En 1131, le prince Philippe, « roi désigné » (en ces temps où la monarchie capétienne est mal assurée, le prince est couronné du vivant de son père), espoir de la monarchie et de ses parents, est tué par un cochon diabolicus.
Alors qu'il rentre de promenade ou de chasse (on ne sait trop) avec sa joyeuse bande de compagnons adolescents, un cochon vagabond des faubourgs de Paris se fout dans les pattes de son cheval, provoquant une lourde chute qui lui fracasse le crâne sur les pavés.
Dans les années qui suivent cette souillure initiale, les malheurs s'enchainent pour la monarchie capétienne : une croisade ratée, le remariage funeste d'Aliénor d'Aquitaine ...
Sous l'impulsion de Suger et de Saint Bernard, le culte marial est très fort. Les deux symboles de la Vierge sont le bleu et le lys. Suger dépense une fortune pour mettre au point pour sa basilique de Saint Denis le bleu verrier qu'on appellera « bleu de Chartres ».
A notre époque divagante où un archevêque de Paris fait un caprice pour marquer Notre-Dame de son empreinte avec des vitraux modernes, il n'est pas inutile de donner un repère : les vitraux représentaient la moitié du coût total d'une cathédrale. C'est dire s'ils n'étaient pas pris à la légère. Pensez y quand vous visitez une cathédrale (à Chartres, n'oubliez pas vos jumelles. Je ne serais d'ailleurs pas étonné que des suppôts de Satan y mettent le feu).
Dans les années 1140 (on n'a pas la date précise), il est décidé, cinq siècles avant le voeu de Louis XIII (dans des circonstances pas si différentes), de consacrer la France à la Vierge.C'est donc tout naturellement que la monarchie a pris comme nouveaux emblèmes le bleu et le lys. Le bleu, c'est le ciel. Le lys, c'est la pureté marial et la fragilité christique. La France n'a pas pour symbole un léopard, un lion ou un aigle, ni une fleur avec des épines, mais une fleur pure et fragile.
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