : sont-ils moins remboursés que les autres parce que leur efficacité n’a pas été démontrée par la communauté scientifique ? Si tel est le cas, c’est de l’argent dépensé au mieux pour un effet placebo, au pire pour une absence totale d’action sur la maladie ciblée. La logique aurait voulu qu’on les déremboursât complètement. La CNAM a choisi de le faire progressivement : 35% puis 0% pour ne pas choquer un grand nombre de patients qui croient quasi religieusement à leur traitement.

Y-a-t-il d’autres causes ? Pourquoi cette décision a-t-elle entraîné une telle levée de boucliers ?

La réponse est à chercher évidemment auprès de ceux que cela concerne :

- chez le patient qui n’y a pas droit mais qui fait pression sur son médecin pour le mettre « à 100% »…. même lorsqu’il a une mutuelle qui pourrait payer le ticket modérateur,

- chez le médecin : chaque dossier ALD est en effet gratifié, depuis 2000/2001, d’une prime au médecin de 40 euros par an par la CNAM (300 millions par an…). Il est difficile de ne pas faire un rapport avec la montée vertigineuse du nombre de patients en ALD,

- chez les mutuelles : un patient à 100% ne leur coûte plus les 35% du ticket modérateur mais il continue à verser sa cotisation. C’est une belle rente,

- chez tous les « démagogues » pour qui toucher au moindre remboursement est une atteinte intolérable à la nécessaire « gratuité » de la médecine.

Reprenant la scène du début, les décideurs en charge de ces dossiers ont jusqu’ici fait comme le comédien, « pile, je réforme, face, je ne bouge pas », c’est « pile, je ne bouge pas quand même ».

Il serait néanmoins judicieux et instructif de mettre à jour et de faire savoir les raisons pour lesquelles des solutions qui apparemment s’imposent d’elles-mêmes ne sont jamais retenues.


Guy Abitbol

Finest Hour (Craig et Clayton)

C'est à la fois un DVD et un livre (vendus séparément).

Ils se répondent utilement. Le DVD est surtout fait de témoignages d'Anglais ayant vécu l'été 40, ce fameux été brillant et terrible, brillant pour les Anglais, terrible pour tout le monde.

Le livre étoffe les témoignages. Il ne cache rien des tensions et des doutes, à la fois des deux cotés de l'Atlantique et dans le Cabinet anglais.Il est complété d'extraits de journaux intimes.

Somme toute, rien d'inédit mais un ensemble plaisant.

Seul inconvénient tout est en Anglais.

La folie injectrice (11) : le Talmud et l'auto

Guy Sorman est décidément en grande forme :

Le talmud et l'auto.

Quand dix personnes réunies pensent la même chose , c'est qu'elles se trompent , dit le Talmud : car dix sages à la fois , cela ne se peut pas.

En cette fête de Hanuka, constatant que tous les gouvernements à l'unisson viennent en aide à leur industrie automobile nationale , cette parabole talmudique me revient à l'esprit : il faut envisager que ces gouvernements ne sont pas sages . A leur décharge, ce n'est pas leur argent

La rose vie associative

Extrait d'un article de Luc Rosenzweig dans Causeur :

«Dans le microcosme politique parisien, ce qui arrive aujourd’hui à Julien Dray ne surprend pas grand-monde : l’homme est depuis des décennies un bricoleur de génie en matière de création et de contrôle d’associations destinées à encadrer des mouvements plus ou moins spontanés [plutôt moins que plus] surgissant dans les facs, lycées et quartiers difficiles. Cette technique “mouvementiste”, apprise dans les rangs de la section française de la IVe internationale (canal Frank-Krivine), n’a rien en soi de répréhensible. L’avant-garde du prolétariat se met à la disposition des masses opprimées, leur fournit un package idéologique et organisationnel leur permettant de dépasser le stade de la révolte passionnelle contre les injustices de tout poil pour atteindre celui de l’action révolutionnaire consciente visant la prise du pouvoir par les masses laborieuses à l’échelle nationale, puis mondiale.

Mais lorsque cette technique est importée dans un contexte où le pouvoir est déjà détenu par celui qui veut s’en servir pour canaliser à son profit les révoltes de la jeunesse, cela donne le mitterrandisme associatif, version “degauche” du gaullisme immobilier. Grassement subventionnées, ces organisations plutôt maigres en forces militantes, mais très douées médiatiquement, deviennent des viviers de cadres pour les parti politiques qui les ont suscitées : mouvements étudiants, lycéens, antiracistes associations (SOS Racisme, Ni putes ni soumises), secrètent ainsi des leaders qui deviendront des permanents. Harlem Désir, Malek Boutih, Isabelle Thomas, Bruno Julliard sont sortis de ce moule.

Si on ne veut pas que l’investissement soit perdu, il est indispensable d’assurer un verrouillage bureaucratique très strict de ces organisations, afin d’éviter qu’elles aient la mauvaise idée de penser, d’agir et de décider par elles-mêmes [vive la liberté !]. C’est un domaine dans lequel excelle Julien Dray, bien qu’il ait subi un revers de taille en se faisant piquer Fadela Amara par Sarkozy, alors que le PS avait porté Ni putes ni soumises sur les fonts baptismaux et vers les fonds publics. Dans la pouponnière de Juju, ça ne rigole pas tous les jours.»

lundi, décembre 22, 2008

On est abruti quand on a 15 ans (2) : je ne suis pas seul

Dans les podcasts de BFM, j'ai trouvé ce commentaire de Marc de Scitivaux que je vous retranscris :

« _ Je voudrais dire quelque chose sur les lycéens. Personne ne le dit et ça m'énerve énormément. Les lycéens n'ont qu'à fermer leur gueule. Point final.

