lundi, mars 02, 2020

A propos de l'affaire Polanski aux Césars : le naufrage moral de la « grande famille » Thénardier du cinéma français.

En tant que vieux réac de droite, j'ai toujours été opposé à la licence sexuelle soixante-huitarde. Ne me faites pas le sketch de « tu défends un pédophile ».

Dans l'affaire Polanski, plusieurs choses me gênent :

1) Même si Polanski est toujours considéré comme en fuite, la seule affaire dans laquelle il a été impliqué et qui a été jugé est réglée.

2) Je suis contre l'imprescriptibilité, y compris des crimes contre l'humanité. L'homme est faillible et changeant, juger 40 ans et plus après les faits est injuste.

3) La concentration des attaques sur cet homme en particulier est malsaine. On sait tous que certains ministres roses sont des pédophiles notoires qui allaient (vont) faire leurs courses au Maroc. C'est le principe du bouc-émissaire, pas la justice.

4) Le jury populaire, ce n'est vraiment pas mon truc. Même pour nos politiciens que je veux faire fusiller dans les fossés de Vincennes, j'attends un procès dans les règles, alors pour Polanski ... Le lynchage par la foule déchainée (tout le monde sommé d'être unanime sinon lynché aussi), pas mon style.

Et puis, il faut voir qui compose ce tribunal populaire : un cinéaste, c'est un demi-maquereau et une actrice, c'est une demi-pute. Et, dans la plupart de cas, le « demi » est une gentillesse excessive qui devrait être ôtée par souci de la vérité.

Le jury est donc plus que douteux. Ils ont d'ailleurs prouvé qu'ils étaient des minables par leur attitude fuyante. Darroussin écorchant volontairement le nom de Polanski remportant la palme de la bassesse.

Lâches, veules, vindicatifs, incultes aussi, ils ont bonne mine les justiciers.

C'est de la putasserie à l'état brut. On vilipende le vieux mâle blanc, maitre d'hier, et on encense le jeune coloré, maitre de de demain (croient-ils). Mon cul est au vainqueur. On en revient toujours à ça : le cinéma, c'est un milieu de putes.

Alexandre Devecchio : « César, le cinéma victime de la tyrannie des minorités »

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« Si vous gagnez un prix ce soir, ne faites pas un discours politique, vous n’êtes pas bien placé pour donner des leçons à la population. Vous ne connaissez rien au monde réel, (…) donc si vous gagnez, venez prendre votre prix, remerciez Dieu et votre agent et barrez-vous! », lançait l’humoriste britannique, Ricky Gervais, lors de l’ouverture de la cérémonie des Golden Globes en janvier dernier, devant un parterre de stars hollywoodiennes, riant jaune. On aurait aimé qu’un Ricky Gervais français se livre à un pareil dynamitage en règle lors de la 45e cérémonie des César. Hélas, Florence Foresti n’était pas Ricky Gervais.

[…]

Ce fut la bonne surprise d’une soirée pénible à regarder: le palmarès vint contredire les discours. Par leur vote à bulletin secret en faveur de Polanski, mais aussi à travers les trois prix accordés à La Belle Époque, ode nostalgique à la liberté des années 60-70, la majorité des membres de l’Académie ont semblé vouloir résister silencieusement à ce nouveau maccarthysme et signifier que l’art devait l’emporter sur l’idéologie.
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Violences à la gare de Lyon : « Une société multiculturelle est une société de conflits multiples ».

