jeudi, juin 01, 2017

Michel Onfray, le raisonneur du vide

Je pense que Michel Onfray est un imposteur, un poseur. Cela n'empêche pas qu'il a quelquefois raison (contre Sade, contre Freud), même une pendule arrêtée marque l'heure exacte deux fois par jour.

Son instrumentalisation de ses origines modestes me choque particulièrement.

Dans le débat, il est faux.

Michel Onfray, le raisonneur du vide


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Le pamphlet s’attaque à celui que Philippe Muray nommait « Michel Homais ». Monsieur Homais est l’archétype flaubertien de l’individu anticlérical, athée, ambitieux aux prétentions scientifiques et cherchant en permanence les feux de la rampe. La formule sonne juste. Pour Lélian, l’imposture Onfray dure car il s’adapte en permanence aux nouveautés du temps. Un produit formaté en fonction des évolutions de la consommation ambiante. Dans le Traité d’athéologie par exemple : « Il ressort les antiennes idiotes que chacun entend depuis qu’au lycée un abruti de section littéraire a eu le malheur d’ouvrir un livre de Nietzsche pour pavoiser devant la gent féminine et lui donner des rougeurs en prononçant « rien que la terre » : « Le-croyant-croit-parce-qu’il-a-peur-de-la-mort-et-les-religions-ne-sont-que-la-seule-invention-des-prêtres-qui-cherchent-à-dominer ! »
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Chaque fois que j'entends parler d'Onfray, il me vient en mémoire une pensée de Blaise Pascal :

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Le monde juge bien des choses, car il est dans l’ignorance naturelle, qui est le vrai siège de l’homme. Les sciences ont deux extrémités qui se touchent. La première est la pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant. L’autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu’ils ne savent rien et se rencontrent en cette même ignorance d’où ils étaient partis. Mais c’est une ignorance savante, qui se connaît.

Ceux d’entre‑deux, qui sont sortis de l’ignorance naturelle et n’ont pu arriver à l’autre, ont quelque teinture de cette science suffisante et font les entendus. Ceux‑là troublent le monde et jugent mal de tout. Le peuple et les habiles composent le train du monde, ceux‑là le méprisent et sont méprisés. Ils jugent mal de toutes choses, et le monde en juge bien.
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Onfray est de ceux qui « font les entendus ».

Sa position philosophique qui consiste, puisque notre civilisation fait naufrage, à bien mourir est lamentable. Cela donne peut-être une pose avantageuse dans les salons parisiens, mais, dans le monde des vivants, elle est idiote. Si tout le monde avait raisonné ainsi, il n'y aurait jamais eu aucune civilisation, car la civilisation est toujours une cause perdue.

Si Onfray avait vécu à Lascaux, il ne se serait pas cassé le cul à dessiner des bisons sur les murs, c'est si vain quand on y réfléchit à la Onfray.

Onfray se croit intelligent, mais ce sont ceux qui savent qu'il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre qui comprennent vraiment le monde. Plus prosaïquement, un chrétien (ou pas) qui marche va plus loin qu'un Onfray assis.





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