Comme vous le savez, j'ai de nombreux points d'accord avec les analyses de Nicolas Sarkozy, notamment sur le thème de la rupture et de l'attente de réforme des Français ; par contre, je doute de son libéralisme (1) : j'écoute ce qu'il dit et je trouve qu'il est très étatiste, et interventionniste. Mais les discours ne sont pas tout.
Or, quand je regarde son action au Ministère de l'Intérieur, je constate un changement de style mais guère de changement dans les pratiques, notamment en ce qui concerne l'inflation des effectifs.
Aujourd'hui, le ministère qui fait le plus d'efforts, efforts qui restent pourtant minimes et très insuffisants, en matière de réduction des effectifs est le Ministère des Finances.
Bref, de la rupture sarkozienne en action, je n'en vois pas des masses. Et ça m'inquiète
Vous me direz que l'essentiel est dans un premier temps de gagner les élections de 2007, je comprends cet argument, mais, comme il y aura toujours une excellente raison pour temporiser, si il temporise en 2005, il y a de bonnes chances qu'il temporise en 2006, 2007, 2008 et suivantes.
Je n'oublie pas qu'au temps de sa jeunesse, Chirac était aussi pour la rupture et qu'une fois au pouvoir, il a été le champion du monde de l'immobilisme, catégorie démagogue finissant.
Seul espoir : si Sarkozy est élu en 2007, il arrivera au pouvoir bien plus jeune que Chirac en son temps (mais plus vieux que Blair, Clinton et Zapatero), et il aura sans doute plus d'ambition de laisser sa marque.
(1) : je ne tombe pas dans le nominalisme, petit jeu de gauche qui consiste à croire qu'un mot vaut raisonnement et à coller des étiquettes., supposées infamantes, à tout le monde : raciste, néo-réac, ultra-libéral, antisémite, etc. On se croirait à un festival de poissons d'avril ! J'écoute ce que les gens disent pour les juger, je ne regarde pas l'étiquette qu'on leur colle.
mercredi, décembre 21, 2005
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A mon avis, Sarko est trop étatiste dans l'âme, l'interventionnisme trop chevillé au corps et aux habitudes pour laisser tomber les recettes qui ne marchent pas dès lors qu'il aura atteint le poste suprême (si tant est qu'il l'atteint un jour). Il restera étatique, intervionniste, et libéral seulement quand cela servira ses intérêts. Je doute que ce soit suffisant pour sortir la France de -- l'ornière -- du gouffre dans lequel elle est en train de tomber.
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