samedi, juillet 05, 2008

Non, le pétrole ne va pas manquer et il ne va pas continuer à augmenter

J'entends une émission de radio où on nous présente comme une évidence que la hausse du prix du pétrole va continuer jusqu'à épuisement.

Ca a beau être répété à tort et à travers, c'est absolument idiot, crétin, stupide, il n'y a pas d'autres mots.

Le proverbe boursier dit «Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel» avec raison.

Je m'en veux de rappeler un fondement de l'économie, mais il semble que les plus éminents spécialistes et les journalistes l'aient oublié (le pétrole rend il con ?) : le prix porte un signal, une information. Les acteurs s'y ajustent.

Quand les prix augmentent, la production aussi : on ne manque pas de pétrole. Il reste une foultitude de sources qui deviennent rentables avec un pétrole cher.

Quand les prix augmentent, la consommation baisse : les consommateurs s'ajustent.

Ces deux phénomènes entrainent une baisse des prix. Et, de toute façon, un jour, on aura trouvé des substituts au pétrole (il y en a de plus en plus dans les labos), il ne vaudra plus rien et il en restera plein (ce scénario est la terreur des pays pétroliers).

Simplement, ce qui brouille cette évidence et rend les gens cons, c'est que, dans le pétrole, les cycles sont très longs et que les ajustements prennent des années.

Les mouvements paraissent donc éternels, mais souvenez vous qu'il y a quelques années, le pétrole était à 20 dollars le baril et les «experts» le prédisaient à 10. Aujourd'hui, le baril est à 145 dollars et les mêmes nous le prédisent à 300 dollars.

C'est la même erreur : prolonger la courbe des prix alors que, justement, on sait qu'elle finira par changer de tendance.

Soyez plus intelligents que cela.

Je peux vous prédire sans risques qu'un jour nous aurons une baisse des prix du pétrole qui durera des années.

Je ne peux vous dire quand ni combien (sinon, je serais milliardaire !) -même si je tends à penser qu'à un chiffre rond genre 200 dollars, nous aurons une baisse «surprenante»-, mais c'est une certitude que nous aurons une baisse forte et prolongée.

10 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Et pourtant, à en croire les diseuses de bonne aventure, c'est bientôt la fin... mes bien chers frères repentez vous car le jugement dernier est proche...
    Je me demande depuis longtemps comment autant de personnes qui réfléchissent - dont le métier est d'une manière ou d'une autre de penser - comment donc ces personnes en arrivent à mettre hors service leur cerveau et ne plus fonctionner que de manière irrationnelle avec leurs "tripes"?

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  3. Ce n'est pas ben compliqué à comprendre :

    > penser contre la majorité a un coût psychologique.

    > s'exprimer contre la majorité a un coût de réputation, quand on fait profession de parler (il suffit de voir comment Finkielkraut ou Aphatie sont régulièrement traités de tous les noms).

    Ce double obstacle suffit largement à expliquer le silence.

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  4. Vous avez peut-être bien raison, Franck... mais alors que de lâcheté! Et à force de reculer, on finit par atterrir en de bien vilains draps...

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  5. A (trés) long terme, le prix du pétrole sera :

    - tellement cher que personne ne pourra s'en payer donc il sera "volé" (une guerre c'est cher)

    - trés peu cher car peu d'industries en auront encore besoin

    - ne sera ni fort ni faible mais nul car il n'y en aura plus du tout

    - fluctuant entre son prix maximum et son prix minimum observés sur le long terme..

    Euh, au fait, le long terme c'est combien de temps ?

    Mes prévisions :

    - baisse aprés l'hiver sous la barre des 100$ vers 85$ puis aprés...

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  6. A court terme (quelques mois, disons, cet hiver) : le pétrole baissera par simple effet mécanique (ce qui est monté finira par tomber).

    A plus long terme (je dirais, à l'intuition, vingt ans, voire moins), les énergies de substitution seront mûres, sauf si, entretemps, le prix du pétrole a tellement baissé, que ça ne vaut plus le coup de travailler activement dessus.

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  7. Monsieur Boizard ,vous fustigez beaucoup les écolos pour leurs illogismes, leurs fanatisme en des croyances irrationelles, mais quand vous dites que votre "intuition" vous souffle a l'oreille que dans 20 ans les énérgies de substitutuion seront prétes, n'en faites vous pas autant?
    Qu'en savez vous ?
    N'est ce pas parcqu'il FAUT qu'elles soient prétes ?

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  8. Vous avez raison, je ne peux guère étayer le chiffre de 20 ans que je donne (l'intuition n'est pas forcément mauvaise conseillère à condition de ne pas en abuser et de l'utiliser dans un cadre intelligent).

    Par contre, ma position n'a rien d'illogique, même si j'ai du mal à donner des chiffres (les réchauffistes au contraire mettent des chiffres très précis sur des raisonnements absurdes) : plus le pétrole sera cher, plus les alternatives se développeront vite et plus vite on saura se passer d'hydrocarbures.

    Les alternatives ne sont pas mûres, mais elles progressent, je n'ai pas dit 20 ans absolument dans le vide, j'ai pensé à l'histoire de l'automobile et à celle de l'aviation.

    Ce scénario est la hantise des pays pétroliers qui réfléchissent. C'est pourquoi ils pourraient essayer de freiner la montée des cours du pétrole pour retarder l'avénement des alternatives (mieux vaut vendre du pétrole pas cher que pas de pétrole du tout). Plusieurs ministres de l'OPEP ont fait des déclarations en ce sens (pour l'instant sans effet, il est vrai).

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  9. hourra pour les intuitions à conditions qu'elles ne conduisent pas à imposer des comportements aux autres!

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  10. Oui, c'est à peu près ça.

    J'ai oublié d'ajouter un point. Sans être réellement des alternatives au pétrole, il existe des moyens de transport déjà au point qui en diminueraient fortement la consommation si le prix devenait insupportable : covoiturage, taxis collectifs, ferroutage, transport en commun avec un vrai service etc ...

    Simplement, le prix du pétrole n'est pas assez élevé pour faire renoncer au confort d'une voiture personnelle.

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