mardi, novembre 08, 2011

Etes-vous prêts à un effort personnel pour redresser les comptes du pays ?

Etes-vous prêts à un effort personnel pour redresser les comptes du pays ?

C'est la question que pose Le Figaro à ses lecteurs. Comme 47 %, j'ai répondu Non :

1) La question est biaisée : il ne s'agit pas tant que redresser les comptes du pays que ceux de l'Etat, la nuance n'est pas anodine. Pour ma part, j'ai très peu contribué aux déficits de l'Etat, je suis même prêt à parier que ma contribution est largement positive.

2) Pour consentir d'un coeur joyeux au sacrifice, j'ai besoin d'un minimum de justice : je ne vois pas pourquoi je ferais le moindre effort pour que les salariés de la SNCF ou de la Banque de France ou les élus de tout acabit puissent garder leurs conditions de travail et de retraite exhorbitantes, en un mot, leurs privilèges. Sans parler d'un tas de prestations d'assistanat à mes yeux illégitimes, comme l'AME à des immigrés illégaux qu'on devrait expulser manu militari.

3) Pour consentir d'un coeur joyeux au sacrifice, j'ai besoin d'espérer un minimum d'efficacité : tant que la réduction des déficits se fera par la augmentation des impots et non par la réduction des dépenses, il est vain d'espérer cette efficacité. En effet, l'expérience des pays étrangers montre que la priorité doit être donnée à la réduction des dépenses.

Ma réponse est donc claire : c'est non pour l'instant. Il y a des sacrifices plus prioritaires que le mien. Mes conditions sont sans ambiguïté.

J'ajoute que je ne suis pas borné comme un syndicaliste : je suis prêt à interpréter mes conditions d'une manière souple, mais j'attends une indication nette que les décisions vont dans le bons sens.

Bien sûr, tout cette discussion est oiseuse à l'échelle individuelle : le fisc ne me demande pas si je suis content ou non avant de me piquer mes sous. En revanche, cette discussion devient essentielle à l'échelle collective : si une forte proportion de Français est persuadée que les impots sont injustes et inefficaces, donc illégitimes, il y a peu de chances que les conséquences soient positives (l'exemple grec est caricatural mais parlant : l'Etat et les impôts étant considérés comme illégitimes, frauder n'est pas réprouvé).

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