Leur compétence dans le domaine qui les concerne est inexistante. Ils n'ont pas 18 ans, ils ne sont pas votants, ils ne payent pas d'impôts, ils reçoivent le produit de nos impôts.

C'est à nous qui sommes des électeurs de plus de 18 ans de décider par les organes démocratiques des réformes à faire.

Si ils sont dans la rue, c'est de la faute de leurs parents à qui on devrait flanquer une bonne claque sur le derrière si ils ne sont pas capables de la donner à leurs enfants.

Il faut que ce soit dit.

La notion de "syndicat lycéen" est dans le genre "fariboles et conneries" une des choses les plus merveilleuses qu'on puisse entendre. Que le gouvernement ne le dise pas aussi fortement que moi prouve simplement l'extraordinaire démagogie qui règne dans ce pays. Personne n'ose dire la vérité.

La vérité : les lycéens sont en classe, ils ferment leur gueule, ils n'ont aucune espèce de lumière que ce soit sur l'organisation de leurs études. Ils ne sont pas capables d'avoir une seule idée intelligente là-dessus, ce n'est pas leur boulot.

Qu'ils commencent en classe par apprendre à écrire et à compter, il apparait clairement que ce n'est pas le cas pour beaucoup.

_ Donc, Marc de Scitivaux, vous n'avez pas envie de participer à un réveillon revendicatif dans un lycée ?

_ J'ai envie de leur envoyer un coup de pied au derrière pour qu'ils aillent manger des petits fours avec leurs parents.»

Ca soulage de voir que l'on n'est pas seul à garder un peu de bon sens (merci également aux commentateurs).

dimanche, décembre 21, 2008

Un site économique intéressant

En France, sauf rares exceptions, «site économique» signifie «site de tripatouilleurs de curseurs».

Il faut aller chercher les sites intéressants ailleurs :

Library of economics and liberty

La folie injectrice (10) : l'angoisse du goal au moment du penalty

Trouvé sur le blog de Guy Sorman :

Penalty


Deux disciples de l'école du choix rationnel, fondée par Gary Becker à Chicago , viennent de publier une étude sur le comportement des gardiens de but confrontés à un penalty .

Dans 95% des cas, le goal s'avère incapable de bloquer le ballon . Or , dans la totalité des cas, le gardien de but plonge à droite ou à gauche avant même que le but ne soit tiré : une stratégie d'apparence incohérente . Pour améliorer ses chances , le goal devrait plutôt rester immobile et au centre du filet .

Pourquoi plonge-t-il ? C'est que sachant qu'il n'arrêtera pas le ballon, il joue pour ses supporters et le public : on lui reprocherait , immobile et au centre , de ne faire rien, de ne pas agir. Irrationnel au regard du jeu, le gardien de but est cohérent dans le regard du public.

Cette analyse est-elle juste ? Sans doute , certains ici souhaiteront la réfuter, prouver qu'elle est fausse : allez-y.

Et , ne serait-ce pas une métaphore pour tout gouvernement confronté à une crise économique ? Bondir avant que le but ne soit tiré est probablement inutile mais satisfait le désir d'action, chez les joueurs et le public : on appelle cela "la relance".

samedi, décembre 20, 2008

Education : nostalgie

En notre époque de parents fous à lier, qui vivent dans la peur de traumatiser leurs enfants, qui perdent le sommeil à l'idée qu'ils puissent courir le moindre danger, qui les habillent comme des footballeurs américains pour aller au coin de la rue en vélo et qui leur obéissent au doigt et à l'oeil (je caricature à peine, certains parents me semblent bons pour l'asile), rappelons le bon temps pas si vieux :

Nostalgie

C'est mignon.

Les économistes et la crise

«Le keynesianisme est une preuve que l'économie ne doit pas être laissée aux économistes.»

J'ai trouvé cette citation dans un article du Wall Street Journal.

Il en profite pour rappeler que 364 économistes avaient signé une pétition disant que la politique de Mme Thatcher était suicidaire. On sait ce qu'il en est advenu : un collègue britannique m'expliquait encore récemment que, bien que de gauche, il considérait que le passage de la dame de fer avait été bénéfique.

J'avais déjà commencé une réflexion sur ce sujet après ma fréquentation d'Econoclaste.

Aujourd'hui, les économistes qu'on entend sont des mécanistes : pour eux, tout est histoire de curseurs, lesquels pousser, comment. Ils tiennent là dessus des propos fort savants et qui, quelquefois, m'en bouchent un coin ... et ont des débats houleux et obscurs.

Je n'ai qu'un problème : ils me rappellent ces astrologues médiévaux qui construisaient des systèmes planétaires fort élaborés dont le seul défaut était de tenir par des liens trop ténus à la réalité.

J'accorde beaucoup plus de considération aux démarches pragmatiques des micro-économistes.

Seule consolation : il y a des astrologues qui ont fait progresser l'astronomie.

jeudi, décembre 18, 2008

De la difficulté à définir le socialisme

Dès qu'on nous parle de socialisme, nous (je veux dire nous, infâmes libéraux aux pieds fourchus et à l'haleine fétide) pensons immédiatement à Staline, Pol Pot, Thorez et Mitterrand 1 (celui de 1981).

Paraît-il que nous errons gravement, que nous caricaturons, que nous sommes réducteurs.

Pas méchants, avides de savoir, nous cherchons à nous renseigner sur le socialisme, à acquérir ce rose sens de la nuance qui nous manque cruellement.

Nous savons bien que nous ne trouverons pas la réponse auprès du parti socialiste français : ce parti se caricature lui-même à un point qui ferait monter le rouge au front de libéraux pathologiques.

