lundi, février 11, 2013

A propos de la démission de Benoit XVI


La rigueur intellectuelle de cet homme, loin des modes et des à-peu-près, m'a toujours séduit.

Face à cette qualité reposante (reposante, car on n'a pas besoin de se méfier à chaque instant de la malhonnêteté et de la mauvaise foi), les polémiques qui plaisent tant à la classe jacassante sont apparues pour ce qu'elles étaient : petites, mesquines. Pire peut-être : incultes et mal-comprenantes.

Notamment, dans les rapports entre chrétienté et islam, il a fait la part des choses face  à des approximations théologiques malencontreuses (le fait d'avoir quelques prophètes en commun et un seul dieu est anecdotique devant l'incompatibilité radicale de ces deux religions).

Avoir à faire avec un homme dont la pensée ne se roule pas dans la fange, voilà qui soulage de la salissure de bien des rencontres actuelles.

On a le même plaisir à fréquenter un Montaigne, un Pascal ou, plus contemporains, un Bloch ou un Jerphagnon, un Chesterton ou un Leys. Volontairement, je ne me contente pas de théologiens.

C'est l'articulation très particulière au christianisme entre foi et raison, qui fait l'attrait intellectuel de cette religion. Le christianisme fonde philosophiquement la liberté moderne. Partout où recule le christianisme, recule la liberté. Ce n'est pas un hasard si tous les gouvernements totalitaires (y compris les totalitaires mous (1) à la Hollande) ont vu l'Eglise comme leur ennemi. Et ils ont raison.

La démission de Benoit XVI scelle une papauté placée sous le signe de la droiture.

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(1) : je sais que l'usage du mot "totalitaire" pour le gouvernement Hollande peut déranger ou choquer, mais c'est bien de totalitarisme qu'il s'agit, puisque, sous ce gouvernement, l'Etat a vocation à se mêler de tout, que la vie privée et la propriété (indissolublement liées comme garantes de la liberté) sont des tolérances révocables à tout instant par le fait du prince. Il faut avoir une conscience de sa propre liberté bien affaiblie pour ne pas le sentir.

J'ajoute le qualificatif "mou" pour signifier que je sais que les méthodes employées sont infiniment moins violentes que celles des totalitarismes du XXème siècle. C'est déjà une sorte de progrès.


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