dimanche, avril 01, 2012

La campagne de François Hollande à la lumière de la liturgie du dimanche des Rameaux

Cet article est excellent (La passion selon Hollande). Voici un extrait :

François Hollande a vécu, au cours des derniers mois, sa montée à Jérusalem. Ces mois furent longs. Très longs. C’est le principe même des primaires socialistes, c’en est le vice fondamental : exposer trop tôt un candidat à l’alternance aux vivats de l’opinion publique. Ce que le récit des Évangiles nous apprend – comme vérité politique fondamentale – dans la liturgie du dimanche des Rameaux, c’est que l’état de grâce ne dure qu’un temps, après quoi il faut qu’il disparaisse. En clair, François Hollande a mangé son pain blanc. Il a pu trop tôt se réjouir des acclamations des médias et d’une opinion publique qui, par nature, est versatile. Trop tôt, palmes et manteaux furent jetés au-devant de lui pour qu’il passe. Édouard Herriot disait que la politique était comme l’andouillette : ça devait sentir la merde, mais pas trop. Dans la veine de la métaphore gastronomique, on pourrait dire qu’une élection c’est comme un soufflé, c’est une question de timing : après l’heure, c’était pas l’heure, avant l’heure ça retombe.


[...] Le Parti socialiste devait préparer une tambouille gigantesque, il a préféré servir un aléatoire soufflé. Parce qu’à Terra Nova et les Inrockuptibles,c’est-à-dire chez ces banquiers qui dénoncent la banque, on ne mange pas n’importe quoi chez n’importe qui, d’autant plus qu’on comprend toujours tout à tout. Mais il y a une chose que l’on ne comprendra jamais, chez ces gens-là : c’est le peuple. On ne le comprendra jamais, parce qu’on le méprise. Et quand on ne le méprise pas, on le suspecte. On le suspecte – on a raison – de vouloir un jour tout, le lendemain son contraire. On le suspecte d’être populiste, le peuple. Et l’on finit par ne plus vouloir s’adresser à lui. Parce que c’est confortable de penser que la politique, on la fait entre soi. Au chaud. Entre gens bien qui s’entendent.

Vous savez que j'ai toujours trouvé les primaires du PS absolument connes (art. 1, art.2 et art. 3). Qu'on analyse ces primaires comme une des causes possibles de la défaite de Hollande me réjouit au plus haut point.

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