Nous posons des questions.

On nous dit que le socialisme se propose de corriger les imperfections du marché. Mais qui va juger de ces imperfections ? L'Etat. Très bien, nous applaudissons, mais qui va corriger les imperfections de l'Etat ? Silence embarrassé. Nous insistons, sur quels critères va-t-on juger ceci ou cela comme une imperfection du marché ? Ne serait-ce pas ouvrir la voie à la sélection par le plaignant le plus braillard, la victime le plus poignante, l'intérêt particulier le plus introduit auprès des puissants ? Vagues murmures peu convaincus, ni convaincants, sur les gouvernements élus représentant l'intérêt général, puis silence embarrassé.

On nous explique alors que le socialisme se carctérise par son aspiration sociale : il veut faire le bonheur des gens. Bruyamment, nous nous félicitons, nous applaudissons, quel noble but ! Mais un doute nous vient : toutes les doctrines politiques ne se proposent-elles pas, chacune à leur manière, de faire le bonheur des gens ? Silence embarrassé.

Nous sommes à deux doigts de conclure que le socialisme se caractérise par un silence embarrassé : le socialisme est un mutisme ? Mais ça ne correspond guère aux socialistes que nous connaissons, bruyants, querelleurs et donneurs de leçons. Le socialisme, ce n'est pas le monde du silence !

Alors, une dernière fois, nous insistons, nous chargeons bayonnette au canon. Qu'est-ce donc que le socialisme ? Là, révélation, on finit par nous donner une définition par la négative : le socialisme n'est ni le libéralisme, ni le communisme (bien au contraire).

Nous voilà bien renseignés !

Et vous, vous savez ce que c'est, le socialisme ?

mercredi, décembre 17, 2008

France-Suisse : une phrase saisie au vol qui explique bien des choses

«Pour mémoire, nous rappelons que la Suisse, qui se tire très honorablement de cette crise, ne compte que sept ministres; ces ministres n'ont chacun que trois membres du cabinet et n'ont pas de voitures de fonction.»

Nous, nous avons 38 ministres et secrétaires d'Etat. Ils ont tous voitures de fonction, escorte pléthorique et domesticité imposante. Ils vivent dans des palais à faire pâlir de jalousie des milliardaires.

La Suisse est prospère. La France s'appauvrit.

Y a-t-il un rapport ? Je le crois.

En France, on a beaucoup plus fort que Madoff

Comme le signale un lecteur, en France, nous avons beaucoup plus fort que Bernard Madoff en matière d'escroquerie pyramidale.

Ca s'appelle le système de retraite par répartition, et en plus les victimes ne peuvent pas s'échapper, verser son écot à l'escroquerie est obligatoire.

Alors Madoff, avec ses 50 Md $, petit joueur. Nous jouons avec 4 000 Md €.

La France, grand pays.

mardi, décembre 16, 2008

On est abruti quand on a 15 ans

On est abruti quand on a 15 ans (1). Je le sais, j'ai eu 15 ans et j'ai manifesté contre les lois de Devaquet.

Je suis effaré par la servilité obséquieuse de nos gouvernements successifs vis-à-vis de merdeux boutonneux. C'est carnaval : une inversion bouffonne des valeurs.

Quand j'entends un ministre raconter qu'il comprend «l'inquiétude des lycéens», je suis bidonné.

Un lycéen, ça a envie de foutre le bordel, de se mettre en danger. «L'inquiétude des lycéens», c'est le truc des adultes qui les endoctrinent pour faire passer leur message politique.

Mais les lycéens manifesteraient pour n'importe quelle raison : la hausse du prix du ticket de métro, la baisse de qualité des films pornos, la joie de vivre en vente libre, le droit de traverser la rue hors des clous, Vélib gratuit, des profs soumis (zut, c'est déjà fait), etc ...

Ils sont bien ridicules ces lâches adultes qui se prosternent devant des immatures.

Pour ma part, j'enverrais les CRS sans remords ni hésitation. D'ailleurs, nul doute que les lycéens en éprouveraient un grand plaisir : rien de tel qu'une bonne baston pour apaiser (momentanément) la crue hormonale et, pour les survivants, quelles histoires héroïques à raconter aux copains.

(1) : ce n'est nullement un hasard si les dictateurs font un usage immodéré des 15 ans : forts comme des adultes, manipulables à souhait, sauvages et sadiques comme des enfants.

lundi, décembre 15, 2008

Capitalisme-socialisme à la lumière de l'affaire Madoff

La meute est de nouveau de sortie : l'affaire Madoff, cet escroc ancien dirigeant de Nasdaq (un peu comme si l'on apprenait que Steven Spielberg n'a jamais tourné aucun des films qu'il a signé), serait le symptôme qu'il y a quelque chose de pourri au royaume du capitalisme.

Et de nous ressortir la rengaine comme quoi le capitalisme serait basé sur la confiance. Confiance que les capitalistes, ces vautours, détruiraient.

C'est faux, absolument faux, c'est un contre-sens total(1).

Les fondateurs du capitalisme considéraenit l'homme tel qu'il est, pêcheur, capable des pires vilenies. Contrairement au socialisme, le capitalisme n'a pas besoin d'imaginer un homme nouveau (qu'on tente de créer, en vain, à coup de goulags et de massacres) pour fonctionner.

C'est pourquoi le capitalisme limite strictement le pouvoir des hommes à ce qu'ils possèdent ou au pouvoir qui leur est librement accordé par contrat, contrat dont le respect est imposé par la loi.

Au contraire de ce que les imbéciles racontent (ils sont si nombreux), l'affaire Madoff prouve la bonne santé du capitalisme, l'escroc n'a fait que 50 milliards de $ de dégâts, et parmi des gens qui peuvent se permettre d'encaisser de telles pertes.

