samedi, mai 05, 2018

Extra-territorialité du droit américain : une erreur stratégique ?

Il faut bien distinguer tactique et stratégie.

Tactiquement, l'extra-territorialité du droit américain est brillante.

Elle a permis d'achever la soumission de l'Europe à l'Amérique. General Electric a pu racheter Alstom pour une bouchée de pain et il faut voir comment les dirigeants d'Airbus et des banques européennes sont terrifiés par les juges américains. D'ailleurs, leur mentalité et leur formation font qu'ils sont tout prêts à se rendre sans combattre. C'est la blague américaine : « Quelle est la première phrase qu'on entend d'un Français ? " Ne tirez pas ! On se rend ! "». Les fameux cheese-eating surrender monkeys.

Notons, pour ne pas être entièrement négatifs, que l'alliance d'Airbus et de Bombardier fit une petite (toute petite) nique aux Ricains.

Mais une réussite tactique peut avoir une effet stratégique destructeur. Les succès de Bonaparte ont uni ses ennemis.

Charles Gave croit que l'extra-territorialité du droit américain (entre autres raisons) pousse la Chine et la Russie à remettre en cause la suprématie du roi-dollar.


Evidemment, cela serait une défaite majeure pour les Etats-Unis, bien plus importante dans ses conséquences à long terme que le petit peu plus de soumission européenne obtenue grâce à l'extra-territorialité du droit américain.

A l'inverse, les accords du Plaza de 1985 ont stérilisé la concurrence japonaise de manière durable, exemple de mouvement stratégique efficace.

Nous vivons des temps intéressants.

Petit complément :

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