vendredi, août 03, 2007

Les missiles, les infirmières et la journaliste


Le choeur des vertueux nous explique qu'il est scandaleux que la libération des infirmières bulgares détenues en Libye ait eu des contreparties, et notamment, selon toute vraisemblance, des contrats d'armement.

Je suis d'accord : c'est scandaleux de récompenser le chantage.

Mais le choeur des vertueux serait plus crédible, moins tartuffe, si l'on avait entendu les mêmes cris lors de la libération de Florence Aubenas en Irak. La rançon présumée de 5 millions d'€ permet par exemple d'acheter, au cours actuel, 10 000 kalachnikovs qui feront bien plus de morts que tous les missiles MBDA, anciennement Matra, n'en ont fait depuis que l'invention des missiles.

Mais il est vrai que la libération d'une journaliste bien-pensante délicieusement gauchiste justifie des accommodements avec la morale totalement insupportables lorsqu'il s'agit d'infirmières étrangères.

Je m'arrête là, on va encore dire que j'ai mauvais esprit.

2 commentaires:

  1. Voilà pour la Libye !Au prochain ! A qui le tour ? Voilà, je me sens prêt à avaler les plus grosses difficultés pour dénouer des situations dramatiques. « A qui le tour ? »:je voulais juste parler de propositions, d’échanges culturels pour faire ami ami. Eh oui, souvent ce qui complique les bons rapports entre amis éloignés,de pays différents ce sont les normes culturelles. Ainsi en Libye : une vie-notre vie- ne vaut rien ou pas grand-chose; chez nous rien ne vaut une vie. C’est ainsi en France, surtout dans les sondages.
    Bien évidemment on ne peut que se réjouir de la libération des prisonniers. Mais pour autant faut-il faire l’économie d’une pitite réflexion quant au dénouement de l’affaire ? Nous relire pour améliorer les rapports -que compliquent parfois les différences culturelles-avec nos partenaires. Quels signaux prenons-nous soin d’envoyer aux pays à qui l’on tend la main ou à qui nous voudrions la tendre dans les crises?
    Quels sont ceux envoyés pour la crise des infirmières?
     Rappelons-nous:
      - qu’il s’agissait, pour le personnel médical accusé, de prêter assistance, d’apporter une aide humanitaire.  
      - que l’épouse du Président n’a aucune légitimité pour traiter dans une situation qui engage la France à des contraintes. De la part des Libyens c’est probablement pour amuser la galerie. Après tout s’ils veulent laisser croire au monde que sa présence aura eu une influence majeure, libre à eux d’offrir ce cadeau à ceux qui aiment les happy ends et à nos diplomates qui auront cru (mais j’espère avoir tort) que les Libyens craquaient devant l’implication si émouvante de cette femme, cela les renforçant dans l’idée que leur dons de psychologues leur offraient la victoire.
    - que pour tout cortège officiel il y a le traditionnel détour par un palais de Kadhafi bombardé par des agresseurs, histoire de rappeler ce que sont les Américains, de vils agresseurs. Les Américains sont nos amis comme toujours. Ils comprendront, sans doute.
    -que Bruxelles, entre 2005 et 2007 a versé 2,5 millions d'euros pour la rénovation de l'hôpital de Benghazi.
    - que L'Europe et la France se sont engagées, indirectement, à dédommager les familles des victimes par le biais d’un accord financier accordant un million de dollar par enfant, c’est à dire 461 millions de dollars. Cette somme a déjà été versée par la fondation Kadhafi, laquelle espère bien se faire rembourser une grande partie de sa contribution par les Européens ou d'autres donateurs, via le fonds international Benghazi dirigé par le représentant diplomatique de la Commission européenne à Tripoli, Marc Pierini. Ce fonds recevra « les contributions volontaires (mais c’est tout naturel, je vous en prie) des États, des organisations internationales ou d'entités privées », afin d'aider les familles de victimes de l'hôpital de Benghazi et la lutte contre le sida.
    A cet accord s’ajoutera"un accès le plus large possible des exportations libyennes vers le marché européen [notamment] des produits agricoles et de la pêche [...] une aide technique et financière dans l'archéologie et la restauration"
    "[la fourniture d'un] dispositif pour la surveillance des frontières libyennes"
    On a aussi prévu"[des] bourses d'études et de formation pour les étudiants libyens dans les universités européennes dans tous domaines"et nous terminons la liste par
    "[des] visas Schengen de classe A aux ressortissants de la Grande Jamahiriya"
    J’allais oublier une coopération dans le nucléaire civil, la cerise sur le gâteau.
    …en espérant n’avoir rien oublié, vous avez une idée du gouffre de cette libération
    La France en sort-elle grandie ?
    Etre débiteur, comme nous l’avons été pour débloquer cette crise, ne peut jamais signifier autre chose que "devoir quelque chose à quelqu’un". Dès lors, racheter une peine pour décoller l'étiquette de coupable est-ce vraiment la solution ? Pour assumer une culpabilité c'est probable!
    Et puis n’est-ce pas suffisamment dur lorsqu’on est une population à la dignité bafouée parce que son leader n’a que faire de ses droits et de sa santé et qu’il la ridiculise encore en lui refourguant le complot des empoisonneurs étrangers…pour ne pas, nous, en rajouter et leur tenir le même discours « On vous empoisonne-non-bon-O.K ! Mais tenez, du fric et encore merci ! »
    Pour Kadhafi le compte y est. Au niveau financier, c’est un beau pactole après les dédommagements pour l’attentat de Lockerbie. Il ne doit pas être loin de rentrer dans ses frais.Au niveau international, une réussite qui redore son blason encore un peu plus.
    Aujourd’hui, pour les infirmières bulgares et le médecin palestinien le calvaire est terminé et c’est tant mieux.
    Demain, grâce à notre diplomatie, nous sommes prêts, je crois, à tendre la main pour le dialogue et ce, même dans les situations inextricables et malgré les différences culturelles. Nous allons tendre les ailes et les déployer pour la liberté…La France et son coq, vif et ombrageux. Non, demain, des arnaques telles que celle-ci nous en rencontrerons encore avec une diplomatie aussi ambiguë. Avec elle on est… farci. C’est plus fort que moi mais je ne vois pas le coq et j’ai l’impression d’être un pigeon
    Bien à vous,
    un grand admirateur
    adamastor

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