mardi, octobre 06, 2009

Pas d'argent contre l'école

Vous avez tous entendu parler de cette initiative ahurissante du gouvernement. Sous couvert de pragmatisme, un pragmatisme à bien courte vue, ignorant le bon sens et l'humain, il se propose de payer des élèves de lycée professionnel pour qu'ils viennent en cours.

Pas d'argent contre l'école

Un exemple déplorable et méprisable

C'est encore une occasion de constater à quel point l'absence de valeurs et de principes de ce gouvernement entraîne des décisions dommageables, et aussi ridicules.

Les profs qui manifestent ou qui font grève pour un oui ou pour un non ont une bonne occasion de faire grève pour des valeurs. Mais là, c'est moi qui suis ridicule.

Hors sujet, pour le plaisir :

Hulot, tu nous fatigues

18 commentaires:

  1. Je suis moins sévère que vous sur ce sujet en effet il ne s’agit que d’une expérimentation locale qui a mon avis n’aura pas grand succès. Ce dont a souffert l’EN ces dernières décennies c’est de l’imposition à tous de méthodes ineptes aussi laissé plus de liberté à l’expérimentation locale me paraît une bonne chose mais cela oblige à accepter des choses avec lesquelles on n’est pas d’accord. Le problème ensuite est l’évaluation si nous ne voulons pas répéter les même expériences foireuses et généraliser les trucs qui marchent, ils convient d’être capable d’en évalué la pertinence et d’en garder la mémoire. Autre argument en faveur du local, l’évaluation sereine y est plus facile qu’au niveau global quel ministre (administration centrale) acceptera une évaluation de sa réforme comme nulle.

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  2. > ce n'est pas vraiment le fruit de la liberté d'expérimentation mais un ordre venu d'en haut.

    > quitte à expérimenter, pourquoi ne pas commencer par quelque chose d'intelligent ? Trop fatiguant, l'intelligence ?

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  3. L'idée en elle même n'est pas forcément ridicule à condition de ne pas utiliser d'argent public. C'est aux parents des élèves en difficulté à prendre leur responsabilité, quelque soit le système qu'ils adoptent pour remotiver leur enfant. Certainement pas aux parents des autres.

    Ceci dit je trouve de toute façon absurde d'obliger quelqu'un à aller au lycée s'il n'en a pas envie, il perd son temps et perturbe les autres. Il y en a certainement un grand nombre qui serait beaucoup mieux à commencer à se prendre en main.

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  4. D'ailleurs en y réfléchissant bien les élèves sont déjà payés pour aller à l'école, puisque le coût de leur scolarité est pris en charge par la collectivité.

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  5. En effet, le coût des élèves est déjà pris en charge par la collectivité, et l'école est donc obligatoire. On ne devrait donc pas payer les lycéens pour faire une chose obligatoire. ils ont des devoirs à rendre envers la collectivité qui finance leurs études. Donc on devrait sanctionner l'absentéisme, plutôt que de récompenser la présence en cours, notamment en demandant aux parents de rembourser le coûts de l'école. J'observe la même chose à l'université, notamment un absentéisme plus marqué chez les étudiants boursiers !
    Mais les syndicats étudiants en sont à évoquer l'idée d'un "salaire étudiant"...

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  6. Juste une précision l’opération telle que je l’ai compris ne consiste pas à payer les élèves de manière directe de plus dans un cadre réglementaire où la sanction est bannie la récompense reste un des seuls moyens d’incitations. S’il s’agit d’élèves de plus de 16 ans nous sommes devant un problème l’école n’étant plus obligatoire pourquoi la collectivité ferait la danse du ventre pour les maintenir à l’école. D’un autre côté on nous bassine avec l’économie de la connaissance, je n’ai rien contre mais je doute de la capacité de nos gouvernants à mettre en place une quelconque économie, aussi faut-il faire notre possible pour qu’un maximum d’élèves aille au plus haut de leur possibilité. Mais à mon avis tant qu’on n’aura pas sérieusement réformé le collège nous n’aurons pas d’amélioration notable en aval

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  7. Personnellement, je trouve que cette expérience locale est au contraire très... libérale!

