vendredi, avril 17, 2015

Raison, intuition et politique

Jacques regarde Anne, Anne regarde Georges. Jacques est marié. Georges n'est pas marié. Est-ce qu'une personne mariée regarde une personne non-mariée ?

L'intuition répond qu'il manque des informations. La logique répond ... correctement. Si la réponse ne vous semble pas évidente, réfléchissez un peu plus.







Sur le marché, si l'on se laisse aller à l'irrationalité, on en subit les conséquences. Si nous buvons trop de Coca-Cola parce que la publicité a fait appel à nos impulsions, à notre irrationalité et à notre intuition, nous grossissons.

Pas en politique.

Notre vote compte tellement peu (un parmi des dizaines de millions) que nous ne subissons pas les conséquences de notre propre vote et que c'est une tentation naturelle d'émettre à un vote qui laisse une bonne image de soi indépendamment des conséquences rationnelles («Je vote socialiste, comme cela, je me sens solidaire et généreux, même si je sais que le socialisme a échoué et crée de la pauvreté partout où il passe»).

L'un de ceux qui ont mélangé le plus adroitement irrationalité et abstraction pour en faire un produit politique explosif est Adolf Hitler. La leçon est terrible.

Alex Tabarrok propose de remplacer le vote par le pari.

Vous croyez que François Hollande va diminuer le chômage ? Vous croyez que Nicolas Sarkozy va diminuer la délinquance ? Prenez en le pari. Si vous avez tort, vous perdez votre mise. Cela réconcilie vote et conséquence individuelle.

Je ne vois pas comment cette idée peut être mise en oeuvre, mais elle permet de réfléchir aux problèmes actuelles de la démocratie.

De plus, il me semble que les instruments de connection et de paiement à distance pourraient permettre dans le futur cette démocratie du pari.







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