mercredi, mars 11, 2009

La folie injectrice (30) : «un biais idéologique»

D'après le journal Le Monde, ceux qui refusent la nationalisation des banques seraient victimes d'un «biais idéologique», une maladie honteuse, une psychorigidité malencontreuse, qui peine les technocrates qui nous entourent, à l'esprit si souple et à l'imagination si féconde.

Rappelons tout de même qu'il y a quelques excellentes raison, bien réelles et non le produit d'un fantasmatique «biais idéologique» de s'opposer à la nationalisation des banques :

> les Etats se sont révélés, toujours et presque partout, de très mauvais banquiers et pour des raisons faciles à comprendre : le clientélisme, la démagogie, la négligence de la rentabilité, l'incompétence.

> cette solution n'est probablement ni la meilleure ni la plus juste. La solution de triage d'A. Kling paraît beaucoup plus pertinente : faillite des banques les plus mal en point (le ratio mu peut être un critère de choix), aide aux banques en difficultés passagères, liberté pour les autres.

> on nous martèle à longueur de journées qu'une faillite bancaire, c'est la catastrophe. Mais la catastrophe pour qui ? Ses dirigeants, ses actionnaires, ses créanciers et ses employés. Ca fait du monde, mais ce n'est pas non plus la terre entière. Le maintien en survie artificielle des banques zombies prolonge la crise. Actuellement, on ne sauve pas les banques, mais les banquiers.

Mais la tentation est trop forte pour les hommes de l'Etat de mettre leurs pattes partout.

La nationalisation de certaines banques n'a de sens que si elle est une forme déguisée de mise en faillite et de liquidation. Malheureusement, les pulsions politiciennes étant ce qu'elles sont, il y a très peu de chances que ça se passe ainsi.

En réalité, le «biais idéologique» ne serait-il pas du coté des étatistes ?

1 commentaire:

  1. Bonsoir,

    La nationalisation des banques est souvent citée en exemple en pensant à l'exemple suédois du début des années 1990.

    Cependant, personne ne cherche à comprendre sociologiquement pourquoi cela a marché la bas - pour mémoire, en France, les banques nationalisées ça donne le Crédit Lyonnais... -.

    On remarquera aussi que la nationalisation fut temporaire - de mémoire, sous 4 ans, toutes les banques furent privatisées -. J'imagine en France les commentaires effarés de ceux qui diront qu'on privatise les profits et nationalise les pertes.

    Bref, nationaliser, pourquoi pas. Mais avec quels objectifs, quels surveillance, quelles procédures ,quelles durées.

    En un mot, quelle furent les secrets de la réussite suédoise - si elle est avérée -.

    Mais, là, il faudrait réfléchir et non plus sauter comme un cabri en criant: nationalisation, nationalisation.

    Cordialement,

    PS: l'état est un très mauvais gestionnaire. Lui confier mes économies serait une vision d'horreur, surtout lorsque je vois comment il gère son budget.

    PS 2 : pardon pour la réification de l'état.

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