    L'école entre dans une situation de concurrence vis-à-vis du monde 'extérieur'.
    Par une rémunération des élèves, cette dernière tente de regagner des parts de marché comme dans tout système de libre échange...

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  8. Bien sûr que non, cette idée n'est pas libérale. Le libéralisme, c'est la responsabilité individuelle. Le libéralisme, ce n'est pas la mendicité. Le libéralisme, ce n'est pas le chantage.

    Si tu ne me files pas une cigarette, je te casse la gueule. Si tu ne me files pas du pognon, je ne viens pas à l'école.

    Cette idée est catastrophique, même pas pour des raisons financières, mais parce qu'elle inverse les valeurs.

    La possibilité d'aller à l'école est une faveur faite aux enfants. Instaurer une récompense financière pour l'assiduité, c'est faire comprendre que les enfants font une faveur à l'école en y allant.

    C'est, par conséquent, renforcer le ressentiment, la revendication victimisatrice, la conviction selon laquelle si quelque chose va mal, c'est toujours la faute des autres.

    Conviction déjà trop largement répandue dans les rangs de l'immmigration afro-musulmane, qui est probablement largement visée par cette géniale "expérimentation pédagogique", même si, bien entendu, ni le gouvernement ni les médias ne nous le disent.

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  9. Je suis bien d'accord Robert. C'est comme lorsque je demande à mes enfants de m'aider à débarrasser la table, et ils négocient un salaire !!
    J'avais déjà vu à Montpellier des syndicats demander une prime de présence pour les salariés d'une entreprise locale. Honorer son contrat de travail est normal et donne droit à un salaire. Si l'on prend son salaire sans venir travailler, on encourt une sanction, en l'occurrence la rupture du contrat de travail. On n'a pas à accorder une prime pour quelque chose qui est un devoir normal.

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  10. Je précise : récompenser financièrement l'assiduité d'enfants déjà réticents à aller à l'école, c'est les enfoncer dans l'échec pour le restant de leur vie. C'est garantir leur mauvaise éducation.

    Le seul message éducatif qui vaille, le seul qui soit susceptible de réussir (ce qui veut dire qu'il ne réussit pas à tous les coups), c'est : comme on fait son lit on se couche. C'est : il n'y a rien de gratuit en ce bas monde, la réussite se mérite.

    Cela vaut évidemment pour les parents eux-mêmes.

    La récompense, c'est le savoir, c'est la culture, c'est une vie réussie.

    Ce n'est pas un séjour collectif au ski (résultat probable de la version gouvernementale de la carotte) ni une Playstation (version parentale de la démission éducative).

    Car, au fait, on ne nous a pas dit ce que pourraient être les fameux "projets collectifs" dont le financement gouvrnemental serait déclenché par l'assiduité.

    Pour ma part, je prévois beaucoup de vacances à la montagne (du genre de celles qui se terminent par un harcèlement des touristes, un saccage du chalet et un raccompagnement par la gendarmerie), des tournages de court-métrages contre le racisme, et des enregistrements de "chansons" de rap contre cette société de merde pleine de Français blancs.

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  11. Jean-Louis :

    "Ils négocient un salaire."

    Je suis effectivement estomaqué par la propension contemporaine des parents à "négocier" avec leurs enfants, et vice-versa. (Mais c'est sûrement parce que je suis un vieux con et que j'ai été élevé par des parents bourrés de préjugés bourgeois surannés.)

    Comment un enfant pourrait-il négocier quoi que ce soit avec un adulte, et inversement ?

    On ne peut négocier quelque chose que lorsque l'on est libre et responsable, c'est à dire autonome. Un enfant, qui n'a ni la capacité ni le droit de prendre par lui-même les décisions fondamentales qui gouvernent sa vie, qui est incapable d'assurer sa subsistance et son logement par ses propres moyens, ne tombe évidemment pas dans cette catégorie.

