Livre auto-édité, qui n'a pas plus (et pas moins) de fautes d'orthographe que chez les éditeurs « sérieux » (les fautes de français deviennent une plaie chez tous les éditeurs).
C'est du Zemmour : agréablement écrit et cultivé.
Il est possible qu'il soit sincère quand il dit qu'il n'a pas pris sa décision (j'en doute franchement) mais c'est déjà le livre d'un candidat à la présidentielle.
Sa cruauté vis-à-vis de Bertrand et de Le Pen en réjouira plus d'un, il les exécute avec une anecdote et une conversation.
Tous ses portraits sont cinglants : il se libère. Il a changé de dimension. Il traite les politiques en égaux, il n'hésite plus à dévoiler des indiscrétions significatives pour montrer à quel point ils sont duplices.
Mais l'assassinat le plus cruel est anonyme (cependant les victimes se reconnaitront) :
[A propos de son procès de 2011] « Le président du tribunal est une femme ; le procureur également. La plupart des avocats de mes accusateurs aussi.
Sous leur robe noire en guise d'uniforme prestigieux d'une autre époque, elles portent des vêtements de médiocre qualité à l'étoffe fatiguée, sont coiffées à la hâte, maquillées sans soin ; tout dans leur silhouette, dans leurs attitudes, leur absence d'élégance, dégage un je-ne-sais-quoi de négligé, de laisser-aller, de manque de goût. On voit au premier coup d'œil que ces métiers -effet ou cause de la féminisation- ont dégringolé les barreaux de l'échelle sociale. Il flotte une complicité entre elles, proximité de sexe et de classe.
Je découvrirai tout au long des deux jours de procès avec une surprise mâtinée d'agacement que le procureur et les avocates des parties civiles sont à tu et à toi ; entre chaque interruption de séance, elles n'hésiteront pas à échanger confidences et plaisanteries, comme si elles prenaient entre copines un chocolat chez Angelina. »
On retrouve ses thèmes habituels, inutile de détailler.
Mes désaccords n'ont pas changé depuis des années :
1) Sortie de l'UE et de l'Euro. Zemmour pense que les Français n'ont pas assez confiance en eux pour l'assumer. Je pense que c'est une nécessité absolue.
2) L'assimilation. En 2021, c'est une chimère. La seule solution pour sauver la France est le rapatriement dans leur pays d'origine (je sais, pléonasme) des vrais étrangers et des faux Français.
3) Sujet plus récent, le délire covidiste. Zemmour a bien compris que c'est la mise en place d'une société de surveillance à la chinoise mais il ne veut pas en parler parce qu'il prétend que cette discussion est un leurre. Pour moi, c'est comme débattre de l'Allemagne en 1939 sans prononcer le mot « juif».
On peut lui faire l'aumône de l'hypothèse que, sur ces trois sujets, il montre une habileté tactique et que ses convictions réelles sont plus radicales. Il se pourrait qu'il garde l'offensive sur le COVID en réserve, en attente du moment où l'opinion aura maturée (je n'y crois guère, mais, s'il est aussi bien conseillé qu'on le dit, il est sûr qu'une discussion sur ce sujet a eu lieu avec son équipe et que sa prudence est très calculée).
4) L'étatisme. Je reconnais que, ces derniers temps, il a mis beaucoup d'eau dans son vin.
Sur le nucléaire et le gouvernement des juges, je suis évidemment d'accord.
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