vendredi, décembre 30, 2005

Perspective 2006

International

Busisness as usual :

> déficits américains et expansion asiatique

> bordel à l'issue incertaine en Irak : Bush "est en Irak" depuis trois ans, il lui reste encore trois ans de mandat à courir. Un happy end n'est pas exclu.

> déclin de l'Europe, immobile ou quasi, quand le monde bouge.

> progrès de la science (bientôt un clone humain ?)

France

Vous connaissez mon analyse, la France est dans un cercle vicieux :

> l'Etat n'est pas assez efficace et gaspille ses ressources, ceci conduit à une augmentation des déficits et des dettes. Le tout pèse sur l'économie et constitue un risque chaque jour plus dangereux, plombant l'économie et accroissant les inégalités (1).

> face aux risques, les Français attendent de plus en plus de l'Etat et sont, bien évidemment, déçus. C'est le syndrome de l'Etat maternant, qui boucle avec le premier point.

Ce cercle vicieux destructeur est entretenu par quelques facteurs :

> une large frange de la population (on cite 30 à 40 % du total) qui dépend de l'Etat

> des politiciens issus en masse de la fonction publique et cumulant les mandats

> un manque de projet politique conduisant au conservatisme (on connaît ce qu'on peut perdre, on voit mal ce qu'on pourrait gagner)

Aucun de ces trois points n'est susceptible de changer en 2006. L'absence de projet politique paraît l'obstacle le plus facile à lever, mais comme les deux premiers points font peser des tabous que seul Nicolas Sarkozy (et encore) ose briser, nous ne sommes pas sortis de l'auberge.

Puisque les présidentielles approchent, il faut bien prendre position : en l'état actuel des choses, je voterais Sarkozy. Allons, tout espoir n'est pas perdu, il reste plus d'un an : Strauss-Kahn m'a beaucoup déçu et ni Bockel ni Kouchner n'ont d'influence sur le PS, mais si seulement, à l'exemple de Sarkozy à droite et de Blair en GB, il pouvait surgir à gauche un briseur de tabous, c'est d'enthousiasme que je voterais pour lui.

Et pour l'avenir, quelle solution ? Encore et toujours le libéralisme : la France souffre d'être une société figée, ne faisant plus de place aux jeunes, aux immigrés, aux ambitieux. L'institut Montaigne constate que 90 % des élèves de grandes écoles viennent de 200 maternelles, terrible révélateur de blocage. Or seules des décisions inspirées par le libéralisme remettent en cause les positions, les statuts, les "avantage acquis". Que ceux qui profitent le plus du système actuel, fonctionnaires, patrons gavés de subventions et allocataires de prestations diverses, s'en effraient, je les comprends. A eux tous, ils constituent probablement une majorité des Français, ce qui explique le blocage. Mais on sait aussi qu'un ensemble d'intérêts disparates, même majoritaire, peut conduire à des décisions néfastes pour la collectivité.

C'est bien l'objet du discours politique que de lier des intérêts divergents dans un projet collectif transcendant (ouh là ! Un grand mot !) et c'est pourquoi la médiocrité du chiraquisme, fait de dérive du radeau France au gré des vents sondagiers, est si dommageable.

Alors 2006 ? Probablement une année perdue pour la politique en attendant 2007, encore une. Mais les Français vont travailler et c'est toujours ça de pris.

Hélas, pendant ce temps, la population vieillit et devient plus rétive au changement, même prometteur.

Il s'agit là d'un point de vue français, ou européen. Car je ne suis guère inquiet pour le monde. L'expansion économique a de bonnes chances de se poursuivre malgré les déséquilibres. Quant aux troubles politiques graves -les guerres principalement, ils sont en voie de diminution. Quand on est Chinois, Indien, Américain ou même Suédois, il y a de bonnes chances que demain soit meilleur qu'aujourd'hui.

Mais j'émets tout de même un voeu pour 2006 : que les Français s'aperçoivent que le monde est depuis trois ans dans une période de prospérité inégalée depuis 50 ans et soient soudain pris du désir d'y avoir leur part.

(1) : pour mémoire, je rappelle que les fonctionnaires constituent une frange favorisée par rapport au vrais déshérités : mères célibataires au chomage ou à temps partiel, immigrés chomeurs, jeunes sans qualification, retraités pauvres. Autre exemple : la durée de vie moyenne d'un cadre de la fonction publique est de 8 ans (!!!) supérieure à celle d'un ouvrier du batiment. Par le simple effet de ces 8 ans de consommation de Sécu et de retraite supplémentaires, c'est l'ouvrier du batiment qui cotise pour le cadre de la fonction publique. Hé ouais ! C'est ça, la vérité du "modèle-social-que-le-monde-entier-nous-envie". (Nota : il existe une solution juste : moduler l'âge de la retraite en fonction du travail. Il n'y aurait rien de choquant à ce que les cadres de la fonction publique prennent leur retraite à 67 ans et les ouvriers à 60. Par contre, qu'un conducteur de trains ou de métro parte à la retraite à 55 ans est choquant.)

4 commentaires:

  1. Concernant les retraites, je suis en désaccord.
    On ne peut décemment pas indexer les retraites sur les durées de vie moyennes de telle ou telle profession.
    Que faire d'un maçon qui finit fonctionnaire? Et s'il fume, peut-il partir plus tôt? Quid des multiples cas où de retraité potentiel a cotisé à plusieurs caisses? Tant de questions insolubles.
    Tandis qu'il existe une solution tellement simple : La retraite par capitalisation. Brrrrr. Le vilain mot :) En attendant, il s'agit simplement que chacun paye aujourd'hui sa part de demain, ce qui, en prime, permet de créer des fonds de pension qui peuvent ensuite à la fois investir et influer positivement sur l'économie, tout en rapportant des intérêts.

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  2. Je suis assez d'accord mais :

    > qu'on soit dans un sysstème par répartition ou par capitalisation, le problème se ramène toujours au rapport actifs/retraité

    > la transition d'un système à l'autre pose problème

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  3. Vous avez ecris: ...in happy end.

    Eh ben cela est franchouillard.

    On dit et on ecrit aux US of A

    un !!HAPPY ENDING!!

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  4. Je parle franglais couramment, même en smoking.

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