    C'est même pour cela qu'il existe la notion juridique de minorité.

    Hélas, cette notion immémoriale et de bon sens est battue en brèche par une autre notion juridique, totalement perverse celle-là, imposée depuis des décennnies par les institutions internationales : les droits des enfants.

    Alors qu'il tombe sous le sens que les enfants n'ont aucun droit. C'est évidemment la contrepartie de leur minorité. Ce n'est pas grâce à des "droits" imaginaires que les enfants peuvent être protégés. C'est grâce aux devoirs des adultes à leur égard -- eux aussi inscrits dans la loi, cette fois à bon escient.

    Choses vues par un blogueur en Espagne : un enfant d'une douzaine d'années se comporte d'une façon insupportable dans un magasin. Le blogueur fait remarquer gentiment à la mère qu'il devrait lui mettre une claque, de temps à autre. La mère lui répond : j'ai déjà essayé. Il a appelé la police, et c'est moi que la police est venue réprimander.

    C'est "Suicide mode d'emploi" à l'échelle d'une société. On comprend comment l'islam rentre comme dans du beurre dans tout cela.

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  12. "cette dernière tente de regagner des parts de marché comme dans tout système de libre échange..."

    Financé par de l'argent volé.

    "en effet il ne s’agit que d’une expérimentation locale qui a mon avis n’aura pas grand succès"

    Un peu comme à Cuba.

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  13. @ Tom

    «je trouve que cette expérience locale est au contraire très... libérale!»

    Le libéralisme s'adresse à des adultes responsables.

    @ Bob

    «renforcer le ressentiment, la revendication victimisatrice, la conviction selon laquelle si quelque chose va mal, c'est toujours la faute des autres.»

    La victime est impuissante, ne se prend pas en mains. Situation confortable à court terme, mais dommageable à long terme.

    Ceux qui encouragent les immigrés dans leur attitude de victimes font leur malheur, et le nôtre par la même occasion.

    «C'est même pour cela qu'il existe la notion juridique de minorité.

    Hélas, cette notion immémoriale et de bon sens est battue en brèche par une autre notion juridique, totalement perverse celle-là, imposée depuis des décennnies par les institutions internationales : les droits des enfants.

    Alors qu'il tombe sous le sens que les enfants n'ont aucun droit. C'est évidemment la contrepartie de leur minorité. »

    Respecter l'enfant, c'est le traiter comme un enfant. Traiter l'enfant comme un adulte en miniature, c'est faire reposer sur ses épaules des responsabilités qui ne sont pas les siennes et encombrer son enfance de soucis et de pouvoirs indus.

    Michel Rocard, alors premier ministre, a réuni une commission composée d'experts, juristes, psychologues, travailleurs sociaux, pour savoir si la France devait signer la convention internationale sur les droits de l'enfant.

    La commission a rendu à l'unanimité un avis négatif, justement pour les raisons que vous évoquez, la création de faux droits qui déséquilibrent la relation éducative.

    Michel Rocard a alors informé la commission que la convention serait signée par la France et que des ordres étaient partis en ce sens avant même que la commission ne rendît son avis : il avait cédé à l'idiote mode infantolâtre.

    Vous connaissez ma conviction sur l'infantolâtrie. Les adultes donnent l'autorité aux enfants comme gage, pour se faire pardonner de les priver par égoïsme jouisseur des deux choses indispensables à leur épanouissement :

    > d'une part une famille stable, donc pas de nomadisme sexuel, pas de famille «recomposée» c'est-à-dire un cadre éducatif solide et rassurant

    > d'autre part une société entreprenante et audacieuse où ils auront d'autres perspectives d'avenir que de trimer comme des cons pour payer la retraite de leurs feignasses de parents.

    @ tous

    Les objections contre cette décision idiote sont de pur bon sens, faisant appel à des notions, à des valeurs et à de raisonnements élémentaires. Que nos prétendues élites y soient restées étrangères dit assez leur déliquescence.

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  14. Quand je parle de libéralisme, j'évoque un libéralisme économique et non politique.

    Bien sur que quand je parle de libéralisme pour 'payer' des élèves c'est de la provoc mais je trouve que l'idée mérite d'être creusée...

    Le courant du néoclassicisme fonctionne à travers le mécanisme bien connu de l'offre et la demande.

    L'école aujourd'hui à une offre qui, dans certains cas, rencontre une demande insuffisante. Afin de maximiser son utilité comme toute entreprise, pourquoi ne pas développer de nouveaux moyens pour augmenter la demande en améliorant l'offre?

    D'un point de vue purement économique, je trouve que ça se tient...

    Bref, l'école qui était jusqu'ici un lieu qui échappait au capitalisme en devient un acteur de premier ordre...

    D'autant plus que cette experience est mise en place par un certain Martin Hirsch, plutôt gauchisant si je ne m'abuse...

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  15. "Afin de maximiser son utilité comme toute entreprise"

    L'école monopolistique d'Etat n'est pas une entreprise. Elle tire ses revenus non de la satisfaction de ses clients mais de l'extorsion de fonds plus communément appelée "plus de moyens" par ses représentants syndicaux. Sa position de monopole ne l'encourage donc pas à faire le moindre effort pour améliorer la situation.

    Que va-t-il se passer du côté des élèves ? Plein d'élèves assidus vont être tentés de faire comme ceux qui sèchent. Il seront même encouragés par leur parents : "c'est cool mon fils, tu sèches un peu l'école et ce sont les cons qui bossent qui te paieront les vacances d'été que ta mère et moi ne pouvons pas t'offrir".

    En achetant l'assiduité des élèves, l'EN prouve une fois de plus qu'elle démissionne et incite les parents à en faire autant même si c'est déjà fiat.

    Je vais vous raconter une anecdote. Une personne de mon entourage a séché le lycée pendant un mois l'année du bac (elle vivait en colocation et bidouillait son carnet de correspondance). Elle a bien sûr échoué. Tous les lycées publics ont refusé de la reprendre (belle manière de se défausser quand on n'a pas fait son boulot hein) ! Elle a fini dans un lycée privé grâce à mon piston. Au lycée privé, on lui a expliqué que sécher les cours, c'était impossible et que si cela arrivait elle aurait de gros ennuis. Pourquoi ? Parce que dans une école privée on bosse tout simplement et qu'il y a des choses qui ne sont pas négociables, comme l'absentéisme. Il y va de la réputation de l'école privée.

    Puis entre nous, je suis sûr qu'il y a des profs qui ont dû tirer la gueule en apprenant qu'ils risquaient de voir revenir les plus branleurs de leurs classes.

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  16. Tomcat : vous ne pouvez pas séparer le libéralisme économique du libéralisme politique. L'un ne va pas sans l'autre, au risque de créer de graves déséquilibres.

    Et puis vous parlez d'offre et de demande, mais offre de quoi et demande de quoi ?

    Si l'on appliquait à l'école les lois de l'offre et de la demande, ce sont les élèves (et donc leurs parents) qui devraient donner de l'argent à l'école pour obtenir l'instruction en échange, et non l'inverse !

    Là, c'est un peu comme si je rentrais chez un marchand de BMW, et que je lui demande : c'est combien, ta caisse de merde, là ? Mmmh... 100 000 euros ?... C'est vraiment une bagnole pourrie, hein... Et puis, sans vouloir être désagréable, je trouve que t'as vraiment une gueule de con...

    Bon, je vais te dire : je veux bien accepter à la rigueur de te débarrasser de ta poubelle pour rien, mais tu me donnes 50 000 euros en plus. Et c'est vraiment parce que c'est toi, hein.

    Pas étonnant qu'un tel foutage de gueule soit inventé par un gauchiste !

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  17. http://www.causeur.fr/allons-zenfants,3112

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  18. http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/grain/index.php?emission_id=110060161

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