dimanche, mai 25, 2014

Le peuple a voté. Et alors ? On a depuis longtemps (au moins depuis 2005) l'habitude de s'asseoir dessus

Le peuple a voté. Le Front National est largement en tête, et alors ? Après les larmes de crocodile de circonstance, la poussière médiatique va retomber et tout continuera comme avant.

Les Français sont mécontents, et alors ? Pourquoi les politiens se feraient-ils du souci ? Leur belle vie dans les palais républicains est-elle menacée ? Les impôts rentrent. S'ils rentrent moins, on peut encore s'endetter. Sinon, la presse est toujours aussi conformiste, la police et la justice obéissent. La politique française depuis quarante ans est une école de pur cynisme.

On nous dit que sortir de l'Europe, c'est sortir de l'histoire. C'est l'inverse qui est vrai.

L'européisme sous parapluie américain nous fait sortir de l'histoire. Or, c'est ce à quoi aspirent profondément nos politiques débiles, à la Juppé ou à la Hollande, avec une grosse ambition pour eux-mêmes mais aucune pour le pays : jouir des hochets du pouvoir sans avoir à supporter la responsabilité écrasante de la conduite des affaires du monde.

Ce vote exige de la classe jacassante la seule chose qui lui est impossible : se remettre en cause.

Alors tout continuera comme avant : l'enfumage avec des sujets secondaires, le brouillard de mots, le bruit médiatique. Tout pour éviter la lucidité et l'heure de vérité.

Addendum :

Les premières réactions confirment mon opinion. Manuel Valls n'a pas dit : «On a déconné, on change de politique, on sort de l'Euro», il a dit : «J'appelle à un sursaut républicain». Tout le monde sait, y compris Valls, que ce sont des mots creux, des incantations vides, qui signifient «Les électeurs, on les emmerde. On continue comme avant».

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