mercredi, février 13, 2019

Un gouvernement au mépris de la justice

Condamnations de Gilets jaunes : la curieuse approche quantitative de la justice mise en avant par Édouard Philippe

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Atlantico : ce mardi 12 février, le premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré devant l'Assemblée nationale : "Depuis le début de ces événements, 1796 condamnations ont été prononcées par la justice et 1422 personnes sont encore en attente de jugement" (...) "plus de 1300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt". Comment comprendre de tels chiffres, faut-il y voir une excessive sévérité, ou traitement "juste" de la situation eu égard aux événements ?

Régis de Castelnau : Ces chiffres sont proprement ahurissants. Il s’agit donc, et c’est assumé comme tel, d’une répression de masse. C’est-à-dire qu’on a mobilisé l’appareil judiciaire depuis trois mois pour faire ce qui ne peut plus s’apparenter à une justice normale, mais à une justice d’exception, à une justice de masse.

[…]

Le président de la république a fait le choix, non pas du maintien de l’ordre mais celui d’une répression brutale du mouvement des gilets jaunes. Que la justice souvent parquet et juges du siège ensemble ait accepté d’exécuter les ordres de l’Élysée et de la place Vendôme est une régression qui nous renvoie des dizaines d’années en arrière. Désormais lorsque les syndicats de magistrats nous parleront d’indépendance et d’impartialité ils se feront rire au nez. Surtout que dans le même temps, et l’affaire Benalla est là pour le démontrer, la même justice est d’une complaisance surprenante avec les délinquants qui entourent le chef de l’État.
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Au fond, cette affaire de Gilets jaunes est un problème de justice : justice sociale, justice économique, justice politique, justice juridique.

Comme l'ont compris mes fidèles lecteurs, je vis dans un milieu où on a beaucoup plus le sens de ses intérêts que celui de la justice. A 90 %, les réactions aux Gilets jaunes ont été (suivant le mot de Chantal Delsol, qu'on ne peut accuser d'être une dangereuse révolutionnaire) répugnantes.

Je l'ai expliqué ailleurs : ce sont des gens d'en haut (ou qui croient, les naïfs, être en haut) totalement étrangers à l'idée qu'ils ont des devoirs vis-à-vis de ceux d'en bas et chacune de leur saloperie contre les GJ se retourne contre eux, en marquant un devoir auquel ils ont manqué (exemple : « Ils font des fautes d'orthographe » certes, mais qui a détruit ou laissé détruire l'école ? Qui s'est contenté de sauver ses enfants en se foutant des enfants de pauvres ?). Bref, quand on est en haut, on est responsable, donc on évite de critiquer ceux d'en bas.

Mais, à l'inverse, quelques réactions m'ont étonné en bien. De lointains ricochets du « c'est pas juste » enfantin.







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