lundi, novembre 19, 2018

Dans le jaune

Ce ne sont pas les mésaventures de Carlos Ghosn qui vont réconcilier les gilets jaunes avec l'hyper-classe mondialisée. Je n'ai jamais pu blairer ce rastaquouère : en plus de tout le reste (on pourrait discuter des « valeurs » de ce monsieur), un honnête homme n'a pas trois nationalités.

Les « Gilets jaunes » contre le mensonge et le mépris !

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Le pouvoir actuel a choisi la voie de la facilité : faire payer les Français en leur racontant des bobards !

Lorsque le mensonge est trop grossier, il est déjà méprisant, mais cette fois, le mépris devient systématique et multiforme. On peut le résumer en deux mots : d’abord, celui de pédagogie qui revient constamment. Le « paîs, paîdos » grec d’où vient le mot, c’est l’enfant. Le second mot, c’est celui que d’une voix doucereuse et attendrie, emploient nos ministres : « accompagner ». Les Français sont des enfants, des mineurs irresponsables à qui il faut expliquer ce qu’ils doivent faire, et qu’on va prendre par la main pour qu’ils le fassent. Cela va consister à redonner d’une main à quelques-uns ce qu’on a pris de l’autre à tout le monde ou presque. Les classes moyennes qui sont au milieu donnent mais ne reçoivent pas : elles sont dans la rue, et c’est une première. Avec effarement elles prennent conscience que les socialistes sont toujours au pouvoir avec quelques transfuges pour faire illusion : dépense publique, fiscalité répressive, libertés réduites, et inefficacité économique. Il n’est pas difficile de les reconnaître même s’il s’agit du socialisme de luxe qui supprime l’ISF et joue l’écolo. L’ineffable chien de garde Castaner traite d’ailleurs les gilets jaunes comme Valls naguère les marcheurs pour tous. Ces gens n’aiment pas le peuple, et ce sera de plus en plus réciproque !
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J'aime beaucoup Bertrand Renouvin :

Gilets jaunes : Macron dans la tenaille

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Depuis le 17 novembre, le président des riches est pris au piège.

Mandataire de puissants groupes d’intérêts, il est obligé de poursuivre les « réformes » ultralibérales qui s’abattent les unes après les autres sur les classes moyennes et populaires. Cela pouvait marcher tant que la « gouvernance » se trouvait face à un peuple d’individus ou à de petits groupes éparpillés et sans influence sur la vie dans les grandes métropoles. C’est fini.

Ce peuple s’est révolté et spontanément rassemblé hors des partis politiques, mêmes populistes de droite ou de gauche. Il n’offre aucune prise à la séduction et à la récupération et ce ne sont pas les « experts » de médias discrédités depuis belle lurette qui vont l’impressionner. La « gouvernance » ne peut faire de concessions, fiscales par exemple, car ce serait encourager des revendications intolérables pour l’oligarchie. Mais si elle persévère dans son ultralibéralisme, elle alimente l’incendie social.

Les dirigeants du pays ont choisi la guerre sociale, persuadés qu’ils allaient la gagner. Ils sont en échec. C’est une première victoire.
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Le grand retour des classes dangereuses ?

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Eric Verhaeghe : Les élites françaises ont mangé leur pain blanc. Depuis 1968, elles règnent sans vrai partage, imposant un régime politique somme toute autoritaire et très rude pour l'identité française traditionnelle. Dans la pratique, la France des petits bistrots, des marchés vivants, de la mixité sociale, de la laïcité militante, d'une société laissée largement vierge de toute intervention de l'État, qui a marqué les années 60, a cédé la place à une France hyper-administrée, hyper-réglementée, où les cafés disparaissent, les boucheries, les boulangeries aussi, pour céder la place à des hypermarchés installés aux abords des villes et même des villages. Au lieu d'une société mélangée, laïque, la France offre aujourd'hui le visage d'un communautarisme et de ségrégations à tous les étages. Ce bouleversement-là est largement le fait d'une élite mondialisée qui a proclamé un jour que la France était une puissance moyenne dont le modèle de base était la société anglo-saxonne. Je ne pense pas qu'une majorité de Français ne se soit jamais prononcée pour un mouvement de cette ampleur, et, de fait, la rupture est profonde entre la majorité silencieuse qui désapprouve ces changements et la minorité au pouvoir qui l'impose par un curiaçage savant des oppositions.

Le retour de bâton risque d'être brutal. Il faut dire que l'antienne du "populisme" est une bombe à retardement. Tous les nostalgiques de leur petit bistrot à trois sous aujourd'hui remplacé par un franchisé s'entendent depuis des années (en gros depuis le referendum sur Maastricht) traîner dans la boue sous cette étiquette de "populisme", si proche de populeux, de plébéien, de ces mots méprisants pour ce qui fait le fond de la société française. Des années d'humiliation peuvent coûter très cher à cette élite qui, avec Macron, déçoit en donnant le sentiment de ne pas tenir sa promesse de renouvellement. Donc oui, je pense que les élites peuvent trembler aujourd'hui, car une réaction chimique s'est produite dans la société française, une réaction de colère que la domination de la société par cette élite essentiellement administrative. Et si le pire n'est jamais sûr, il peut être craint...
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Enfin, un bon texte (bien qu'un peu long) d'Onfray :

MICHEL ONFRAY AU MERCENAIRE BHL EN MISSION STIPENDIÉE. DU ONFRAY TRÈS EN VERVE

Allez, pour finir, un grand moment d'information à la russe à la française :


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