Ce chiffre peut sembler énorme, mais il est faible par rapport aux ravages d'un dictateur, ou même d'un Chirac et d'un Mitterrand (2).

Alors, le capitalisme repose sur la confiance, mais une confiance tellement encadrée, circonscrite, qu'elle ressemble fort à de la défiance. Et c'est cette prudence qui fait que le capitalisme fonctionne.

En face qu'avons nous chez ces gens qui font une confiance aveugle, totale, à un homme ou un groupe d'hommes ? Combien ont fait de dégâts les hommes de l'Etat ? Napoléon, Guillaumme II, Hitler, Staline ...

(1) : quand Alain Peyrefitte décrit la société de confiance, il ne parle pas de la confiance que les individus se font entre eux, il parle de la confiance que la société fait aux individus pour décider de leur vie.

(2) : le 1 % de croissance annuelle qui nous manque depuis vingt ans représente des centaines de fois l'escroquerie de Madoff.

dimanche, décembre 14, 2008

Le camp du Bien, les élections et la violence


Je lis cette phrase dans une dépêche :

Le député socialiste Arnaud Montebourg a estimé aujourd'hui que la France était "une cocotte-minute au bord de l'explosion".


Il est temps de mettre les choses au point : la gauche adore la violence, elle l'espère et l'appelle, elle vit de cette espérance.

La démocratie libérale moderne est une construction d'une grande sophistication. La gauche, elle, en est restée aux valeurs tribales. C'est d'ailleurs ce qui fait sa force, c'est qu'elle s'appuie sur des réflexes primitifs très profonds.

Qu'est ce que la gauche ? C'est l'élite des élus de Dieu (et non des hommes) chargée de guider le peuple des pêcheurs vers le Bien. C'est vieux comme la Bible et peut-être plus vieux encore.

C'est pourquoi la gauche a toujours été très mal à l'aise, voire franchement hostile, devant toutes les procédures prosaïques de la démocratie. Car, son idéal, ce n'est pas le notable bedonnant qui fait campagne auprès de ses concitoyens, c'est le prophète émacié sortant du désert qui menace de la colère de Dieu si le peuple ne se convertit pas.

Sa référence, sa nostalgie, son avenir rêvé, c'est 1793, 1848, 1871, 1917 : la prise de pouvoir par la force, par l'émeute, par la révolution.

Quand la gauche laisse entendre que ne serait de bon républicain que dans son camp, c'est à mourir de rire. Il n'y a pas de force politique française qui a si constamment combattu la République.

Malgré toutes les tentatives révisionnistes, il y a heureusement quelques abrutis comme Arnaud Montebourg pour nous rappeler les vraies racines de la gauche.

Deux articles piqués sur internet

Un article sur ces gauchos français, dont Le Monde, de plus en plus mauvais, et Libé, toujours aussi mauvais, qui disent redouter -mais espèrent de manière à peine dissimulée, les irresponsables- des événements à la grecque.

Toujours cette incompréhensible, stupide et suicidaire nostalgie de la révolution, pardon , de la Révolution, de nos bourgeois de gauche, qui en seraient, c'est justice, les premières victimes :


Alors, ça vient ces émeutes ?


Et un article français qui, enfin, ne prend pas A. Merkel pour une conne criminelle (je synthétise la presse française à propos des plans de relance) :

Pourquoi Paris et Berlin ne s'entendent pas sur la relance

On notera l'envolée merkelienne sur l'économie sociale de marché que n'aurait pas osé le prétendument ultra-libéral Sarkozy.

samedi, décembre 13, 2008

USA-France : deux mondes différents

C'est à se demander si nous vivons dans le même monde et si les lois de l'économie y sont identiques :

> le gouvernement français conditionne son aide à l'industrie automobile au fait qu'il n'y ait ni baisses de salaires ni licenciements.

> le Congrès américain conditionne son aide à l'industrie automobile au fait qu'il y ait des baisses de salaires et des licenciements.

La crise rend fou ... mais pas tout le monde

On assiste à un déchainement de plans de relance infondés et de volontarisme politique (je rappelle que le volontarisme est une forme de bêtise, puisqu'il consiste à supposer que la force de la volonté permet de négliger les réalités).

Il fallait sauver le système bancaire, et encore, a minima, tout le reste est superflu et nocif.

Cependant, quand tout le monde sombre dans la folie, ceux qui gardent la tête froide tirent leur épingle du jeu. C'est vrai en politique comme sur les marchés financiers.

Or, le Canada (malgré ses turbulences politiques), la Suisse, l'Allemagne dans une moindre mesure, et, surtout, la plupart des pays asiatiques évitent soigneusement de se laisser entrainer par la folie ambiante.

Je ne doute guère que ces pays, qui profitent aujourd'hui de leur rigueur budgétaire d'avant-crise, sortiront grands vainqueurs.

A croire que, finalement, l'économie est morale !

vendredi, décembre 12, 2008

What’s the Point of Bailing Out the Auto Industry ?

Comme cet article du NYT est en Anglais, je résume :

Le sauvetage de l'industrie automobile ne rentre dans aucune des catégories où l'intervention de l'Etat sur le marché est considérée comme bénéfique. On doit donc en conclure que c'est du pur clientélisme aux frais du contribuable.

Bien sûr, cette conclusion est américaine (quels cons, ces Américains) et ne doit pas être transposée à la France, pays de l'unanimité relanciste :-)

Les Américains me font chaud au coeur : certes, ils font un peu n'importe quoi, mais certains résistent tout de même à la dilapidation de l'argent public. En France, nulle résistance, c'est un concours à qui proposera l'idée la plus baroque pour jeter de l'argent public par les fenêtres.


