Cet extrait du article du Monde pourrait faire réfléchir.
L'angoisse du petit patron face à l'embauche, par Michel Volle
[Les patrons de PME] ont entendu que le PS et les syndicats entendaient obtenir, après le retrait du CPE, l'abrogation du CNE et, dans la fronde des étudiants, ils ont vu un refus de l'entreprise et du travail. Je connais un chef d'entreprise de 22 ans, électricien-plombier-chauffagiste, qui travaille avec trois ouvriers. Il a quitté le collège pour apprendre un métier. Évidemment, il était pour le CPE. Ses ouvriers aussi. Parce que, au sortir du lycée professionnel, il faut acquérir une expérience, et tout ce qui peut faciliter l'accès au premier emploi est bienvenu.
Tout cela serait anecdotique si la situation dont je suis témoin ne représentait pas un pourcentage significatif du marché du travail en France. Beaucoup, dans ce pays, ne savent pas ce qu'est une entreprise. Il faut avoir embauché des salariés, en avoir formé, licencié, promu, encouragé, réprimandé ; il faut avoir été traîné aux prud'hommes par des personnes de mauvaise foi, avoir subi le formalisme des procédures, avoir payé les amendes et dédommagements. Il faut avoir fait le tour de cette relation humaine si forte et si délicate, si constructive le plus souvent, si décevante parfois, pour entrevoir ce que vit un patron de PME et échapper aux stéréotypes.
La proportion des pervers est la même parmi les salariés que parmi les patrons, ni plus ni moins. Certaines entreprises ont été coulées par des salariés ou des syndicats abusifs. Des abus, il y en a eu et il y en aura, des deux côtés. Mais il n'appartient pas à la loi de sonder les coeurs. Elle ne fait que formuler des règles que l'on doit soumettre au seul critère, à la fois formel et pratique, de l'équité. Il revient ensuite aux acteurs de se comporter selon les valeurs humaines qu'ils entendent promouvoir.
Notre pays a besoin de rénover des institutions qui sont le fruit très élaboré d'un système technique révolu. La part de l'emploi industriel dans les pays riches diminue depuis une trentaine d'années. Mais les corporations, perchées sur les institutions, se cramponnent à des "acquis" qui, en l'occurrence, maintiennent les chômeurs et les débutants hors de l'emploi [IL NE FAUT PAS LE DIRE].
En faisant du "libéralisme" et de la "globalisation" des épouvantails, elles bloquent toute évolution, même raisonnable et aussi éloignée que possible du libéralisme dogmatique.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Dites donc, je vais me remettre à lire le Monde...
RépondreSupprimerg.