dimanche, octobre 24, 2010

Nicolas Sarkozy : l'enfant naturel de la politique française

Nicolas Sarkozy est vulgaire, arriviste, démagogue et brouillon. Mais il n'est pas une étrange anomalie, il est la quintessence de la politique française.

Chaque fois que les Français ont eu le choix d'un raisonnable, Barre, Balladur, ils ont préféré le vulgaire démagogue, Mitterrand, Chirac.

Et les Français de gauche sont tout aussi concernés : quand il s'agit de préférer celui qui promet le bonheur pour aujourd'hui et les efforts pour plus tard, ils sont champions du monde, que dis-je ? Champions de la galaxie ! Même les martiens en seraient épatés.

Bien sûr, il y a des Français, mes amis, mes frères, qui savent que les efforts d'aujourd'hui évitent les sacrifices de demain. Mais ceux là, où les voit-on ? Où les entend-on ? Ils n'ont pas le temps de manifester. Ils travaillent pour payer la paresse des autres tout en espérant que leurs enfants pourront devenir fonctionnaires et se tailler à leur tour une place au royaume de la paresse.

Alors, comment nos politiciens n'en concluraient-ils pas que les Français aiment la démagogie et la vulgarité et que c'est donc le plus vulgaire et le plus démagogue qui a le plus de chances d'être élu ?

Nicolas Sarkozy est vulgaire et démagogue ? Certes, mais ne nous en plaignons pas : c'est ce que nous, Français, de gauche comme de droite, préférons depuis quarante ans.

13 commentaires:

  1. Est-ce que "les" français préfèrent? Je n'en suis pas absolument certain.
    Encore faudrait-il qu'un véritable choix existât! Mais quand on n'a que Charybde et Scylla comme seule perspective, on tente de choisir le moins pire, n'est-il pas?
    Ou alors on s'abstient tout simplement...

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  2. cette routinière et automatique assimilation entre fonction publique et paresse n'est-elle pas le comble de la flemme ?

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  3. Monsieur Delpla, si j'en avais le droit, je publierais les statistiques de fréquentation de ma pharmacie selon trois paramètres: l'âge des patients, l'heure de facturation de l'ordonnance et la caisse de régime obligatoire à laquelle la facture est adressée. C'est facile à faire, il y a même les graphes qui se font automatiquement. Je les ai sous les yeux grâce à la magie des connexions à distance aux réseaux d'entreprise.

    Je peux vous donner une tendance... du lundi au vendredi, la fréquentation horaire est distribuée à peu près uniformément chez les moins de 60 ans affiliés à la Mutuelle Générale de l'Education Nationale, à la Mutualité de la Fonction Publique et à la Caisse des Municipaux. Nous les perdons le samedi, sauf entre 11h30 et 12h30. Gros pic d'affluence le mercredi après-midi.

    Dans la même veine, pic d'affluence des affiliés aux régimes obligatoires de la caisse SNCF et de la Mutuelle Générale des PTT le mercredi toute la journée et le vendredi après-midi.

    Autre genre de fonctionnaires: les affiliés à la Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale viennent quotidiennement, entre 12h et 12h30 et entre 18h30 et 19h30. Pic uniforme le mercredi après-midi et le samedi matin.

    Affiliés aux caisses "libérales" (professions libérales, chefs d'entreprise, artisans): Réunion des Assureurs Maladie de Provence, RAM des Professions Libérales de Province, RSI, CRPCEN Notaires: personne la semaine; gaussienne le samedi matin entre 9h30 et 11h.

    Allez, une requête rigolote:

    Type de facture : arrêts de travail pour maladie
    Période: 01/01/10 au 23/10/10

    Résultat: 53 factures trouvées (c'est une petite pharmacie).
    Hop, je classe par caisse d'un clic.

    MGEN: 19 dossiers (dont 3 MGEN Paris, 1 MGEN Strasbourg et 1 MGEN Lyon, ce qui est pour le moins curieux vu qu'ils sont sensés rester à domicile...)
    MUNICIPAUX: 14 dossiers
    CPAM: 11 dossiers (ce n'est pas comme s'il y avait 15 fois plus d'affiliés au régime général qu'à la MGEN...)
    MG-PTT: 5 dossiers
    MFP: 3 dossiers
    ENIM (Etablissement National des Invalides de la Marine): 1 dossier.

    J'ai à ma disposition des données statistiques précises à la minute et au centime d'euro près. Je peux voir qui dépense quoi et quand, qui va voir combien de fois quel type de médecin sur quelle période. Je peux vous dire qui triche, et comment. Je peux vous dire qui abuse, médecins comme patients. Je peux faire du profiling sur la population qui fréquente ma pharmacie et sur les médecins du quartier et des hôpitaux de la ville. Je peux même faire des stats selon le lieu de naissance!

