Les gilets jaunes sont un excellent détecteur de mensonges (et de connards), vous pouvez faire l'expérience dans votre entourage.
Mais, à tout seigneur tout honneur, reconnaissons avec Barbara Lefebvre qu'Emmanuel Macron a commencé :
1) son élection a dévoilé le mensonge de l'UMPS, la fausse alternance droite-gauche.
2) son attitude de franc mépris a dévoilé l'hypocrisie de ses prédécesseurs, comme le « sympa » Chirac, qui clamaient leur amour des Français sur tous les tons mais faisaient une politique violemment anti-française similaire à celle du en-marcheur.
Pourquoi les «Gilets jaunes» chantent-ils la Marseillaise ?
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Seule la Marseillaise paraît être le « slogan » unitaire de ce mouvement quand il manifeste comme un seul homme.
À cet égard, il ne peut y avoir de confusion entre les « gilets jaunes » et les agitateurs professionnels: elle ne sortira jamais de la bouche d'un Black-block, d'un soutien de Dieudonné ou d'un pillard de banlieue semant le désordre dans les cortèges. Ce chant que même l'Internationale, chant ô combien populaire tout au long de la première moitié du 20e siècle, ne parvint jamais à détrôner dans le cœur des classes populaires, le chant de guerre de la Révolution.
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La Marseillaise des «gilets jaunes» chantée des dizaines de fois d'affilée dans les cortèges est ce qu'elle a été dès ses origines: la voix du peuple quand la patrie est en danger. L'envahisseur n'est ni prussien, ni autrichien. Dans l'esprit des manifestants, les tyrans coalisés contre la Nation ne sont plus les monarques européens, mais les commissaires européens de Bruxelles à qui nos dirigeants ont cédé notre souveraineté politique, économique, budgétaire, culturelle. Ils ne sont pas élus. Ils n'ont aucune autre légitimité démocratique autre que celle qu'ils se sont arrogée, à coups de traités et de normes depuis plus de trente ans. L'Union Européenne ne concède plus qu'un seul levier à nos gouvernants pour orienter une politique qui reste dans les clous du pacte budgétaire imposé par Bruxelles: la taxe. Baisser ou augmenter les impôts semble être devenu la seule politique d'ajustement de nos dirigeants.
[…]
Emmanuel Macron est devenu l'objet de la détestation parce qu'à la différence de ses prédécesseurs, il n'a pas essayé de paraître ce qu'il n'est pas.
« L'ancien monde » ce n'est pas une autre politique que celle que fait M. Macron, c'était simplement une autre façon de communiquer, d'embobiner le citoyen-électeur de base. C'est aussi ce qui explique la détestation générale à l'égard de la classe politique. Les prédécesseurs d'Emmanuel Macron avaient, au moins, l'habileté de donner quelques gages pour paraître proches du peuple, sensibles à ses aspirations. Emmanuel Macron n'a pas voulu jouer cette comédie du pouvoir post-démocratique. Il n'a pas voulu jouer maladroitement de l'accordéon comme le vieil aristocrate de Chamalières, ni se prétendre socialiste tout en favorisant la gauche bobo et les années-fric, ni taper le cul des vaches en Corrèze tout en actant la cession de la souveraineté nationale à Bruxelles, ni balancer des «casse-toi pauvre con» ou promettre de se débarrasser de la racaille tout en détruisant la fonction publique, ce dernier lien entre le peuple et l'État, ni annoncer «mon ennemi c'est la finance» pour prendre un virage libéral en faisant des cadeaux fiscaux aux grands patrons.
La vérité est que la communication politique de « l'ancien monde » servait à faire tenir le système aussi affaibli fut-il.
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D'autres encore se distinguent favorablement :
Bruno Berthez, dont je n'aime pas le ton volontiers péremptoire et condescendant, mais dont l'analyse est juste.
A l'inverse, GW Goldnadel, qui ne fait pas la différence entre les Gilets jaunes et les casseurs que B. Lefebvre a, elle, très bien comprise, révèle son intellect limité :
Goldnadel : « Sous l'influence des médias, les Gilets jaunes sont devenus une foule déchaînée »
De même, Jacques Sapir, qui n'arrête pas de nous seriner ses lubies gauchistes (la France Insoumise, qu'est-ce qu'on en a à foutre ?) :
Facebook de Jacques Sapir
Et les syndicats, nous savons désormais sans le moindre doute dans quel camp ils se trouvent.
Les bien-pensants ont peur :
« La colère des “gilets jaunes” suscite la “grande peur des bien-pensants ” dont parlait Bernanos »
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La com' du pouvoir visait d'abord et exclusivement l'immédiat, à impacter la fièvre du « tout-info », en s'efforçant d'imposer sa représentation du théâtre des opérations. Tout l'enjeu consistait à délivrer une interprétation des événements qui puisse signifier que la gestion de l'ordre avait permis d'échapper à une quasi-insurrection. Il y avait là de quoi redonner un peu d'oxygène à un exécutif, qui, quelques jours auparavant, avait reculé en abandonnant la hausse des taxes sur le carburant pour 2019. Cette petite victoire, Castaner et le Premier ministre l'ont mise en scène afin que dès les premières heures post-manifestations s'installe et s'instille une tonalité générale qui les crédite de cet étrange succès. Mais les bénéfices médiatiques ne résistent pas à l'heure des réseaux et de l'info en continu, à la pression du réel qui vient tester, fouiller, et si besoin démentir le récit officiel. Les images des rues de Paris et d'autres villes de Province ont eu vite fait de contredire l'irénisme de Beauvau. Plus que jamais, la com' s'est fracassée sur la résistance de la réalité. En moins de 24 heures, nonobstant la lecture optimiste du pouvoir, un autre angle, moins heureux, s'est imposé, confrontant l'éphémère «réussite gouvernementale» à un terrain qui lui renvoyait les cicatrices d'une folle journée. La misère de la com' ne masquera jamais le désarroi du politique.
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Mais vous pouvez tout cela beaucoup plus près de chez vous. J'entends de la France d'en haut un mépris cinglant qui est, sous l'effet de la grande peur des bien-pensants, en train de se transformer en haine. J'entends des propos véritablement ahurissants.
Vous avez une bonne échantillon de haine et de condescendance dans les commentaires de ce blog :
Blog de Philippe Bilger
La fermeture intellectuelle des élites parisiennes que décrit Todd, je la vis tous les jours. A propos des gilets jaunes, il n'y a que deux groupes, les ouvertement condescendants et méprisants (« Ils font des fautes d'orthographe ». Hé banane, si ta classe sociale n'avait pas systématiquement fui ses devoirs et saboté l'école, ils en feraient moins) et les taiseux. Mais de défenseurs des gilets jaunes, point (à part un ou deux kamikazes comme votre serviteur). De compassion, d'empathie, pas l'ombre d'un carat.
Je ne sais pas si Todd a raison de craindre un coup d'Etat légal. Mais ça ne sent pas bon.
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