jeudi, mai 06, 2010

Peut on dire «merde» aux marchés ?

J'entends les conneries habituelles sur la dictature des marchés et qu'il suffirait de leur dire merde pour claquer autant d'argent public que l'on veut.

Le mot «marchés» est un mot trompeur car trop vague. Nous ne sommes pas soumis à la contrainte des marchés, mais à celle des prêteurs.

Pour faire fonctionner l'Etat, du fait qu'il dépense plus qu'il gagne, le gouvernement français a besoin d'emprunter (surpris ? L'argent public ne sort pas d'un puits miraculeux). Il doit donc séduire les prêteurs car ils ne sont pas obligés de nous prêter (c'est la différence entre le prêt et l'impot, l'impot est obligatoire, pas le prêt). Un point, c'est tout.

Maintenant, on peut toujours «dire merde aux marchés». Simplement, il n'y aura plus d'argent à la fin du mois pour payer les fonctionnaires. Est-ce vraiment ce que veulent ceux qui nous conseillent de dire merde aux marchés ?

Si nous sommes soumis aux prêteurs, c'est entièrement de notre faute. Il y a un moyen de simplissime de se délivrer de cette soumission : réduire les déficits publics. C'est possible, le Canada, la Suisse, l'Australie, la Suède, la Nouvelle-Zélande, l'Allemagne, la Pologne, la Lettonie l'ont fait.

Bien sûr, nous choisirons une autre voie que celle de l'effort justement réparti : la spoliation des épargnants et des actifs, par le pillage de l'assurance-vie et par l'augmentation des impots sur le travail, permettra de ne pas demander trop d'efforts à ces nouveaux privilégiés que sont les retraités et les fonctionnaires (et assimilés).

Dieu rit des hommes qui se plaignent de maux dont ils chérissent les causes.

10 commentaires:

  1. "Pour faire fonctionner l'Etat, du fait qu'il dépense plus qu'il gagne, le gouvernement français a besoin d'emprunter"

    Même un état qui ne dépense pas plus qu'il ne gagne peut être amené à emprunter, car il n'a pas de quoi rembourser le capital.

    Si demain l'état français revient à l'équilibre budgétaire (sic) il devra continuer à emprunter.

    Et ce qui m'énerve le plus dans cette histoire de dire merde aux marchés c'est qu'ils oublient que via leurs assurances vies ce sont des petits épargnants qui détiennent une bonne partie de la dette.

    Mais les épargnants doivent certainement être éradiqués car ils gagnent trop d'argent.

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  2. Mais oui, on peut... dès lors qu'on fait dans le populisme et la pensée réduite et réductrice! Nos brillants esprits politiques en sont la preuve vivante mais ne leur faut-il pas défendre leur bout de gras...
    Pour ma part, je conseille à tous ceux que je connais de sortir au plus vite de l'assurance vie s'ils ne veulent pas se faire dépouiller au coin du bois...
    A propos d'idées fausses, je vous conseille d'écouter M. Salin : très intéressant et instructif!

    Pascal Salin

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  3. P.S. Je pensais en particulier à la vidéo intitulée "l'état et la crise"

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  4. "Le Canada, la Suisse, l'Australie, la Suède, la Nouvelle-Zélande, l'Allemagne, la Pologne, la Lettonie l'ont fait."

    L'autre jour, j'étais à Canberra; j'y ai vu un truc que j'ai photographié juste pour vous (si si, véridique). Je vous l'enverrais bien par mail mais je n'ai pas votre adresse.

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  5. La réponse est oui, on peut dire merde aux marchés, comme il est possible de le dire à toute entité qui n'a pas d'existence réelle.

    Si on dit cela, il faut assumer alors de dire la même chose aux acteurs qui existent derrière ce vocable "marchés".

    En l'occurrence, tout ceux qui ont acheté de la dette, c'est à dire pour une large part des banques françaises et des épargnants français.

    Il faut donc dire aux porteurs d'assurance vie en euros qu'ils ne verront plus la couleur de leur argent et aux PME que leur banque ne pourra plus leur prêter un centime, car elles n'ont plus un sous de fonds propre.

    Donc oui, on peut le dire, mais après, il faut assumer.

    Or ce verbe constitue sans doute le plus grand gros mot des politiques depuis 25 ans... C'est là tout le problème.

    Cordialement

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  6. @ Tonton Jack

    La dette de l'Etat est a 70% detenue par des etrangers:

    http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/dette_etat_24/principaux_chiffres_70/qui_detient_dette_etat_163/index.html

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  7. Les preteurs qui sont d'ailleurs des venderus puisqu'une banque ne prete rien, elle vend de l'argent.

    Or l'argent n'est qu'une materialisation de la valeur de ce travail qui facilite les echanges commerciaux.

    Donc A chaque fois qu'une banque met 10 euros sur le marche elle appauvri le marché d'1 euro.

    (Vous imaginez acheter un billet de 10 euros sous pochette plastique avec code barre au supermarché du coin et le payer 11 euros en caisse !!!)

    Il n'y a aucun fond propre, aucune valeur d'echange avec la banque. Je peux échanger mon billet de 10 euros chez n'importe quel commercant contre des produits ou des services sauf à la banque.

    Cet argent devrait etre mis a disposition des habitants gratuitement. (Sans taux d'interet.) La valeur produite par le travail de ces habitants - et facilité par la mise a disposition de l'argent puisque faire du troc aujourd'hui n'est que difficilement réalisable - devrait etre mis dans les caisse de l'etat.

    Les pays devraient tous s'enrichir par le travail. Or ils s'appauvrissent par les banques qui ont vampirisé le système.

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  8. Alski,

    Avez vous conscience de raconter d'énormes conneries ?

    Imaginez un mode sans banques et vous Verrez, ce monde ne vous plaira pas.

    A moins, bien entendu, que vous soyez un adepte des utopies agrestes.

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  9. Franck,

    Je n’ai jamais dit qu’il fallait un monde sans banque, ni fait l’apologie d’un retour à la terre, tu as mal compris.

    L’argent est une fabuleuse invention.

    Je considère par contre que le taux d’interet appliqué par les banques est inadmissible puisqu’il revient a vendre de l’argent. Or l’argent n’étant qu’une representation de la valeur du travail des personnes il doit être mis à disposition pour faciliter les échanges et non pas vendu.

    Aujourd’hui à chaque fois que tu injectes de l’argent dans le système tu l’appauvri. (Puisque tu demandes à récupérer plus que ce que tu as mis à disposition sur le marché, via le taux d’interet.)

    Fais le test avec des amis à l’apéro. Tu fais la banque, et tu distribue 5 euros à chacun (Disons qu’ils sont 4.) en leur demandant de te rembourser le capital + 10% d’interets à la fin. Si tes amis mettent tout l’argent dispo sur la table tu n’auras que 20 euros. Or tu en demande 22. Il est donc impossible de rembourser la banque en tant que communauté.

    Vendre de l’argent est un syllogisme si tu préfères. C’est ce qu’explique en partie Bezmenov que tu as publié. (Mais mal compris aussi ?)

    Il tire d’ailleurs sa réthorique du Marxisme.

    En tous cas, en tant que visiteur d’un blog qui se réclame de Montaigne je ne m’attendais pas à une réponse aussi peu constructive.

    Dois je aller frotter ma cervelle ailleurs ?

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