Rappelons l'argument de ce film : les services secrets inventent un personnage dans l'espoir que les méchants se prendront les pieds dans le tapis en essayant de combattre cet individu qui n'existe pas. Et Cary Grant passe malencontreusement dans les parages ...
La force de ce scénario est que moins le personnage fictif existe, plus les méchants sont obligés de faire preuve d'imagination et d'auto-suggestion pour lui donner chair.
C'est la puissance de l'écran blanc où chacun projette ce qu'il a envie de voir. Plus l'écran est vide, plus ça marche. C'est d'autant plus terrible que c'est l'individu s'auto-suggère, alimentant lui-même sa propre tromperie. Tout ce qu'a à faire le trompeur, c'est d'amorcer la pompe habilement et, surtout, de résister à la tentation d'en faire trop, de donner trop d'informations, de ne pas laisser l'écran assez blanc.
Il est difficile d'expliquer autrement que par ce mécanisme de projection l'élection d'hommes sans qualités comme Barack Obama et François Hollande. Chacun de leurs électeurs a projeté sur ces hommes sans intérêt les qualités qu'il aurait aimé y voir.
Dans l'affaire Kennedy, l'écran est presque blanc : le plus vraisemblable est que Lee Harvey Oswald était un allumé qui a décidé tout seul d'assassiner le président, il y a réussi et Jack Ruby, un dépressif, l'a tué. Un déroulé aussi stupide laisse beaucoup de place sur les cotés pour tous les fantasmes «intelligents».
Ce mécanisme est aussi celui de nombreuses publicités : on ne vante pas positivement les qualités d'un produit mais on suggère une ambiance, en comptant sur l'imagination du
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