dimanche, mars 07, 2010

Subversion soviétique : Yuri Bezmenov, alias Thomas Schuman

Ces videos, que j'ai la flemme de traduire, sont passionnantes.

Bezmenov explique que l'espionnage représentait 10 à 15 % des activités du KGB. Le reste était de la subversion, ouverte, publique.

Le but de la subversion est de vaincre l'adversaire sans guerre, de lui faire perdre toute envie de se défendre («Plutôt rouge que mort»). Pour cela, on applique la technique de l'aïkido : on aide et on prolonge les mouvements de l'ennemi qui vont dans un sens favorable.

Par exemple, Bezmenov cite la dégradation de l'enseignement. Comme il a un certain humour, il parle des heures perdues d'enseignement des mathématiques au profit de l'éducation sexuelle. Il insiste sur le fait que le sexe étant anti-guerrier, quand on passe son temps à baiser ou à y penser, on songe assez peu à charger en hurlant «Vive la France !», la pornographie est à l'avantage des ennemis.

Il parle même des militants homosexuels comme un des multiples moyens d'antagoniser la société.

Il évoque aussi la médiocrité des journalistes, qu'il faut absolument encourager.

Il parle également de la nécessité de dénigrer tous ceux qui maintiennent l'ordre, les policiers et les militaires, de l'importance de faire du voyou une figure romantique ou une victime.

Et enfin, il insiste sur l'aspect dévastateur de l'égalitarisme imposé d'en haut.

Il décrit quatre stades :

1) Démoralisation (à ce stade, le processus peut être stoppé en ne donnant pas un temps de parole égale aux ennemis de la société et à ses défenseurs. Il faut refuser l'importation d'idées et de pratiques étrangères, il faut préserver son mode de vie. Le Japon est un exemple. Mais la vraie barrière a la subversion soviétique est la religion ! La démonstration 2+2 = 4 au 7ème film est marrante mais très vraie. C'est bien, au fond des choses, la religion qui a arrêté l'URSS en Afghanistan. Si vous avez la foi, la propagande subversive glissera sur vous.).

2) Déstabilisation (à ce stade, le processus peut être stoppé en limitant les libertés des ennemis de la société,en empêchant les groupes qui se déclarent ennemis de la société, par exemple les militants homosexuels de Los Angeles -c'est l'exemple donné par Bezmenoz- d'avoir la parole et de gagner du pouvoir politique. Il parle aussi de freiner le consumérisme compulsif, qui est aussi une aide au communisme - voir Le communisme de marché, de Flora Montcornet).

3) Crise (à ce stade, le processus peut être stoppé par un coup d'Etat, comme au Chili)

4) Normalisation (à ce stade, le processus peut être stoppé par une intervention militaire étrangère, comme les USA à Grenade). L'humour noir de ce stade est que la première étape est l'exécution ou la déportation de tous les «idiots utiles», ces agitateurs qui ont travaillé contre leur pays et vous ont permis de prendre le pouvoir. Une fois qu'ils sont devenus inutiles, il faut s'en débarrasser, puisque vous les avez formés, endoctrinés, à emmerder le monde et qu'ils pourraient se retourner contre vous (cette tradition, qui est consubstantielle au marxisme, a été inaugurée par Lénine qui a fait exécuté tous les anarchistes qui l'ont aidé dès 1917-1918. Castro n'a pas agi autrement avec Guevara).

Ces videos datent de 1983 mais nous rappellent des choses très actuelles ! On remarquera que la subversion a parfaitement réussi, puisque de très larges franges des sociétés occidentales, les trop fameux «citoyens du monde», estiment que nos sociétés ne valent pas la peine d'être défendues et que, parmi ces dénationalisés, figurent nos élites. Il n'était cependant pas prévu que l'URSS s'écroulerait encore plus vite.

