Attouchements au lycée Montaigne ou la «décivilisation» de la société
Il s’agit bien d’un problème de civilisation.
Certains sont tentés par le relativisme. Toute société « ferait civilisation ». Tout se vaut. C’est valable dans le temps comme dans l’espace. Dans l’espace : la civilisation du voisin vaut la mienne (problème réglé par Lévi-Strauss : toute culture doit s’estimer supérieure pour survivre. «La civilisation du voisin vaut la mienne» est suicidaire).
Dans le temps : la civilisation d’aujourd’hui vaut celle d’hier qui vaudra celle de demain. Cette idée invalide toute notion de décadence mais, aussi, de progrès.
Pourtant, selon le mot de Leo Strauss, si tout se vaut, l’anthropophagie n’est qu’une question de goût.
Alors ? Tout ne se vaut pas. En tant qu’occidentaux, nous pouvons porter un jugement occidental sur les autres civilisations. La réciproque est aussi vraie : que des musulmans jugent la civilisation occidentale décadente ne me choque pas. Mais, étant occidentaux, seul compte pour nous notre point de vue d’occidentaux, même si rien ne nous empêche d’écouter les autres civilisations.
Et nous ? Pouvons nous nous juger nous-mêmes par rapport à notre passé ?
Pendant un peu plus de mille ans, disons de Constantin à la Réforme, nous avons vécu dans une civilisation chrétienne et même catholique. Cette civilisation, bien que touchée, s’est prolongée jusque dans les années 1950. C’est ma référence.
Par comparaison, nous vivons une décadence (euthanasie des vieux, GPA, pornographie, nationalisation des cadavres, art contemporain, etc.).
La décadence romaine fut perceptible dans des indicateurs matériels : entretien des infrastructures et des bâtiments publics, distance des échanges, superficie des exploitations agricoles, qualité du bâti, alphabétisation, etc. Cela n’est pas encore très voyant chez nous, mais vient petit à petit. L’effondrement du niveau scolaire est un de ces signes de décadence.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire