samedi, décembre 01, 2018

Gilets jaunes : je suis très inquiet

Le mouvement des gilets jaunes est une excellente chose. C'est le retour de la démocratie (de travers, hésitante, brouillonne, certes) qu'on n'osait plus espérer :

LES GILETS JAUNES, LES FORCES DE VIE CONTRE LES FORCES DE MORT !

Fiasco à Matignon : le jour où les Gilets jaunes ont rendu aux élites la monnaie de la pièce de leur sécession

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Ce vendredi, le vide laissé dans la Cour de Matignon nous montrait de manière éclatante qu’aujourd’hui, c’est le peuple qui fait sécession. Le système l’a oublié, qu’à ne cela ne tienne, il tente de faire sans lui. Pas nécessairement contre lui, mais sans lui. Pas nécessairement non plus en voulant à tout prix inventer une démocratie directe, la grande attention portée à la représentativité de ses porte-paroles par le mouvement est très éclairante de ce point de vue. Une grande concertation dans les territoires ? A quoi bon si tout est déjà décidé. Pourquoi prendre la peine de parler avec des gens qui veulent « écouter le dialogue », comme le déclarait Edouard Philippe face à Jean-Jacques Bourdin dans un étrange lapsus cette semaine, formule qui montre bien l’idée que le Premier ministre semble se faire de sa place -et de la leur- dans ces échanges ?
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Quand j'ai appris que les gilets jaunes avaient posé un lapin à E. Philippe, ma première réaction fut « Dans ton cul, connard ! ». Ce n'est pas très élégant, je l'admets, mais ça traduit bien mon sentiment.

Les fidèles lecteurs de ce blog savent dans quel mépris, fondé et argumenté, je tiens Emmanuel Macron et son gouvernement (ainsi, au passage, que leurs électeurs) mais leur autisme dépasse l'imagination :

Éric Zemmour : "Le pouvoir macronien ressemble à sa caricature"

Et maintenant ?

C'est la que ça se gâte.

Si le président n'était pas un branlotin narcissique pour bourgeois épais, on peut imaginer différents scénarios ayant une intelligence politique : recul complet du pouvoir, référendum, démission du président, dissolution de l'assemblée nationale ...

Mais l'autre abruti est tellement à l'ouest qu'il est probable qu'il va faire trop peu trop tard et que la situation va s'envenimer.

J'étais à Paris cet après-midi, pas dans les manifestations. Je n'avais jamais entendu un tel ballet de sirènes de police. Et pourtant, j'en ai entendu. Quand on vit depuis vingt-cinq ans à Paris, et qu'on a vu de près et de loin quelques manifestations, on sait ce que cela signifie : la perte de contrôle.

Et je comprends en lisant les nouvelles que cette journée a été aussi coton en province.

L'équation est simple : des gilets jaunes qui n'ont pas grand'chose à perdre + des casseurs qu'on a laissé prospérer depuis des années + une police débordée + un pouvoir autiste + des partis politiques et des syndicats discrédités = ...... ?

C'est évidemment la porte ouverte à toutes les aventures.

Je pense beaucoup aux précédents historiques. Cela ne m'incite guère à l'optimisme. C'est l'hiver, ça calme certaines ardeurs, mais le printemps risque d'être chaud. Je suis très inquiet.

Si vous l'êtes pas, c'est que vous êtes inconscient. Ou que vous savez quelque chose que j'ignore (prière de m'indiquer d'urgence quoi).




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