J'explique ce qu'est Vélib pour les provinciaux (si, si, ça existe) : c'est un système de location de vélos organisé aux frais, au moins en partie, du contribuable parisien, qui concerne au plus 40 000 personnes sur les 8 millions qui vivent en région parisienne soit moins de 0.5 % de la population.
C'est un système sans aucun intérêt du point de vue de la circulation en région parisienne mais qui fait beaucoup parler, c'est l'essentiel à quelques mois des élections municipales.
Si Vélib n'a aucun intérêt pratique, il n'en demeure pas moins qu'il suscite un véritable engouement chez les bobos. On s'amuse comme on peut.
Mais ça n'est pas très sérieux.
Paris et la région parisienne sont toujours en attente d'une vraie politique des transports. Celle-ci est rendue quasiment impossible pour deux raisons :
> le découpage politico-administratif entre Paris et sa banlieue, alors qu'il n'y aucune césure réelle dans les transports : les banlieusards viennent à Paris ou traversent Paris.
> le tabou sur les transports en commun : qui connaît d'autres villes sait que la RATP et la SNCF pourraient faire beaucoup mieux, mais il ne faut surtout pas bousculer et réveiller ces monstres endormis.
Au final, la nature politique ayant horreur du vide, c'est l'idéologie d'un groupuscule vert bien placé à la mairie de Paris qui s'impose par défaut.
J'emploie le mot idéologie car il correspond à cette attitude faite de déni des réalités.
Réduire la place des voitures à Paris, pourquoi pas ? Je ne suis pas un grand adepte de la bagnole. Mais voilà, la voiture, c'est très pratique et confortable. Alors il faut la remplacer par quelque chose de presque aussi pratique et confortable.
Avec les transports en commun parisiens, on est très loin du compte. Donc les gens continuent à prendre leur véhicule. Simplement, la circulation est plus difficile du fait des initiatives des ayatollahs verts.
C'est ce que j'appelle le déni des réalités : si les gens prennent leur voiture, ce n'est pas pour le plaisir de polluer et de fâcher les Verts, c'est parce que c'est pratique.
Remarquez, les Verts ont bien compris : ils essaient de rendre la voiture moins pratique, sans proposer de vraies alternatives. Il faut bien punir ces salopards d'automobilistes.
Ce n'est pas la première fois qu'il y a des gens qui se croient élus pour pourrir la vie de leurs concitoyens (il est vrai que les plus gênés sont les banlieusards, qui ne votent pas à Paris), mais, tout de même, là, c'est voyant.
******************************************
Comme je suis un sinistre individu, je me fais un plaisir de publier les réactions minoritaires que j'ai trouvées au milieu des louanges fanatiques sur le site du Monde :
JB H.
02.08.07 | 10h31
Le vélo serait-il devenu une vache sacrée? J'ai l'impression que la critique est devenue interdite sur le sujet! Vélib' est une initiative certes sympathique mais qui ressemble également à une provocation : après avoir délibérément pourri les conditions de circulation à Paris, tout ce que propose la mairie comme compensation c'est la mise à disposition de vélo? Ce n'est pas très sérieux. Le rôle du maire est d'améliorer la vie de ses concitoyens, pas de rendre la vie des gens plus difficile.
Bastille
31.07.07 | 14h16
Vélib est un gadget destiné à masquer l'insuffisance de la politique socialiste des transports.Métro et bus saturés,Métro pollué plus encore que la surface, isolement de Paris par rapport à la banlieue et faiblesse du réseau de banlieue à banlieue.Embourgeoisement de la capitale et création de ghettos urbains.Vélib est le gadget des nouveaux petits bourgeois courtisés par les socialistes municipaux parisiens.
Bastille
31.07.07 | 14h13
Le cycliste à Paris est un adepte de la consommation ostentatoire qui manifeste en pédalant sa supériorité morale sur son entourage,d'où le discours moralisateur à l'égard des autres usagers et le mépris à l'égard du code de la route et des piétons qui ont le malheur de se trouver en position d'infériorité.
jeudi, août 02, 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
quelques remarques :
RépondreSupprimer- Une des premières mesures de B Delanoë fut d'intedire la construction de nouveaux parkings lors de la construction d'mmeubles neufs. Ce qui aurait permis de compenser la suppression de places de rue a surtout été empeché. Il ne s'agit donc plus d'empecher les banlieusards de venir polluer des quartiers de Paris, mais bien d'interdire aux parisiens de posséder une voiture.
- Un trajet en voiture à Paris dure en moyenne 20 minutes et est découpé en 2 parties :
10min pour rejoindre l'adresse de destination. 10 min pour trouver où se garer. On note donc que la réduction de places tend à augmenter la durée des déplacements en voiture. Encore une politique d'un grand pragmatisme...
Vous me direz : essayez donc de vous garer pour aller diner chez des copains installés aux Lilas, à Rueil Malmaison, ou autres... on dirait que les villes de banlieue appliquent une politique plus electoraliste (elles autoisent la bagnole) mais tout aussi accueillante (chaque habitant a SA place - gare à vous si vous vous y installer !!). Evidement, aucune place supplémentaire pour un éventuel visiteur de passage n'a été prévu....
Et voici que Paris se met à faire la même chose...