Toujours l'excellent site de Ludovic Monnerat :
8 novembre 2006
La fin annoncée du délire ?
Un commentaire sur les élections américaines : après des années passées à gloser sur "l'empire américain" et le "virage fascisant" pris par l'administration Bush, est-ce que certains commentateurs auront le courage et l'honneteté de souligner le caractère bien vivant de la démocratie américaine ? L'indépendance confirmée du pouvoir judiciaire et le basculement (encore partiel, à l'heure actuelle) du pouvoir législatif en rappellent l'évidence, meme si l'opposition majoritaire du 4e pouvoir, les médias, en restait une preuve vibrante. Il faut donc se réjouir de cette alternance, force essentielle des démocraties, et de la dimension critique qu'elle apporte, tout en espérant que le délire anti-américain et anti-Bush, stimulé par les frustrations de 2002 et 2004, commence enfin à se calmer...
30 octobre 2006
L'indéniable conflit intérieur
Le drame survenu ce week-end à Marseille, après l'attaque en règle d'un bus qui a grièvement blessé une jeune femme, a imposé le retour des violences urbaines sur les devants de la scène médiatique. A voir le niveau de violence qui est d'ailleurs considéré comme "calme" en France, on mesure d'ailleurs la volonté d'influencer les esprits qui sévit en la matière, et le refus d'accepter l'existence d'un conflit de très basse intensité sur le territoire de la République. Un conflit qui certes ne fait que quelques morts et des dégâts matériels pouvant être relativisés à l'échelle d'un pays moderne, mais dont le potentiel d'escalade reste une constante.
Pour les professionnels de la sécurité, en France, cette volonté de dissimuler l'ampleur des antagonismes contraste avec une réalité faite de guet-apens, d'attaques délibérées, qui transforme l'exercice de la loi et même du service public en un véritable combat. Les brefs aperçus des engagements nocturnes montrent que la structure même de la société française est rongée ça et là par une barbarie contre laquelle les mesures de prévention tant vantées sont depuis fort longtemps inadaptées. Et lorsque l'on parle encore de "provocations" qu'il s'agirait d'éviter de la part des forces de l'ordre, c'est que la réalité de ce conflit intérieur et des zones semi-permissives ou non permissives qu'il investit n'est, à mon humble avis, pas encore entrée dans les esprits des dirigeants français.
jeudi, novembre 09, 2006
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ô Monnerat, ô Boizard, depuis quand l'hirondelle fait-elle le printemps ?
RépondreSupprimerje me demandais combien de temps vous mettriez à prendre acte de l'effondrement de toutes vos vues récentes sur l'Irak, le Moyen-Orient etc... et je devrai encore attendre.
Contre-attaquer en vantant la démocratie américaine qui permet aux électeurs de sanctionner un gouvernement, c'est
-d'une part être insensible à la nouveauté radicale de l'événement dans un régime présidentiel (d'habitude des mid-terms désastreuses étaient simplement prises comme une coup de semonce, au grand jamais comme une invitation pressante à modifier le gouvernement);
-d'autre part et surtout, ignorer que cette nouveauté radicale doit tout, précisément, au comportement lourdement anti-démocratique du gouvernement sanctionné : guerre non porvoquée contre un pays souverain, déluge de mensonges d'Etat pour la justifier, alignement de gré ou de force des principaux médias, innombrables exactions carcérales, atteintes caractérisées aux libertés bien au-delà des besoins de la sécurité, maintien obstiné de la peine de mort, etc.
Et pour tordre le cou, du moins en ce qui me concerne, à l'accusation d'antiaméricanisme : bon vent aux démocrates, il vont en avoir besoin !
Sans vouloir vous vexer, vous vous êtes fait une spécialité de tomber à côté de la plaque. Je trouverais ça lassant, à votre place :)
RépondreSupprimerJe vous conseille de faire un petit tour sur le blog de Guy Sorman, sur lequel il explique très justement le processus électoral qui a amené aux résultats qu'on connaît.
Apportez toute votre attention sur le passage suivant : "Lors du scrutin parlementaire tout récent , la vaguelette Démocrate aura donc été beaucoup moins qu’un referendum sur la manière dont George W Bush gère l’Amérique , l’Irak, le terrorisme , le climat et la planète , même si cela aussi fut influent. Plus déterminant encore sur le résultat , fut l’addition de mesquineries locales, de règlement de compte personnels , de vaticinations sur la sexualité des pasteurs, l ‘opportunité du mariage homosexuel et l’accueil ou non des immigrés mexicains.Puisque aux Etats Unis , toute politique est locale, les raz -de -marée de l’opinion se brisent sur mille querelles minuscules qui ne sauraient être déchiffrés que par les experts es- élection de l’Iowa ou du Kansas. Ramener l’ensemble à un débat droite –gauche passe à côté de l’essence de la politique des Etats-Unis."
***Sans vouloir vous vexer, vous vous êtes fait une spécialité de tomber à côté de la plaque. Je trouverais ça lassant, à votre place :)***
RépondreSupprimerSoyez gentil de préciser si ces amabilités s'adressent à moi, à Franck, au petit Suisse ou aux trois ensemble car il me semble que, contrairement à l'autorité que vous invoquez et que vous semblez croire infaillible ou peu s'en faut, nous sommes tous trois tombés dans le panneau en donnant à ce scrutin un sens un peu plus large :))))
Vous avez bien compris qu'il s'adressait à vous, car vous êtes le seul des trois à avoir donné une dimension politique globale à ce changement, tandis que les autres se sont contentés, pour la dimension globale, à son caractère institutionnel.
RépondreSupprimerLes institutions américaines permettent cette alternance efficace, qui fait que le pouvoir est rarement concentré dans les mêmes mains, et jamais pour longtemps ; elles permettent également aux divers pouvoirs de travailler à l'unisson, ce qui est bien difficile, en comparaison, en France, où cohabitation signifie inaction.
Vous êtes le seul à avoir survolé ce point essentiel pour vous rater sur l'interprétation politique, qui, elle, est essentiellement locale.
Cela étant, vous serez bien contraint de le constater vous-même : Les américains de quitteront pas l'Irak de sitôt, ils y ont un but, et ils n'ont pas renoncé à l'atteindre. Démoncrates et républicains : même combat, méthodes (peut-être) différentes.
Là ce serait à mes honorables collègues de répondre, car vous déformez leurs propos. Ils ne se limitent nullement à l'aspect institutionnel des choses, et analysent bel et bien ce scrutin pour ce qu'il est, un referendum contre la politique de Bush notamment en Irak. C'est à ce titre qu'ils vantent les institutions américaines, capables d'une aussi belle correction de trajectoire quand des gouvernants se conduisent (ou conduisent) mal. Ce que je me contente d'ajouter, c'est qu'une telle correction, débouchant sur un changement du principal ministre désavoué, est radicalement nouvelle, et qu'en conséquence le mérite de la démocratie est à la mesure des coups qui lui étaient portés depuis 6 ans.
RépondreSupprimerMais le débat sur cette question n'a pas l'air d'être votre cup of tea.
Ils se font rares, les commentaires ! Alors en attendant on peut toujours aller faire un tour sur le blog de Guy Sorman, car j'ai suivi le conseil de "dom p" et decouvert (mais non couvert !) des choses étonnantes.
RépondreSupprimerhttp://gsorman.typepad.com/guy_sorman/2006/11/la_mort_de_sadd.html#comment-25369594