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Les personnes qui ont regardé la soirée des César à la télévision n’ont peut-être pas compris les propos tenus par la comédienne noire Aïssa Maïga: « À chaque fois que je me retrouve comme ça, dans une grande réunion du métier, je ne peux pas m’empêcher de compter le nombre de noirs dans la salle. » Sauf qu’Aïssa Maïga n’était pas «dans une grande réunion du métier», mais à la télévision, devant toute la population française. Comme les Congolais de la gare de Lyon ou les migrants d’Ouistreham, elle a réglé en public un conflit racial, le sien. Aïssa Maïga a tenu à dénoncer la société française et le milieu du cinéma comme outrageusement racistes. Elle n’a pas dit combien de noirs il aurait dû y en avoir dans la salle pour que le secteur professionnel qui est le sien et qui l’emploie et la fait tourner sans discontinuer ne soit pas considéré comme raciste. Il s’est trouvé des gens dans la salle pour applaudir Aïssa Maïga. Les mêmes sans doute qui se sont levés et sont partis quand le film du juif Roman Polanski, J’accuse, a été primé.

Bienvenue dans la société multiculturelle.
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Cérémonie des César: « On a refusé de dire le nom de Roman Polanski, comme si celui-ci n’avait plus le droit d’exister ».

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Comment en est-on arrivé là ? Comment, dans la France de 2020, Florence Foresti peut-elle trouver drôle de dire que J’accuse est « un film sur la pédophilie dans les années 70 » ? Et l’ensemble de l’assistance rire de bon cœur comme à une bonne blague, alors qu’elle est en train, tout simplement, de nier l’importance de l’Affaire Dreyfus ?

J’avoue que cette soirée m’a fait peur et que, quelles que soient les justifications de celles qui ont accusé, souvent à juste raison, des hommes d’avoir eu des comportements honteux, rien n’excuse ces agissements. Rien n’excuse de contester un vote parfaitement démocratique - d’un panel de votants certes particuliers, mais c’est ainsi - de gens qui, à bulletins secrets, ont choisi de nommer « Meilleur Réalisateur » Roman Polanski.

Il y avait vendredi soir, salle Pleyel, comme lauréats des César les plus prestigieux, deux « repris de justice », l’un, Ladj Ly, à qui rien ne fut reproché et qui fut même acclamé, l’autre, Roman Polanski, qui n’a même pas pu venir recevoir son César et dont le nom a été nié. Deux poids, deux mesures.

Le cinéma français va mal. La crise qu’ont déclenchée celles qui en sont à l’origine ne l’entraîne pas dans le bon sens. C’est le moins que l’on puisse dire.
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Olivier Babeau me rejoint sur la critique du cinéma subventionné :

Babeau : Du cinéma étatisé et subventionné... au puritanisme à l’américaine.

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Le cinéma devait être la célébration d’une certaine idée de la France, d’une fierté de ce que nous sommes, il est en passe de se transformer en rite piaculaire au cours duquel, quels que soient les efforts et les progrès réalisés, les coupables désignés sont tenus de faire acte de contrition. L’actrice Rosanna Arquette écrivait dans un tweet: « Je suis désolé, je suis née blanche et privilégiée ; cela me dégoûte. Et je ressens tellement de honte. » Peu nombreux sont ceux qui relèvent les contradictions de ces combattants de la justice sociale : indignations à géométrie variable, censure au nom de la liberté, exclusion au nom de l’inclusion, discrimination au nom de la lutte contre la discrimination... Par un retournement stupéfiant, la dénonciation de « l’essentialisation » dont se rendait coupable la société d’hier (cataloguer des gens en fonction de leur race, de leur sexe, de leur sexualité) se mue en une essentialisation permanente, radicale et revendiquée avec violence. Chaque locuteur est désormais renvoyé à son statut supposé dans l’architecture sociale victimaire. Il doit d’abord déclarer «d’où il parle», annoncer son appartenance à telle ou telle catégorie qui fera de lui une victime patentée ou au contraire un coupable par construction. En fonction de ce classement a priori seront définis précisément les discours que l’on peut tenir, l’attitude que l’on peut avoir.

[…]

Le prochain stade n’est que trop prévisible : l’État, qui tient les cordons de la bourse, va réformer son système pour complaire aux plus enragés. Nous allons bientôt voir fleurir quotas, critères moraux dans les choix des thèmes et commissions de censures. Sombre futur pour les salles obscures.
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