Les techniques sont plus subtiles.
Le traitement des violences policières, la plupart du temps illégales et dignes d'une dictature, lors des manifestations de Gilets jaunes, est un bon exemple.
Les journalistes ont eu trois types de réactions :
1) la minimisation. « C'est normal, c'est habituel : on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs, on ne fait pas de manifestation sans casser de manifestant ».
2) quand la minimisation devient difficile, on sort la symétrisation, le une minute pour Hitler, une minute pour les juifs. « Bon, d'accord, les policiers sont violents, mais il faut voir la violence des casseurs ».
Ces deux techniques sont foncièrement malhonnêtes car elles dissimulent sciemment un élément fondamental du problème : en tant que dépositaires de l'usage de la violence légale, les policiers et les gendarmes ont des devoirs particuliers dans l'usage de cette violence. Devoirs qu'ils n'ont absolument pas respectés, et ce de manière massive et à cause de choix politiques du pouvoir (réprimer violemment plutôt que répondre politiquement).
Sous-jacente à ces deux premières techniques, il y a une technique qui est permanente chez les journaliste de manipulation : « Je choisis de quoi je parle (et de quoi je ne parle pas) de manière honteusement orientée ».
Et la troisième technique, la plus hypocrite :
3) le différé. On encense David Dufresne, l'infatigable compilateur de violences policières, mais quand il est trop tard, quand le sujet n'est plus brulant et n'intéresse plus, quand sa nocivité pour le pouvoir est désamorcée.
Cela permet aux connards de journalistes, qui sont en fait de purs laquais du pouvoir, de se refaire une virginité : « Mais si, nous en avons parlé ». Oui, juste avec trois mois de retard et quand tout le monde s'en fout.
Comment éviter de se faire manipuler ainsi ?
1) être rigoureux, discipliné, refuser de se laisser emporter par la frénésie médiatique (échantillonner toujours au même rythme : j'ai une liste de sites que je consulte, une fois le matin, une fois le soir, et qui évolue très peu - j'ajoute ou je retire 2 ou 3 par an sur 20). Cette constance crée une familiarité : vous savez comment tel site va traiter telle information, et si vous êtes surpris, c'est peut-être l'indice de quelque chose d'intéressant.
2) être conscient que tout le monde cherche à manipuler tout le monde mais les medias « officiels », style BFM, Le Figaro et compagnie, sont malhonnêtes, orientés et, surtout, particulièrement vicieux (normal, ce sont des professionnels du mensonge/manipulation). Les manipulation et mensonges amateurs d'internet sont plus « premier degré ».
3) ne pas tomber dans le relativisme absolu. Oui, la Vérité existe, mais ce n'est pas une fille facile. Et elle ne jaillit que de la confrontation des points de vue. Si tout le monde dit la même chose, c'est qu'il y a une grosse entourloupe.
Robert Hersant, qui en a tout de même connus quelques uns, méprisait les journalistes. Les prostituées, elles, au moins, apportent des satisfactions au client.
Bon, enfin, des vrais mensonges, il y en a quand même :
Quand @France3tv @France3MidiPy créateur de FaKeNews depuis le 17 novembre 2018 fabrique une fake news sur les foulards rouges et se fait prendre en flagrant délit #Acte18 pic.twitter.com/0j5HiG4Iyl— Ludorian #JeSuisLépreux séditieux GJ et (@ludoriann) March 16, 2019
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