Comment, en pratique, arriver à subvertir un pays ? En aidant ceux qui vont dans le «bon» sens, constamment, avec patience, pendant des décennies, et entretenir de grands fichiers relationnels, pour que chaque pion conquis aide à conquérir les suivants. Comme, en face, il n'y a pas de contre-pouvoir d'influence aussi méthodique, la subversion finit par gagner, exactement comme l'eau, à force de peser constamment, fait sauter les digues.

On retombe sur la thèse de Maurice Druon dans La France aux ordres d'un cadavre : l'URSS a disparu, mais les idées qu'elle a infusées dirigent la France.













4 commentaires:

  1. Extraordinaire de penser que l'antitode était juste un peu de liberté et de responsabilité que l'État providence occidental n'a pas réussi à complètement étouffer.
    Un moment d'humour noir poétique - pour ne pas parler de justice poétique. Ce petit peu de liberté qui a manqué aux soviétiques a annihilé leurs effors vertueux dans les domaines où ils cherchaient à corrompre les autres.
    (Ce qui réfute au passage la thèse d'Éric Maurin sur les bienfaits de l'éducation de masse. Une éducation de masse a une conséquence complètement différente selon le contexte.)

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  2. Simplement excellent!
    Cela rejoint - toute proportions gardées ! - ma propre réflexion : l'entreprise de subversion mise en oeuvre par les soviétiques a fonctionné et continue de fonctionner au-delà de leurs propre projections - un peu à la manière des mines anti-personnelles, toujours aussi efficaces et meurtrières longtemps après la fin des hostilités. La déstabilisation et la destruction des valeurs occidentales conséquente à celle-ci rend nos société incapables de faire à l'offensive islamique, laquelle bénéficie du travail de sape initiée par nos "amis" collectivistes.
    Il est clair que les barbus n'aurait pas eu la moindre chance de succès avant les années 1970, même supportés par une immigration identique à celle qui à court actuellement!

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  3. Vous oubliez cependant que la France est une petite union soviétique qui a réussit.

    Comme vous le dites si bien, bien que la source d'émission des métastases soit morte, les métastates, elles, demeurent et continuent leur travail de sape. Bien que n'ayant plus de centre d'émission propre, il y a une forme de force dynamique "résiduelle" ( mais mortelle pour nous ) qui subsiste.
    Le système voyant qu'il reste quelque cellules de résistance ( dont Zemmour et nous autres ), nous balance un nouveau protocole sous la forme des barbus entre autres, mais il ne sont pas les seuls, les affidés du système aidant au pilonnage final des positions rebelles. Pas la peine de les citer, nous les connaissons tous.

    "Il est inutile de résister" comme le dit le sous titre de Star Trek First Contact, l'assimilation à l'envers nous guettant.

    Le pire en final, est que l'ennemi est intérieur et très familier.

    Je termine par une citation de Cicéron que j'ai chopéée sur le blog d'Hashtable :

    « Une nation peut survivre à ses fous, et même à ses ambitieux. Mais elle ne
    peut pas survivre à la trahison de l’intérieur. Un ennemi aux portes est moins
    redoutable, car il est connu et il porte sa bannière ouvertement. Mais le
    traître se déplace librement parmi ceux qui sont à l’intérieur des murailles,
    ses murmures pervers bruissent à travers les ruelles, et on les entend dans les
    allées même du pouvoir. Un traître ne ressemble pas à un traître ; il parle avec
    une voix familière à ses victimes, et il porte leur visage et leurs arguments ;
    il en appelle à la bassesse qui se trouve ancrée dans le cœur des hommes. Il
    pourrit l’âme d’une nation, travaillant en secret, inconnu dans la nuit, sapant
    les piliers de la ville. Il contamine le corps politique qui ne peut plus
    résister. Un assassin est moins à craindre. Le traître c’est la peste. »

    Marcus Tullius Cicéron – 1er siècle avant notre ère

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  4. La citation de Cicéron est adaptée parce que, hélas, notre situation ressemble fort à celle de l'empire romain finissant (Cicéron a vécu avant).

    Comme les Romains, nous n'avons pas les tripes de refouler des immigrés qui gardent leurs coutumes, c'est-à-dire des envahisseurs.

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