dimanche, mars 18, 2018

Eglise catholique : le poisson pourrit par la tête

Alain Besançon a les idées à la fois claires et chrétiennes, au contraire du clergé catholique dont les idées sont souvent peu claires et, quand elles le sont, pas chrétiennes.

Lire une déclaration du pape François ou de la conférence des évêques de France, c'est à pleurer de honte et de dégoût.

Eglise catholique : le poisson pourrit par la tête

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Guillaume Cuchet, jeune historien de l’Église déjà reconnu, a eu le sentiment très vif qu’il brisait un tabou, simplement en constatant l’évidence. C’est-à-dire le désastre. En une génération, le travail de vingt siècles part à la dérive. 94% des Français étaient baptisés en 1963. Il en reste 30% cinquante ans plus tard. 3% vont à la messe. Si l’on considère que les baptisés formels d’aujourd’hui ont peu de chance de persuader leurs enfants et petits-enfants de porter leurs bébés sur les fonts, il se peut que la courbe des effectifs prenne la forme accélérée de la chute des corps. « La religion de la majorité des Français » (aux termes du concordat napoléonien) aura fondu aux dimensions de la secte. On assure qu’il reste un million et demi de pratiquants réguliers. Il y en aurait le double chez les musulmans. Quelle est la religion majoritaire ?

[…]

Cuchet analyse, critique, évalue. Il n’oublie pas la perspective historique, le poids des révolutions. Tout cela est irréfutable. Mais cela explique-t-il la désaffectation des anciens autels, la liturgie « face au peuple », l’abandon de la soutane, le tutoiement de Dieu, le déclin de la confession, la politisation « à gauche », l’épuration du psautier ? Je ne formule point de jugement sur le bien-fondé de ces métamorphoses. Je n’en sais rien. Peut-on interpréter cela comme une « modernisation » voulue par le clergé pour rattraper le troupeau qui s’égaille de tous côtés ? Cuchet cite la belle sentence de Jouffroy : « La variation de l’enseignement rend sceptiques les humbles. » Car ce bouleversement ne vient pas du peuple, mais d’en haut. La crise catholique est d’abord l’œuvre du clergé. Le drame, disait déjà le père Daniélou, est qu’il n’a plus la foi. Pourquoi ce clergé est-il si attentif à énumérer les causes sociologiques qui ne l’engagent pas, au lieu de regarder vers lui-même ? Si c’était lui qui était la cause ?

Enfin, dans les derniers chapitres du livre, Cuchet entre dans le vif du sujet. Ce sont « la crise du sacrement de pénitence » et « la crise de la prédication des fins dernières ». Autrement dit, tout se passe dans le monde des clercs comme si on ne croyait plus sérieusement au péché, et d’abord au péché originel, et qu’on ne croyait pas non plus à ces notions dépassées que sont le ciel, le purgatoire et l’enfer. Il s’agirait donc d’une crise de la foi catholique. En effet, à la question posée au XIIe siècle par saint Anselme – Cur Deus homo ? « Pourquoi Dieu s’est fait homme ? » –, il n’y a qu’une réponse claire et classique : Jésus-Christ est venu pour sauver les hommes enfoncés dans le péché, pour les arracher à l’enfer, les conduire à la vie éternelle. C’est un peu dur à croire, aussi on n’y croit plus. Mais le bon peuple fidèle, qui y croit encore plus ou moins, ne voit pas la nécessité d’écouter des sermons prêchant la morale humanitaire, le bon esprit social, l’antiracisme, la sympathie pour toutes les religions et autres recommandations prêchées tous les jours par la télévision. Il s’en va et toute la sociologie de son clergé ne suffit pas à le retenir. L’excellent livre de Cuchet devrait être retourné. La théologie d’abord, la sociologie ensuite.
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Je disais ce matin à propos de Zemmour que j'appréciais sa limpidité. Pareil pour Besançon. Et même leur simplicité.

L'expérience m'apprend de plus en plus que la complexité dans les choses de la vie est une ruse du Prince de ce monde. Ce qui est simple n'est pas toujours vrai mais il y a de bonnes chances que ce qui est complexe soit faux.

S'agissant de péché, nos modernes curés sont souvent des minets, qui n'ont pas vécu grand'chose. Un jour, un prêtre africain stagiaire nous a fait un sermon plus carré. Renseignements pris, il avait connu la guerre de fort près dans son pays.






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