Le Monde dénonce la lepénisation des esprits. Le concept est étrange : parle-t-on de la besancenotisation des esprits ?
Comment puis-je faire cet horrible, au moins aux yeux de certains, parallèle ?
1) Parce que communisme et fascisme ont des racines communes dans le rejet du libéralisme et dans la magnification d'une utopie. Ce que dit Besancenot des patrons (voleurs, prédateurs, esclavagistes) n'est pas plus tendre que ce que Le Pen dit des immigrés. Mais insulter les patrons, c'est permis. Prévoir de les pressurer et de les exproprier, c'est presque conforme aux droits de l'homme.
2) Mais, aussi, pour la question de l'influence de leurs idées, il s'agit de deux mouvements politiques à propos desquels il convient de faire de la politique.
Le Pen fait de la politique, la réponse est politique. La morale seule ne suffit pas, elle est même néfaste car sonnant creux.
Les manifestations "antifascistes" à tout propos n'ont qu'un effet positif connu : gonfler l'ego des manifestants et provoquer chez eux une intense poussée d'infatuation et d'autocongratulation. Mais c'est si délicieux d'être dans le camp des "justes" avec soixante ans de retard et avec le seul risque de déraper sur le pavé parisien ... A mon avis, ces mascarades bien-pensantes et autosatisfaites une insulte aux vrais antifascistes.
Par contre, les effets négatifs de cet antifascisme de paccotille sont bien connues :
> Noyer le poisson. Si tout est fasciste, rien n'est fasciste. Les mots perdent leur valeur et leur gravité. Une fois qu'on a entendu qu'installer des radars au bord des routes était fasciste (accusation captée lors d'une chaude conversation avec des "intellectuels" -guillemets de rigueur car ils se croyaient tels alors que j'appelle ce genre de personnages plus simplement : des cons), qu'enseigner la lecture avevc la méthode alphabétique était "nazi", comment prendre l'accusation de fascisme au sérieux ?
> Renforcer les lepénistes dans leur mentalité d'asségiés qui fait une partie de leur motivation et de leur force.
> Entretenir des tabous et des non-dits qui gênent l'expression, le dialogue, l'analyse et le diagnostic.
Alors que faire ? Tout bêtement : de la politque. Une analyse des faits, un discours pour le pays et son avenir, et agir quand on est au pouvoir.
Aujourd'hui, seul Nicolas Sarkozy réunit ces trois ingrédients (et encore) :
> la gauche porte une analyse en contradiction avec les faits. La France est le pays le moins libéral dans le groupement économique (l'UE) le moins libéral : il est donc faux de mettre ses maux sur le compte d'un excès de libéralisme, d'autant plus que les pays occidentaux libéraux ont d'excellentes performances économiques. Jean-Marie Bockel a eu le courage (l'inconscience ?) de constater ces évidences lors du congrès du Mans, il a fait 0.6 % des votes du PS. Ca en dit des tonnes sur l'indigence intellectuelle de la gauche.
> la droite chiraquo-villepiniste, ce n'est pas mieux : l'analyse est carrément inexistante, le projet d'avenir est le maintien au pouvoir ad vitam eternam et l'action brouillonne et minuscule.
> quant à l'UDF, je m'y sentirais comme chez moi si je n'avais pas un gros doute : combien de décennies se sont écoulées depuis la dernière fois où on a vu l'UDF agir ?
Je ne crois absolument pas au danger d'un fascisme botté ou d'une dictature, par contre je crois au danger d'un conformisme en charentaises, où le souci du pays serait délégué, à travers l'obsession sécuritaire, à un Etat omniprésent, lénifiant et envahissant. Hitler criait "Erwache Deutschland", nous en serions plutôt à la berceuse "Dormez bien les petits, l'Etat s'occupe de tout."
Or, l'obsession sécuritaire est actuellement portée au moins autant par la gauche que par la droite ("sécurité de l'emploi", "sécurisatiion du parcours professionnel tout au long de la vie.").
La vie en société et sur notre bonne vieille terre étant par essence risquée, je crains qu'alimenter ce "Toujours plus" sécuritaire ne fasse que préparer de redoutables désillusions.
Il faut accepter de faire au risque sa part.
Combien plus politique et plus réaliste est le discours "Voici mon projet pour la France, en voici les risques, en voici les gains que j'en attends." Car les Français n'étant pas idiots, si on ne leur présente pas de risques, ils seront assez grands pour les fantasmer eux-mêmes.
Bref, vivement un peu de politqique après le prêchi-prêcha.
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on sont passe les termes de Fatalite, de destinee si romantiques a une autre epoque...
RépondreSupprimer"Car les Français n'étant pas idiots". C'est un postulat... pas une réalité !
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