lundi, juin 11, 2007

Contre la proportionnelle

JM Aphatie :

Depuis la maternelle, nous savons tous qu'une Constitution, sous quelque latitude que l'on se trouve, est une mécanique de précision. Sitôt sa première bouchée de Blédichef ou de tout produit correspondant, on apprend cela. Parvenus au seuil de la vieillesse qui était peut-être en l'occurrence l'antichambre de la sénilité, des responsables politiques influents ont oublié cette vérité première. Nous en constatons les dégâts ce matin. Une vague bleue aussi artificielle que dérangeante. L'UMP a été mesurée correctement au soir du premier tour de l'élection présidentielle. 31% des suffrages. Tout le reste n'est que démesure. Il faudra vivre avec.

La Constitution est une mécanique de précision. Il faudra le répéter à ceux qui pensent que la proportionnelle est une réponse au problème que nous constatons. Ceux là, comme ceux qui les ont précédés, racontent n'importe quoi.

Si une Constitution poursuit un objectif, c'est bien de permettre à un exécutif de gouverner. Organiser l'impuissance ne peut pas être tenu pour un but, même si l'on a vu par le passé, et si l'on constate encore aujourd'hui, que certains esprits se complaisent dans ce genre de raisonnement. Donc, la proportionnelle pour désigner une Assemblée dans un pays aussi divers que le notre ne peut pas être majoritaire, encore moins intégrale. Sinon, c'est le bazar assuré, la multiplication des partis, la dissolution des mœurs politiques, l'instabilité du gouvernement.

S'il s'agit d'en mettre environ 20%, alors les courants périphériques n'auront que des miettes puisque 95% des 20% seront captés par les partis dominants. La nature du problème demeurera, comme les insatisfactions qu'il provoque.

Remettre tout à plat alors, comme le suggèrent les apôtres de la VI° République, déjà contestés par ceux qui réfléchissent à la VII° ? Il faudrait solliciter des psychanalystes plutôt que des philosophes pour tenter de cerner les raisons qui amènent un pays à redessiner aussi souvent ses Institutions? Est-ce l'effet d'une relation malsaine au pouvoir? La poursuite chimérique d'un idéal politique? La marque d'une immaturité ou bien, tant qu'on y est, d'une nostalgie?

Les problèmes de la France s'accumulent. Les déficits, une tendance lourde à la désindustrialisation, un manque de compétitivité que traduit le déficit du commerce extérieur, tant d'autres choses qu'aucunes institutions ne pourront résoudre. Et pourtant, nous en revenons toujours là. Heureusement que nous sommes le peuple le plus intelligent de la terre.

Où en serions-nous, sinon ?

Ajout du 15/06, et maintenant, maître Eolas :

Pourquoi je ne voterai pas dimanche

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