J'apprends que Ségolène Royal voue une admiration (une dévotion ?) particulière à Jeanne d'Arc.
Sur le fond, je ne conteste pas la chose : Jeanne d'Arc et Henri IV sont les deux personnages de l'histoire de France que je place le plus haut, et de loin, pour des raisons pas aussi divergentes qu'on pourrait le croire.
Mais, tout de même, quelle remarquable dextérité de Ségolène dans le maniement du rateau à large grille !
Allez, une petite citation de la camarade Ségo (dont on finit par s'apercevoir qu'elle adapte outrageusement ses propos à son auditoire du moment) : "Il faut que tout le monde ait un emploi et que personne ne soit payé à ne rien faire." Et si tout allait mieux, les choses iraient moins mal ?
Comme pour Villepin il y a quelques mois, j'ai bien du mal à prendre sa possible candidature à l'élection présidentielle au sérieux, elle ressemble trop à un feu de paille médiatique.
Malgré un ton supposé nouveau, elle reste une pure socialiste à la française : elle invoque Blair, le Danemark et la Suède en omettant soigneusement de préciser qu'une condition majeure de ces réussites économiques et sociales est une réduction importante (dans tous les cas supérieure à 10 %) des impots et des dépenses publiques.
Or, je l'ai suffisamment martelé sur ce blog : l'excès de dépenses publiques, l'inefficacité de l'intervention publique, les abus de réglementation et l'étatisme sont les causes fondamentales du malaise français. Parler de tout le reste en glissant sur cela, c'est comme expliquer la recette du coq au vin sans mentionner une seule fois le coq (ou, si vous préférez, le cheval Melba, façon Pierre Desproges, sans parler du cheval).
En cela, droite (1) et gauche françaises partagent un terrible défaut : la peur de dire la vérité, toute la vérité.
(1) : j'emploie ce terme par convention puisque, à mes yeux, il n'existe pas de véritable droite française mais seulement une gauche modérée portant cette étiquette par opposition à la gauche collectiviste. Cette absence d'une véritable droite est d'ailleurs une des causes du vote lepéniste, dont je m'étonne toujours que certains le présentent comme un mystère ("Comment peut-on voter Le Pen ?"), alors qu'il est peut-être le phénomène politique le plus aisément explicable de ces dernières années. Mais il est vrai que donner les raisons du vote lepéniste serait contrevenir à la vulgate gauchiste et antifasciste, bref, comme beaucoup de choses en France, IL NE FAUT PAS LE DIRE.
jeudi, avril 13, 2006
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Trouvera t'on un jour un individu pour oser avouer que la France ne peu plus se permettre, financièrement, de faire du social et que ce n'est plus la solution définitive (bien au contraire).
RépondreSupprimerOn se souvient avec émotion de l'éclair de Lucidité de Breton au milieu de ses platitudes.
Je crains que la langue de bois soit un virus dangeureux et transmissible dont 100% des politiques sont porteurs.
Ségolène et Jeanne d'arc c'est amusant... elle a quand même été brulée par les Anglais. Mme Royal, au contraire, sera t'elle sauvée par Tony ;-)
Denis
Ségolène et Jeanne d'Arc... Intéressant.
RépondreSupprimerEn attendant, le 1er mai, c'est le FN, Le Pen en tête, qui fêtera Jeanne d'Arc.
Ce premier mai, il "devrait" aussi y avoir de vaste réjouissances des syndicats et des universitaires/lycéens pour célébrer leur austerlitz social.
RépondreSupprimerAu programme: chant des privilèges acquis, ôdes aux dialoges de sourd, pamphlet aux employeurs précarophages,
laché de baudruche "à la Villepin" (catalogue 2006 Julliard et camarades)
Youpi, vivement la fin du mois.
Je suis sûr que Lang sera là, avec son plus beau col mao
Pour notre borgne national je le vois bien se réjouir de nouveau en mai 2007... sauf manque de signature (ce qui n'est pas à exclure)
Denis
"il n'existe pas de véritable droite française ". Nos avis divergent, et comme disait Desproges, divergent...
RépondreSupprimerIl existe bien une droite française, conservatrice et parternaliste. Cette droite chrétienne avec un fond gaulliste correspond à une certaine norme droitière européenne. En revanche, la particularité française tient à un parti comme l'UDF, également chrétien et volontiers déterministe (ce qui ne veut pas dire que Bayrou ne dit que des anneries, mais certaines de ses postures morales lui interdisent un raisonnement trop libéral).
Sur les autres échiquiers européens, un parti positionné de cette manière serait libéral, coincé entre la social-démocratie et la démocratie chrétienne, toutes deux conservatrices.
savoir si les libéraux doivent siégrer à gauche ou à droite a finalement peu d'importance... Cependant, on peut remarquer que le député Bastiat siègeait à la gauche d'une assemblée conservatrice.
Jeanne d'arc, je viens de rentrer un commentaire d'un occitaniste... sur mon 'blòg'.
RépondreSupprimerHenry IV de France, ex-Enric III de Navarra, o ex-Enric II de Bearn sont aussi intégrés dans mes commentaires ; il a vendu le dernier Royaume Occitan pour une messe catholique, lui le protestant !
Jeanne d'Arc a été brûlé par des Amis du Duché d'Aquitaine, les amis de mes amis sont mes amis, les ennemis sont mes ...
Enric III de Navarra : un traitre.
Ne réveillez pas les vieilles querelles : je suis d'un pays fidèle au roi de France (Orléans, Beaugency, Notre Dame de Cléry, Vendôme, Vendôme) et Jeanne d'Arc y est plus vénérée que partout ailleurs.
RépondreSupprimerPlutôt que d'épouser les rivalités des temps anciens, tirons en les leçons :
Henri IV fut un grand roi car il sut faire passer le bien de tous avant les querelles de partis, même au prix de la trahison d'un des partis. Si cette trahison vous semble injustifiée, relisez Aggripa d'Aubigné et Montaigne pour constater l'état lamentable des Français et souvenez vous que les guerres de religion furent des qurelles de pouvoirs où chaque parti essayait de battre l'autre dans l'ignominie, pas de manichéisme (les huguenots ont eux aussi quelque peu violé et massacré dès qu'ils étaient en position de force.)
Partisan résolu de la décentralisation, je regarde les régionalismes d'un bon oeil à condition qu'ils soient intelligents et non pas la caricature "la gentille région pure et parfaite opprimée par le centre".
Sortir des particularismes locaux pour accéder à un ensemble plus grand est dans la plupart des cas un progrès.