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December 11, 2008, 2:55 pm

What’s the Point of Bailing Out the Auto Industry?

By Daniel Hamermesh

Governments intervene in markets all the time — and they should, in order to make markets more competitive; to solve problems of externalities (which are ubiquitous); to resolve difficulties caused by individuals’ shortsightedness, including the spurring of innovation; and to reduce transactions costs.

Where does the auto bailout fit in?

It certainly doesn’t make markets more competitive; instead it subsidizes American oligopolists. It certainly doesn’t spur innovation; while the provisions may talk about this, bailouts have proven to be a poor way of getting firms to innovate.

It doesn’t reduce transactions costs; Chapter 11 bankruptcy procedures exist for that purpose, and they do well at it. The only possible economic argument might be fear that a bankruptcy by G.M. might spook many other markets. What about a bankruptcy by Wal-Mart? It’s much bigger than G.M., so wouldn’t the spooking effect be bigger?

Let’s face it — the bailout is purely political, pushed by troglodyte companies and their unions of high-paid workers, and helped by their agents — elected representatives from the many states in which auto production occurs. Once again, as was true with the Chrysler bailout of the late 1970’s, the taxpayer will take a beating. To quote the old protest song, “When will they ever learn?”

mercredi, décembre 10, 2008

Les casse-couilles de l'infantolâtrie

Aldo Naouri, pédiatre, écrit et dit régulièrement que l'infantolâtrie qui sévit dans notre société est néfaste. Un enfant n'a pas vocation à être le centre du monde, c'est extrêmement mauvais pour son éducation.

Un des aspects les plus pénibles de cette infantolâtrie (1) est la rengaine lancinante des meurtres et des disparitions d'enfants, et tout ce tintouin autour des pédophiles.

Des milliers de personnes sont tuées ou disparaissent tous les ans, mais l'on ne parle pratiquement que des enfants. Pourquoi ? Valent-ils plus que des adultes ?

Curieuse conception que cette pitié sélective. Est-ce qu'un adulte, dans la force de l'âge, productif, père de famille, pétri d'expérience et de savoir, n'est pas lui aussi digne d'intérêt ?

En tous les cas, le message que l'on passe aux parents est proprement stupéfiant : «Tremblez ! Ayez peur pour vos enfants ! Ils sont en danger !»

Quand je vois (je vis près d'une école) des mère affolées d'être cinq minutes en retard pour prendre leur petit et donnant la raison de cet affolement «Il arrive tant de choses de nos jours», je me dis qu'on marche sur la tête.

Etant petit, je suis rentré chez moi souvent seul de l'école et je peux témoigner que je ne me suis jamais fait kidnapper (ou alors je ne me suis aperçu de rien).

La vie est déjà pleine de dangers, c'est proprement ridicule d'en imaginer qui n'existent pas.

Bien entendu, inutile d'insister sur les méfaits éducatifs de tels comportements : comment les enfants peuvent-ils prendre leur autonomie, apprendre l'indépendance et la responsabilité, si ils sentent que leurs parents ont tout le temps peur pour eux ?

Je m'interroge sur les racines de ce phénomène. J'avoue ne pas bien comprendre.

Entendez moi bien : un rapt ou un meurtre d'enfant, c'est horrible. Mais un rapt ou un meurtre d'adulte, aussi. Cette focalisation sur les enfants est déraisonnable, irrationnelle. Elle est tellement intense qu'elle ne peut être que significative, mais je n'arrive pas à savoir de quoi.

Cependant, peu importent les causes, une chose est sûre : une telle psychose collective, hors des bornes de la raison, ne peut qu'engendrer des conséquences aberrantes.

Récemment, une mère de famille anglaise n'a rien trouvé de mieux que de faire kidnapper sa fille (photo) par son oncle, puis de lancer une appel de détresse (à la télévision, à une heure de grande écoute, s'iou plait). Elle a immédiatement récolté des fonds pour l'aider dans sa recherche. Il est dommage que la découverte du pot aux roses par la police ait interrompu une si belle histoire.

Croyez vous ce fait divers de nature à rendre les gens plus circonspects au prochain rapt d'enfant ? Que nenni. Ca sera la même psychose, la même hystérie. Et c'est pénible. A force, ça vous dégouterait d'aimer les enfants ! Je comprends que certains préfèrent les chiens.

(1) : la reine de l'infantolâtrie est une certaine Ségolène qui a un jour déclaré :«Un enfant ne ment pas.» Affirmation qui tend à confirmer ce que disent les mauvaises langues, qu'elle n'a pas élevé elle-même ses enfants.

Nota : vous excuserez la vulgarité du titre, mais il me semblait parfaitement adapté à la dé-virilisation, à l'émasculation, de la société qui sous-tend l'infantolâtrie.

mardi, décembre 09, 2008

J'ai enfin trouvé un opposant au relancisme

Il est patron d'American Express :

Getting out of the credit mess

Subtilité, complexité et intelligence

Dans de nombreuses discussions sur internet à propos des «plans de relance», je songe notamment à Econoclaste, on confond subtilité, complexité et intelligence.

On peut tenir un raisonnement très complexe, très subtile, et pourtant totalement idiot, parce qu'il ne repose sur aucune réalité.

C'était typiquement le cas des marxistes il n'y a pas si longtemps : ils étaient d'une subtilité bien au delà de mes capacités, pourtant ils pensaient dans le vide. Les gens qui vivaient sous un régime inspiré par le marxisme avaient envie de le fuir. Cette réalité écrasait tous leurs subtils distinguos.

