dimanche, mars 06, 2011

Eloge de la discrimination

La discrimination, c'est l'intelligence. Du moins, nos Anciens en étaient ils persuadés, qui tenaient distinguo pour la maxime fondamentale de l'intelligence.

La capacité à séparer, à trier et à classer correctement le flux des sensations et des idées, puis à prendre des décisions en conséquence est à la racine de toute intelligence.

D'aussi loin qu'on remonte, les grands hommes se sont toujours distingués par leur capacité à ordonner et à hiérarchiser, à se concentrer sur l'essentiel et à négliger l'accessoire.

La discrimination n'est pas seulement nécessaire dans l'ordre intellectuel, elle l'est, par l'intermédiaire de la décision, dans l'ordre de l'action.

Or, aujourd'hui, la loi nous oblige à ne pas utiliser certains critères de discrimination, l'origine, la race, le sexe, l'âge. Dans l'infinie diversité des situations que rencontrent les hommes au cours d'une vie, qui peut garantir que ces critères ne sont absolument jamais pertinents ? Bien évidemment, personne.

Autrement dit, la loi actuelle nous oblige parfois à choisir entre prendre une décision idiote ou l'enfreindre. Ainsi, l'impossibilité de choisir les hôtesses de l'air européennes sur des critères physiques et comportementaux. Le résultat est que tous les grands voyageurs que je connais mettent le service sur les compagnies asiatiques bien au-dessus de leurs concurrentes de chez nous.

A quand les publicités pour skate-boards avec des septuagénaires, la publicité pour crème solaire avec des Africains ?

Bien sûr, certaines discriminations sont idiotes : si la discrimination est l'exercice de l'intelligence, il arrive que des gens peu intelligents fassent des discriminations inappropriées. Mais est-ce à la loi, avec ses gros sabots, d'encadrer des millions de décisions individuelles prises chacune sur des centaines de critères subjectifs ? Ne peut-on simplement considérer qu'une mauvaise décision donne de mauvais résultats et que c'est une punition suffisante ?

Eric Zemmour a été condamné pour avoir déclaré à la télévision que les employeurs avaient le droit de discriminer. Je ne peux donc ignorer que le présent billet tombe probablement sous le coup de la loi. Mais quoi ? Dois-je être bête parce que la loi me l'ordonne ? Quand la loi sort de son son lit et inonde des zones qui devraient rester hors de son atteinte, le coupable est-il celui qui lui contrevient ou ceux qui ont fait cette loi qu'ils n'auraient jamais du faire ?

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