vendredi, janvier 30, 2015

Le leurre de l'union nationale

Quel connard, ce Juppé !

Le Figaro nous explique qu’il croit que l’union nationale est sa botte secrète pour être élu :

L'union nationale: la botte secrète d'Alain Juppé pour battre Sarkozy

Décidément, je ne peux pas le blairer. Il est l’archétype de cette fausse droite qui empêche la France de se défendre quand la vraie gauche la tabasse.

Un gouvernement technocratique d’union nationale ? Nous n’avons que cela depuis trente ans. Depuis 1981, pas une seule vraie alternance, à part, peut-être, quelques mois de Chirac en 1986, mais il a vite baissé pavillon.

Citez moi une politique qui diffère vraiment entre le PS et l’UMP qui se sont succédés au pouvoir ces trois dernières décennies. Les discours et les mots changent légèrement, mais les politiques sont identiques : européistes, anti-nationales, immigrationnistes, arabophiles, islamophiles, atlantistes, étatistes, capitalistes de connivence, technocratiques, oligarchiques, voyouphiles … Tout ce qu'on aime.

Je ne suis pas dans l’abstraction. Cette identité politique se traduit par l’absence de rupture significative. Pourcentage de dépenses publiques dans le PIB, chômage, nombre de fonctionnaires, flux migratoires, délinquance, résultats scolaires, nombre de places de prison construites etc. On est bien en peine de trouver une quelconque différence entre l’UMP et le PS.

Le gouvernement d’union nationale, cela fait trente ans que nous l’avons et les Français n’en veulent plus. C’est pour cela qu’ils votent FN (un tromperie, à mon avis, mais on fait avec les moyens du bord) ou s’abstiennent.

Mais alors, ces fameux sondages plébiscitant l’union nationale ? Ils ne sont pas difficiles à décrypter. Le mot important, c’est « nationale ». Le message est limpide « Arrêtez vos politicailleries parisiennes et occupez vous du pays ».

Mais l’union, c’est le contraire de ce qu’il faut faire. Il faut commencer par sabrer et tailler, séparer le bon grain de l’ivraie, radicaliser les positions, créer de vraies alternatives politiques. Sortir ou non de l’UE ? Arrêter ou non l’immigration ? Nationaliser ou privatiser ? La démocratie, ce n’est pas réservé pour choisir la couleur du papier peint mais pour faire des choix lourds. Ensuite seulement, on peut tenir un discours réconciliateur « Tout ça, c’est pour le bien de notre pays commun ».

De Gaulle, par exemple, s’en est fort bien expliqué. De toute façon, c'est la manière de tous les grands politiques qui savent qu’ils existent des intérêts et des idées irréconciliables et qu’il est vain de tenter une union irréaliste.

En fait, l’ « union nationale » qu’envisage Juppé est un moyen de faire durer un peu plus, aux dépens de la France, le monopole de l’UMPS.

Juppé, dehors, on t'a assez vu !

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