J'avoue ne pas toujours saisir les arguments avancés en faveur des plans de relance, mais quand, par un réflexe salvateur, j'essaie de me raccorcher à la réalité en posant la question «Y a-t-il jamais eu un plan de relance qui ait fonctionné ?» , je n'obtiens pas de réponse.

Ceci tend à renforcer dans mon opinion que les fameux «plans de relance» ne reposent sur rien que des idées fumeuses et aucune réalité.

La subtilité et la complexité sont plus souvent qu'à leur tour un moyen de cacher l'absence d'intelligence.

Rappelons nous les discussion du sexe des anges pendant la chute de Byzance : nul doute que s'y déployaient complexité et subtilité, mais où était l'intelligence ?

Les gens vraiment intelligents que j'ai eu la chance de rencontrer se distinguent par un discours limpide, du genre qui vous fait paraître simple un problème compliqué (je me souviens d'une conférence de Cohen-Tanugi sur la physique quantique) ; alors que chez la plupart des économistes et des sociologues que je lis et que j'entends, j'ai la sensation exactement inverse : il font paraitre complexes des problèmes simples. Cela me rend très soupçonneux.

Quand on lit Bastiat, Hayek, Tocqueville, on trouve cette clarté intellectuelle qui semble échapper aux socialistes. C'est sans conteste une raison de mon attirance pour le libéralisme. Bien sûr, leurs adversaires taxent cette limpidité de manque de subtilité, mais cela devient une querelle esthétique : l'intelligence doit-elle être obscure ?

On est à fronts renversés : les libéraux expriment souvent de manière simple des idées subtiles tandis que les socialistes expriment de manière ampoulée et obscure des idées simplistes (1).

Finalement, il y a une pierre de touche : tous ces gens prétendent analyser le réel. En quoi leur pensée adhère-t-elle à la réalité ? Les Anglo-Saxons appellent cela un «reality check».

La macro-économie entre merveilleusement dans ce cadre, elle jongle avec les concepts (qui a jamais vu un PIB ?). C'est bien souvent une série d'abstractions finement articulées mais flottant en l'air, détachées de la réalité. Les macro-économistes, tous ces «experts», qui défilent dans nos medias, me font penser à ces docteurs médiévaux débattant, à partir des dissections de Gallien sur les lapines, si l'utérus des femmes étaient bifides ou non à coups d'arguments auxquels il ne manquait qu'une chose : reposer sur la réalité. Il suffisait d'y aller voir.

Pour expliquer la crise actuelle,et pour résoudre, il me semble plus intéressant d'étudier les relations d'un emprunteur avec son banquier ou d'un trader avec son patron que de nous aligner les pourcentages de PIB «injectés» dans l'économie.

Bien sûr, j'ai pris l'exemple facile de la crise actuelle, mais ce tropisme qui consiste à confondre complexité et intelligence me semble fort répandu.

Peut-être parce que, nos concitoyens étant de plus en plus incultes et inaptes à des raisonnements rigoureux (merci l'Ed Nat), il est de plus en plus facile, en notre époque bavarde, prétentieuse et communicante, de leur faire prendre des vessies pour des lanternes, c'edt-à-dire la complexité et le jargon pour de l'intelligence.

(1) : «si tous les hommes vivaient d'amour, il n'y aurait plus de misère».

dimanche, décembre 07, 2008

La folie injectrice (9) : il y a de l'électricité dans l'air






















Les Etats, pour maquiller leurs aides aux constructeurs automobiles, prennent prétexte d'activer l'émergence de la «voiture verte».

Je ne suis pas sûr que l'urgence écologiste soit là, mais personne ne se pose la question, parce qu'en fait, tout le monde s'en fout, le but n'étant pas de faire la politique écologiste la plus intelligente mais de sauver Renault, Peugeot, GM etc ..

Et les écolos, toujours aussi cons, sautent à pieds joints dans le piège (il est vrai qu'ils peuvent difficilement faire autrement).

C'est là qu'un articulet du magazine Le Point prend toute sa saveur : un rapport public est enterré dans un bureau de ministère parce qu'il dit «que la voiture électrique souffre de trop de handicaps pour pouvoir se substituer massivement au moteur thermique». Et ça n'est pas près de changer.

Cette politique en faveur de la «voiture verte» est donc un pur gaspillage : on va concevoir des voitures qui soient ne se vendront pas, soient se vendront un petit peu, à coup de subventions, ce qui est encore pire puisqu'on ajoute le gaspillage au gaspillage.

Ce problème de «voiture verte» n'est pas seulement technique, il est commercial : les gens se sentent très bien dans leurs voitures actuelles. Pour que la «voiture verte» soit un succès, il faudrait que ses inconvénients soient minimes par rapport aux voitures thermiques.

Or, c'est absolument impossible, il n'y a pas de miracles à attendre à brève échéance.

A problème commercial, solution commerciale. Or, je ne crois pas que les Etats soient très bons commerçants, ils peuvent juste tordre le marché en taxant les produits qui leur font concurrence.

Bref, nous ne sommes pas près de voir nos routes envahies de «voitures vertes», par contre, nous sommes sûrs de voir les fabricants de bagnoles arrosés d'une pluie d'euros sortis de nos poches (c'est d'ailleurs le but de tout ce boniment de bateleurs de foire autour la «voiture verte»).

Preuve supplémentaire que c'est du gaspillage : la voiture verte existe déjà (voir photo illustrant l'article).

samedi, décembre 06, 2008

La folie injectrice (8) : l'agonie la plus chère du monde

En échange des 40 Mds $ nécessaires au sauvetage de Ford, Chrysler et GM, le Congrès s'apprête à exiger que ces firmes soient gérées suivant des critères politiques (voitures vertes et préservations des avantages acquis de l'UAW).

