En France, nous attendons avec ferveur le retour de la croissance comme les peuplades primitives attendent la pluie ou le soleil.
Si vous évoquez qu'il est possible de faire autrement, on vous répond : La croissance ne se décrète pas.
Puis, de temps à autre, un homme politique montre son volontarisme, qui est une vertu d'idiot, puisque, dixit le Petit Robert, elle consiste à essayer d'imposer sa volonté en négligeant les réalités. Et, bien entendu, notre volontariste échoue.
La croissance ne se décrète pas, mais il est tout à fait possible de la favoriser en s'appuyant sur la réalité.
La méthode est même parfaitement connue car elle a maintenant été expérimentée avec succès dans une quinzaine de pays occidentaux. On sait qu'elle produit ses pleins effets au bout de dix ans environ.
Les conditions pour favoriser la croissance sont :
1) Une diminution des effectifs publics de l'ordre d'un tiers.
2) L'équilibre budgétaire et le désendettement de l'Etat.
Ces deux première mesures entraînent immanquablement une désétatisation et une déréglementation de la société.
3) Une fiscalité simple, juste et compréhensible. Par "juste", j'entends que l'Etat ne doit pas, par l'intermmédiaire de la fiscalité, se donner des missions qui ne sont pas les siennes (comme modifier la répartition des revenus). D'où la mode du taux d'imposition unique ("flat tax").
4) Un conditionnement des aides aux personnes en difficulté à une responsabilisation de leur part.
5) Une organisation de la recherche et de l'enseignement efficace, c'est-à-dire favorisant l'autonomie des établissements, suivie dans un investissement massif dans ces domaines.
Il n'y a aucun doute sur l'efficacité de ces mesures : ça marche, un pays est plus prospère avec que sans.
Mais vous aurez remarqué que chacun de ces points touche à un tabou français. Il est donc non seulement peu vraisemblable qu'ils soient tous mis en oeuvre, mais j'ai tendance à penser qu'aucun ne deviendra réalité.
Donc la croissance française va stagner, et ça n'aura rien à voir avec la pluie ou le beau temps.
Or, la différence entre 2 % de croissance et 4 % de croissance, sur 10 ans c'est 20 % de richesse en plus, sur 15 ans c'est 34 % de richesses en plus et sur 20 ans c'est 49 % de richesses en plus.
Nul besoin de chercher plus loin les causes du malaise français qu'on sent sous différentes formes : un pays qui stagne se porte moins bien qu'un pays qui prospère.
En attendant mieux, continuons à nous comporter comme une peuplade primitive.
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excellente analyse.
RépondreSupprimerUn récent voyage à Londres m'a fait voir la richesses du peuple britannique suite au ménage qu'a fait Mme Tatcher.
Je doute qu'un homme ou qu'une femme politique ait le courage de faire la même chose en France.