vendredi, mars 13, 2020

La somme de toutes nos fautes.

1) De la gestion politique de l'épidémie de coronavirus, pas grand'chose à dire. Toutes les guerres perdues tiennent en deux mots : « Trop tard » (1).

Ceux qui avaient lu les ouvrages de Taleb, sur le cygne noir et l’anti-fragilité, ne sont pas du tout surpris.

2) Nous allons payer 3 décennies d'Euro et de technocratisme (ça va ensemble). Le rognage homothétique des budgets nous laisse sans marge de manoeuvre face à l'imprévu.

Le général qui garde une armée en réserve n'a pas besoin de savoir où l'ennemi attaquera : il a une réserve pour faire face à l'imprévu. A cause de l'Euro, des « contraintes  européennes », nous n'avons plus de réserves, nous sommes à poil.

Il y a encore beaucoup de Français qui ne veulent pas admettre le rôle destructeur de l'européisme parce que la dissolution du « rêve » européiste les laisserait démunis d'utopie et qu'ils ont peur des conséquences pratiques (quoi ? Prendre notre destin en mains ? Prendre nos responsabilités, nos décisions ? Ca fout les jetons !). Les premiers à avoir peur de la fin de l'européisme sont les politiciens.

3) Nous allons aussi payer des décennies de dissolution des liens naturels : invasion migratoire, décomposition des familles, dénatalité. Entre les vieux abandonnés et les bagarres à l'hôpital et dans les magasins, on n'a pas fini de rigoler (jaune).

4) La baudruche européiste se dégonfle. L'Italie préfère appeler à l'aide la Chine que ses voisins et l'Allemagne réquisitionne pour elle un stock de matériels sanitaires de l'UE. Et nous aurions du partager la bombe nucléaire avec eux ?

5) Bien entendu, nous allons payer la mondialisation et le tourisme de masse. Quel bonheur, Rome sans touristes.

6) Enfin, une faute spirituelle : nous sommes tellement abrutis de narcissisme et de matérialisme que l'idée de la mort nous empêche de vivre, nous fait perdre toute notion de la grandeur relative des choses. Une épidémie qui fait quelques dizaines de milliers de morts, surtout des vieux, donc plus près de la mort (j'aime mes parents, ce n'est pas la question) ne devrait pas paralyser notre pays. C'est un symbole cruel que le pays qui fut autrefois le coeur de la chrétienté, l'Italie, se retrouve comme mort et sans messes.



Pour l'instant, l'UE est partie pour être la zone du monde qui gère le moins bien l'épidémie (trop tôt pour dire concernant l'Amérique).

Le gouvernement français refuse les dépistages systématiques, faute, entre autres, d'en avoir prévu les moyens. Pendant ce temps, en Corée, on peut se faire dépister dans des drive through, comme au Mac Do, ce qui permet d'avoir une vue exacte de l'état de la population et rassure tout le monde.

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(1) : Car je partage l'analyse d'Olivier Berruyer : la guerre contre l'épidémie est déjà perdue en France. Macron n'a plus que des mauvaises décisions devant lui : il laisse pisser et compte les morts (à mon sens, le plus rationnel, mais politiquement inacceptable) ou il bloque le pays et fait un million de chômeurs dans trois mois (le pays va peut-être se bloquer de lui-même).

François Bricaire dans Le Figaro :

Avec son diagnostic tranquille et son ton posé, il est l’un des rares porteurs du vaccin verbal contre les tentateurs de panique et les émules du principe de précaution appliqué à tout-va, tels Nicolas Dupont-Aignan, qui a dénoncé à grands cris l’impréparation des autorités, ou Marine Le Pen, qui réclame la fermeture des frontières. « Cela n’a aucun sens », tranche-t-il, en levant les yeux au ciel. « Les petits gestes du quotidien sont utiles, comme se laver les mains, mais le risque zéro n’existe pas », résume-t-il. Les caméras thermiques dans les aéroports dont les Chinois raffolent?  « Il suffit de prendre une aspirine avant l’atterrissage pour y échapper, et les Français sont très bons pour faire ça. » Aucune mesure coercitive n’empêchera la diffusion rapide du Covid-19. « À force de crier au loup, les gens ne vont plus croire aux mises en garde sérieuses lors de la prochaine pandémie », observe-t-il.

Pas facile de dire cela, quand la plupart de ses pairs s’en tiennent à une plus grande prudence. Bien sûr, ce virus nouveau peut réserver de mauvaises surprises. Il peut muter. Mais pour le moment, ce n’est pas le cas. « Si le Covid-19 était comparable à Ebola, qui tue 60 % des personnes infectées, je ne tiendrais pas le même discours, assène l’ex-chef du service des maladies infectieuses et tropicales de la Pitié-Salpêtrière. Vendredi dernier, il y avait 570.000 cas de personnes infectées par la dengue en Amérique latine, mais tout le monde s’en fiche. »

La décision italienne d’assigner à résidence tout un pays lui paraît donc très exagérée. « Les mesures drastiques de confinement détruisent des économies de manière bien plus dangereuse pour la santé des gens », met-il en garde. Dans un premier temps, il a été de ceux qui ont salué la mobilisation des autorités chinoises, mais aujourd’hui, il en mesure l’effet pervers : leur surréaction a induit un réflexe de précaution extrême partout dans le monde. Il ne voudrait pas pour autant qu’on le prenne pour un joyeux drille. « Je dis toujours à mes élèves qui ont choisi de se spécialiser dans les maladies infectieuses qu’ils ne s’ennuieront jamais et qu’ils se tromperont souvent. » En effet, il y a tellement de facteurs qui se combinent, « de la qualité du système de santé, au climat… », que la prévision est souvent prise en défaut.

En attendant, ce virus contagieux ne tue pas tant que cela. Il faudrait donc commencer dès maintenant à tirer des leçons de ce « crash test » pour nos systèmes de santé. « Cela peut nous inciter à réduire notre dépendance à la Chine et à l’Asie en général qui sous-traitent l’essentiel de la production de nos médicaments. » C’est l’occasion aussi de rappeler l’importance de la recherche semi-publique (Institut Pasteur et tant d’autres) en matière de vaccins, qui aura besoin de beaucoup de capitaux, souvent à perte, pour préparer la prochaine crise. Les nouvelles techniques sont prometteuses. « La génétique et l’intelligence artificielle peuvent nous aider à détecter en amont les virus émergents, par l’analyse du génome des virus déjà connus, avance-t-il. Soyons prospectifs ! Ne bloquons pas nos économies, et investissons pour trouver des prophylaxies et des thérapies. »




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