Nous, Français, qui avons l'expérience de ces choses avec la RNUR (la Régie Nationale des Usines Renault, pour les plus jeunes), savons que c'est la condamnation à mort de Detroit : une boite peut se relever de mauvaises décisions économiques.

Par contre, elle ne se relève jamais d'être dirigée par la politique, car la politique et la rentabilité sont comme l'eau et l'huile, elles ne se mélangent pas.

Or, quand tout est dit, pour qu'une société soit pérenne, il faut qu'elle soit rentable. Donc, la politique est le bourreau d'une société privée.

Si les Big Three n'obtiennent pas d'aide du Congrès, elles meurent.Si les Big Three obtiennent une aide du Congrès, elles meurent aussi, mais c'est plus cher, plus long et plus douloureux.

La suite des événements ?

L'aide du Congrès arrive, les coûts ne sont pas réduits, les voitures vertes ne se vendent pas, les Big Three demandent encore plus d'aides, le Congrès ne pouvant se dédire de la catastrophe qu'il a lui-même provoqué accorde ces aides supplémentaires tout en passant des lois (taxes, normes) pour obliger d'une manière ou d'une autre les consommateurs américains à acheter GM, Ford et Chrysler. Mais comme on ne peut pas obliger les consommateurs étrangers, ces voitures ne s'exporteront pas, donc les trois grands seront toujours au bord de la faillite.

Ca va durer des années, couter des centaines de milliards de dollars (certains disent 2 ou 3), pour rien, pour un résultat connu d'avance. GM, c'est L'Air Lib des Américains (en matière de catastrophes provoquées par l'interventionnisme étatique, nous pouvons leur donner des leçons, nous ne sommes pas à court d'exemples).

Ca s'arrêtera quand suffisamment de législatures (et de milliards de dollars) auront passé et que les parlementaires ne se sentiront plus engagés par la décision de sauvetage initiale.

Le contribuable US n'a pas fini de payer pour des voitures dont il ne veut pas.

La folie injectrice (7) : la presse aussi

Je n'ai jamais vraiment tenu la presse française en grande estime, mais là, les journalistes ne sont pas loin de toucher le fond.

Alors que je vous ai dit ici tous les doutes qu'on pouvait avoir sur les plans de relance, et je suis très loin d'être le seul; aucun écho dans la presse.

Quelques journalistes chipotent sur tel ou tel détail. Mais, à part Paul Fabra des Echos, je n'en ai entendu absolument aucun émettre des doutes sur le principe même de la «relance».

Il faut aller dans la presse anglo-saxonne (Wall Street Journal, The Economist, FT) ou sur internet pour trouver des opinions contestataires.

Bref, encore une preuve que le journalisme français baigne dans le socialisme comme le poisson dans l'eau et la sardine dans l'huile.

Le plus pervers n'est pas celui qu'on croit

On entend souvent, surtout dans la bouche de journalistes creux et incompétents, c'est-à-dire la majorité, l'expression «effets pervers».

Le contexte est toujours la même : l'Etat prend une mesure, et celle-ci aurait des «effets pervers».

Evidemment, dit comme cela, on pourrait croire qu'il n'y pas de quoi fouetter un chat, pourtant, elle est très révélatrice des valeurs de ceux qui l'utilisent.

Citons un exemple : le gouvernement baisse les charges sur les bas salaires, les employeurs ont donc intérêt à ne pas augmenter leurs employés,les salaires sont donc concentrés entre le SMIC et le SMIC+10 %, c'est un «effet pervers».

Vous remarquez tout de suite que l'«effet pervers» n'a absolument rien de pervers, c'est au contraire l'adaptation rationnelle, logique, naturelle, à une modification étatique des variables qui conditionnent un choix.

Alors, où est la perversité pour ceux qui utilisent l'expression «effet pervers» ?

Elle est dans la liberté des acteurs de s'adapter aux décisions réelles de l'Etat et non à ses intentions.

Je vous rétablis avec, en gras, le sous texte, tu mais pensé très fort, la description de l' «l'effet pervers» :

L'Etat, naturelllement bon, avisé et compétent, prend une mesure avec les meilleres intentions du monde. Celle-ci a des effets pervers car elle est sabotée par ces pervers d'acteurs économiques qui ne se contentent pas d'obéir sans rechigner à l'Etat mais agissent au mieux de leurs intérets dans le peu de liberté qui leur est laissée.

Nous qui ne sommes pas nés de la dernière pluie savons qu'en réalité, dans tout cela, la seule perversité est l'intervention étatique dans le but mal avisé d'essayer de faire agir les individus contre leurs intérêts.

jeudi, décembre 04, 2008

La folie injectrice (6) : le socialiste Sarkozy se déchaine et il y en a encore qui râlent

N. Sarkozy, voulant à toute force prouver qu'il est aussi bête que les autres gouvernants, annonce un plan de «relance» (en réalité, de récession aggravée) de 26 Md d'€.

Inutile de revenir sur le pourquoi c'est débile.

Par contre, j'ai ri beaucoup en entendant la président de la FNAIM se plaindre que l'on a pensé à l'immobilier neuf mais pas à l'immobilier ancien ! Bref, il n'y en a jamais assez.

Il faut dire que le mauvais exemple, considérer l'Etat comme une inépuisable vache à lait, vient d'en haut.

Il y a bien évidemment unanimité chez les journalistes français pour dire que toutes ces histoires de relance sont excellentes.

Même BFM, «radio de l'économie», que l'on a connu mieux inspirée, verse dans le même enthousiasme socialiste. Ce qui est un signe que la crise rend fou.

