jeudi, janvier 24, 2008

La Société Générale n'est pas le Crédit Lyonnais


La Société Générale annonce une perte de 5 Md d'€ pour une indélicatesse d'un trader (c'est la cause officielle) plus 2 Md d'€ de dépréciations d'actifs.

Aussitôt, nos anti-libéraux et nos étatistes, c'est-à-dire 90 % de ceux qu'on entend dans les medias, d'entonner la mine gourmande l'air du «capitalisme fou qu'heureusement que l'Etat est là pour réguler et papati et patata».



C'est la poutre qui se fout de la paille.

Rappelons quelques vérités :

> la perte annoncée est le tiers de la perte du Crédit Lyonnais

> elle sera compensée par les actionnaires et non par les contribuables. Je sais bien que, pour les étatistes du genre d'Henri Guaino, qui considèrent que tout ce qui est aux contribuables est à l'Etat, cette différence est minime, mais , à mes yeux, elle est importante.

> la Société Générale sera tout de même bénéficiaire, faiblement, en 2007.

Donc, si cette affaire de la Générale révèle bien quelque chose, c'est que, même dans ses errements, la gestion privée fait meilleure figure que la gestion publique.

La Société Générale ne dit probablement pas toute la vérité : il n'y a pas eu de grosses turbulences sur le marché des changes, il est donc douteux que cette perte ait été faite récemment. De plus, il est difficile de croire que cela soit le fait d'un homme seul.

La banque y perdra sans doute son indépendance, mais c'est moins grave que de ponctionner des milliards aux contribuables, non ?

11 commentaires:

  1. Bonne analyse, je n'aurais pas mieux dit !

    Avec un bémol : la SG a longtemps été nationalisée, et a gardé un certain esprit administratif quasi-fonctionnaire.

    Je profite de l'occasion pour honteusement vous solliciter à augmenter la visibilité de votre blog en le mettant dans le journal libertarien.

    J'ai décrit la procédure ici.

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  2. Alors vous, vous êtes un sacré comique !!! Prétendre que 90 % des gens qu'on entend dans les médias sont des anti-libéraux ou des étatistes, vous ne manquez pas d'air !
    Vous vivez sur quelle planète ? Vous pouvez juste pour rire me rappeler à qui appartiennent la plupart des médias en France ? Bouygues, Lagardère, Bolloré, Dassault, ... en voila de sacrés anti-libéraux !!!

    Quant à votre démonstration supposée prouver que "la gestion privée fait meilleure figure que la gestion publique", elle est à inscrire au fronton de l'université de la mauvaise foi !!!

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  3. Je suis un ancien banquier qui a longtemps travaillé notamment sur les systèmes de risques. J'ai même connu un cas assez similaire mais fort heureusement en nettement plus petit.

    ca s'appelle un risque industriel. La réglementation (dite de Bâle II) a d'ailleurs été pensé pour faire face à ce genre d'accident.

    Par contre essayer d'expliquer pourquoi, comment (beaucoup imaginent un coffre fort avec 5 Md € qui brulent), laissez tomber c'est pas la peine vu la culture économique du francais moyen....

    Le bon point ce n'est pas arriver à la Caisse des dépots ni au fonds du livret A......

    PS : vu la photo je me demande si je ne vais pas aller commenter le blog de Laure Allibert.....)

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  4. Effectivement 90 % des gens qu'on entend dans les médias sont des anti-libéraux ou des étatistes. Etre un capitaliste de connivence avec les politicards esclavagistes (ce qu'ils sont tous en France), je n'appelle pas ça être libéral.

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  5. @P.Robes-Roule
    Ca m'a toujours fait marrer ces types qui se croient obligés de mettre en avant leur fonction (je suis ancien banquier) persuadé que cela donne du poids à leur propos.
    Vous démontrez seulement par votre mépris affiché (... laissez tomber ...français moyen) que les banquiers (ancien ou pas ) écrivent au moins autant de conneries que le français moyen.
    @laure Allibert
    Vous m'excuserez de ne pas débattre avec vous tellement vos thèses me sont étrangères.

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  6. Dans les années 1990 le Crédit Lyonnais a perdu 130 milliards de Francs qui ont été intégralement remboursés par les contribuables frs... Ne sommes-nous pas au Pays des Merveilles... Fairy Land ! Pas un seul responsable, pas un seul coupable.