    La seule chose que je ne puis faire, c'est publier ces chiffres.

    Mais laissez-moi vous dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu, et que le ressenti colle très bien à la réalité du terrain.

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  4. Je connais des gens dans la fonction publique qui travaillent beaucoup et qui font même mon admiration. C'est dire !

    Mais, pour ce que je sais de leurs administrations, ce sont des poches de folie isolées au milieu d'un océan de je-m'en-foutisme (je ne peux le mentionner publiquement, mais si vous m'écrivez sur mon mail, je vous donnerai des noms et des faits).

    D'un point de vue globale, il n'y a aucun doute : l'administration est moins productive que le privé.

    Enfin, vu par la plupart des salariés du privé (ce qui était mon propos), l'administration est un eldorado.

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  5. Je rends les armes, vous avez bossé !

    Mais au fait : je n'avais pas, moi, traité les pharmaciens de planqués, et l'avais encore moins fait de façon générale, indistincte et pour tout dire raciste !

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  6. @Franck

    (la réponse précédente s'adressait bien entendu à EV)

    à la bonne heure, je vous ai amené à nuancer !

    mais ne croyez-vous pas que cette envie qu'inspire le secteur public malgré ses inconvénients, notamment salariaux, est le symptôme de ce qui ne va pas dans le privé, en termes de surexploitation, d'insécurité, de tolérance des gouvernements envers le chômage et les délocalisations malgré de grands discours, etc. ?

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  7. > la prétendue faiblesse salariale du public est une légende jusqu'au niveau cadre.

    > les malaises du privé ne sont-ils pas en grande partie causés par des impots et des charges exorbitants du fait de l'improductivité du public ?

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  8. Constat dur, mais ô combien juste, hélas. Car le français reste un animal aux multiples paradoxes dont l'un - et pas des moindres - est de s'enorgueillir avec ostentation de son cartésianisme tout en succombant systématiquement aux charmes doucereux mais frelatés de l'irrationalité.

    C'est touchant. Mais c'est aussi pathétique.

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  9. Avec 57 % de dépenses publiques en France, on se demande vraiment qui exploite qui.

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  10. La question ne se pose pas, on le sait depuis longtemps. Le problème est que certains, conscients de leurs intérêts, refusent de l'admettre contre toutes les évidences.

    C'est un Canadien, hélas, qui a écrit un livre intitulé La France injuste. On y parle du capitalisme de connivence et des retraites chapeaux, mais c'est très loin de constituer l'essentiel de l'ouvrage.

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  11. Je rends les armes, vous avez bossé !

    Mais au fait : je n'avais pas, moi, traité les pharmaciens de planqués, et l'avais encore moins fait de façon générale, indistincte et pour tout dire raciste !


    J'ignorais que les fonctionnaires constituassent une race à part entière, d'autant que je pensais que les races n'existaient pas: pourriez-vous nous en préciser la taxonomie?

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  12. Et c'est vus qui traitez les autres de démagos alors que ce billet est une caricature de démaguogie ?
    Je suis soufflé que l'on puisse écrire autant de poncifs en qques lignes.
    Affligeant de bêtise crasse!

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  13. Sarkozy est "vulgaire, arriviste, démagogue et brouillon", dit Franck Boizard. Arriviste ? Pas plus que n'importe qui aspirant à devenir président de la république. Vulgaire ? Pas plus que Chirac, mais Sarkozy se contrôle un peu moins en public, et franchement il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Démagogue ? Les qualités qui font qu'on est un bon candidat dans un système démocratique ne sont pas celles qui font nécessairement un bon homme d'état une fois qu'on a été élu, c'est un classique. Brouillon ? Oui, mais Chirac ne l'était pas, qui disait n'importe quoi et son contraire, fautes d'idées claires et de convictions ? Bon, Sarkozy, Chirac, ça n'est pas Raymond Barre, ça c'est sûr.

    Mais le succès public des sophistes dangereux n'est pas du tout l'apanage du monde politique, et des éventuels effets pervers des modes de fonctionnement des démocraties. Regardez un peu la réputation de ces grands esprits faux que sont Hegel, Marx, Nietzsche, Freud, Heidegger, Keynes. Et c'est pareil ailleurs. Dans un très joli article du New York Times, l'économiste américain Greg Mankiw dit que la politique d'Obama, c'est-à-dire celle de ses conseillers, dérive de ce que ces derniers ont appris à l'université dans leur jeunesse, essentiellement dans le manuel qui a dominé l'enseignement pendant un demi-siècle, celui de Samuelson, admirateur de Keynes (et de l'URSS) [Is government spending too easy an answer? New York Times, 10 janvier 2009]

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