Seul article raisonnable :

Une petite récession vaut mieux qu'un gros déficit

mercredi, décembre 03, 2008

La folie injectrice (5) : la crise rend vraiment fou, RIP RGPP

Ca y est, c'est officieux, mais de telle manière que ça vaut de l'officiel, la RGPP est morte et sera enterrée à la sauvette.

La RGPP, c'était cette fameuse Révision Générale des Politiques Publiques qui devait permettre une réforme intelligente de l'Etat.

Maintenant, plus de réforme, plus d'intelligence, vive la crise.

Car c'est la crise qui fait dire à nos dirigeants que ce n'est pas le moment de chasser les gaspillages publics et les dépenses inutiles (1).

Je ne vois pas le rapport ou, plus exactement, je le vois en sens inverse : c'est en temps de crise que la rigoureuse gestion et le souci constant du bon emploi des deniers extorqués au contribuable à la peine devraient être prioritaires et plus que jamais nécessaires.

Visiblement, du Président de la République et de moi, l'un des deux a tort. Et je suis persuadé que ce n'est pas moi.

(1) : d'ailleurs, vous aurez remarqué que ça n'est jamais le moment : quand tout va bien, ça ne vaut pas le coup et quand tout va mal, il faut attendre que tout aille bien.

mardi, décembre 02, 2008

La folie injectrice (4) : la bagnole, c'est sacré

Les gouvernements des deux cotés de l'Atlantique s'apprêtent à aider financièrement les fabricants d'automobiles.

Or, il y a unanimité pour admettre que leurs difficultés sont structurelles, une offre trop abondante, et que la crise n'est qu'un révélateur.

Les gouvernements, en contrepartie de leur aide, demanderont des choses. C'est normal, qui paye commande.

Le gouvernement français a déjà annoncé qu'il attend des «efforts en termes d'emplois», c'est-à-dire, en clair, qu'il interdit les fermetures d'usines.

Autrement dit, les aides gouvernementales sont conditionnées au fait de ne pas régler les problèmes.

Loin d'être une anomalie, ça devient un comportement répétitif.

Déjà, les aides aux banques étaient assorties d'une exigence de facilité d'accès au crédit, ce qui était également une manière d'exiger des banques qu'elles ne règlent pas leurs problèmes en contrepartie des aides étatiques.

Et c'est normal : les Etats sont à l'origine, à travers la réglementation et la fiscalité, de la crise actuelle.

Les actions des Etats qui ont mené à ce désastre étaient guidées par la conception erronée qui fait de la consommation un bien et de l'épargne un mal.

Les banques et les industriels sont obligés de se remettre en cause, mais pas encore les gouvernements (ça viendra).

La remise en cause gouvernementale n'ayant pas eu lieu, il est parfaitement logique, quoique dommageable, que les gouvernants continuent sur la lancée intellectuelle qui a abouti à la crise et persistent à considérer comme un bien (les dettes risquées, les emplois inutiles, etc ...)ce qui est en réalité la cause du cataclysme. A leur manière, les gouvernements vivent toujours dans le monde d'avant la crise.

Cette crise est celle du «capitalisme sans capital». Tant que les hommes de l'Etat ne l'auront pas compris, tant qu'ils ne favoriseront pas l'accumulation de capital et l'efficacité économique plutôt que l'endettement, toutes leurs mesures n'aboutiront qu'à prolonger la crise.

Il pourra y avoir des rémissions, mais elles seront toujours suivies d'une rechute.

Vous voulez un signe sûr que l'on approche de la sortie de la crise ? C'est simple : quand un politicien revendiquera l'expression «rigueur budgétaire», en fera un étendard et s'en glorifiera, alors, le bout du tunnel ne sera pas loin.

Je ne suis pas seul : Fabra aussi soutient Merkel

Et si Angela Merkel avait raison ?

lundi, décembre 01, 2008

Le Dilbert de ce soir (1/12/2008) est vraiment amusant

Voir au bas de la page.

Je traduis pour les non-anglophones :

Nous sommes sauvés de l'abime par une injection d'argent de dernière minute par un groupe étranger, une sorte de cartel.

Nous ne sommes pas en position de poser beaucoup de questions.

Il veulent juste que nous prenions l'avion pour la Colombie et que nous ramenions des paquets.

Et nous n'avons pas le droit d'utiliser nos mains.

(Dilbert s'est vraiment déchainé ces derniers mois)

La folie injectrice (3) : les Shadoks de la relance

Nous assistons en ce moment au championnat du monde des plans de relance.

Comme il se doit, les USA sont en tête mais la France n'est pas mal placée, l'Allemagne boude ostensiblement la compétition.

Ce concours est du plus beau shadok : il s'agit de pomper un maximum aux contribuables pour donner à d'autres contribuables. Bien sûr, une partie de ce qui est pompé se perd au passage dans les tuyaux étatiques. Le mot important est «pomper». Où, pourquoi, vers qui, c'est secondaire (sauf pour ceux à qui l'on prend et pour ceux qui reçoivent, mais on s'en fout).

C'est d'une logique si parfaitement shadok que c'en est une merveille. C'est pourquoi quelques devises shadoks vous aideront à bien comprendre les initiatives gouvernementales :

1) Les fondement existentiels des plans de relance :

a) principe ontologique :



b) principe d'action :



2) La justification des plans de relance actuels par l'échec total et définitif de tous les plans de relance passés, du New Deal aux «juppettes» :



3) Le principe de réflexion qui guide les énarques producteurs de plans de relance :




4) Comment gagner les élections grâce aux plans de relance :



Au fait, ça sert à quoi ? A rien évidemment, c'est shadok.

C'est beau, le sport.

NB : vous trouverez chez Vincent Bénard une explication complète.