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  7. @emir abel
    Quand on constate l'article de libé sur "que représente 5 Md €" (500 000 twingos...) on comprend que rien n'est fait pour éclairer les gens et éviter que le système bancaire ne soit une énorme boîte noire. Dans ce sens pierre robes-roule a raison. Ne me dites pas que les français sont au courant de la complexité des échanges des traders et des gestions de portefeuilles. Evidemment non.
    Vous discréditez les propos de pierre robes-roule, mais vous ne réfutez pas...

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  8. Consater que les déficits de la SG sont compensés par les actionnaires et non par les contribuables, ce n'est pas de la mauvaise foi, c'est un fait.

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  9. «Consater que les déficits de la SG sont compensés par les actionnaires et non par les contribuables, ce n'est pas de la mauvaise foi, c'est un fait.»

    Evidemment, c'est à mes yeux la différence fondamentale. Pour le reste, une mauvaise gestion est toujours une mauvaise gestion (même si celle de la SG est nettement meilleure que celle du CL).

    Je précise que la SG est ma banque et que je ne vois pas de raison d'en changer.

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  10. Je pensais que seuls les gauchistes utilisaient l'argument "regarde ce qu'a fait Hitler, donc Staline c'est OK".

    Je vois mal en quoi les turpitudes du Crédit Lyonnais excuseraient celles de la Société Générale.

    Ne pas admettre que l'affaire Jérôme Kerviel pose un problème de fond sur le fonctionnement du capitalisme financier actuel, et un grave, c'est se raconter des salades, flotter sur le petit nuage rose d'un libéralisme-bisounours et finalement être aussi sectaire que les gars de la crémerie d'en face.

    Allez donc voir ce qu'on dit de cette affaire non pas en France, mais en Angleterre, dans le temple de la finance mondiale, dans les médias pour lesquels le libéralisme économique est le credo de base qui n'a même pas besoin d'être défendu tellement il va de soi.

    Allez voir ce qu'en disent les banquiers anglais, les traders anglais.

    Vous aurez parfois l'impression de lire le Monde Diplo (naaan... pas tout à fait... mais quand même).

    Ce serait bien qu'après avoir été à la traîne du monde entier et la risée de ce dernier à cause de son anti-libéralisme d'opérette, la France ne s'illustre pas non plus par le retard de ses libéraux par rapport à l'histoire et à la réalité des choses.

    De nombreux professionnels et observateurs de la finance, en Angleterre, aux Etats-Unis, s'inquiètent de ces dérives. Des gens qui non seulement croient à l'intérêt et aux bienfaits de la finance, mais qui en vivent.

    Il ne faudrait pas que les libéraux français deviennent comme les communistes français en leur temps: plus communistes que les soviétiques eux-mêmes, gardant la flamme du dogme alors que ses praticiens et ses fidèles en avaient subi et découvert les failles depuis longtemps.

    Les Français (de droite, de gauche ou d'ailleurs), toujours deux métros de retard?

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  11. «Je vois mal en quoi les turpitudes du Crédit Lyonnais excuseraient celles de la Société Générale.»

    Il ne s'agit pas d'excuser, mais de constater que les dégats sont moins importants.

    «Ne pas admettre que l'affaire Jérôme Kerviel pose un problème de fond sur le fonctionnement du capitalisme financier actuel, et un grave.»

    Ben non, je ne suis pas d'accord avec vous : c'est un "accident industriel", certes couteux, mais pour moi, c'est du même ordre que l'usine AZF qui explose. Ce sont les risques du métier.

    «De nombreux professionnels et observateurs de la finance, en Angleterre, aux Etats-Unis, s'inquiètent de ces dérives. Des gens qui non seulement croient à l'intérêt et aux bienfaits de la finance, mais qui en vivent.»

    Oui, à juste titre,comme les ingénieurs des mines se préoccupaient des coups de grisou au XIXème siècle.

    A mes yeux, je sais que je suis à contre-courant, c'est un problème technique.

    C'est grossièrement exagéré de dire que ça remet en cause un système.

    Il se peut que je me trompe mais le passé plaide plutôt pour moi : la mort du capitalisme sous le poids de ses excès a été bien plus souvent annoncée qu'elle n'a eu lieu.

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