Un mot de Serge Galam : «c'est la capacité à affirmer des choses infondées qui est la clef de la victoire dans le débat public et médiatique bien plus qu'une attitude mesurée fondée sur des faits précis et vérifiables»
Je ne pense pas trahir Serge Galam en vous citant un extrait de notre correspondance :
La parution du livre « choc » de Sylvester Huet « L'imposteur c'est lui ! », ne semble pas avoir ramené l'opinion publique à la raison climatique. Il est cependant remarquable que ce soit un journaliste qui joue les Zorros pour défendre l'honneur bafoué des gentils climato-alarmistes maltraités par le méchant" Allègre.
Je profite donc de ce calme relatif pour vous annoncer la parution prochaine d'un article scientifique qui me tient particulièrement à coeur car il s'agit de ma première contribution « spécialisée » à la question climatique, du point de vue des mécanismes qui régissent la dynamique de l'opinion publique qui lui est associée.
C'est un article de sociophysique, basé sur un modèle, et bien sûr, ayant critiqué depuis longtemps, la confusion entretenue par les climato-alarmistes entre la réalité et leurs modèles, je ne pécherai pas de la même façon. Je précise donc bien que mes conclusions sont obtenues à partir d'une modélisation de la dynamique d'opinion prolongeant une série de travaux que j'effectue depuis maintenant plusieurs décennies. S'ils éclairent la réalité, ils ne sont pas la
réalité.
Une fois, cette mise en perspective affirmée, j'en viens au contenu de cet article, qui je dois dire me perturbe. C'est l'intérêt, entre autre, d'une mise en équations d'un problème complexe, que de parfois produire des résultats non seulement contre-intuitifs, mais qui peuvent même être surprenants et dérangeants. J'avoue ne pas trop savoir ce qu'il faut en conclure et surtout quoi en faire à ce stade.
Ce travail repose sur une étude comparative de trois débats publics qui ont chacun fait appel à des données scientifiques incomplètes, en l'occurrence, le réchauffement climatique, la théorie de l'évolution et la pandémie de grippe A. Il semblerait que dans de tels cas, c'est la capacité à affirmer des choses infondées qui soient la clef de la victoire dans le débat public et médiatique bien plus qu'une attitude mesurée fondée sur des faits précis et vérifiables.
Je suis en train de lire l'article de Serge. Je n'ai pas d'avis pour l'instant. Cependant, la phrase qui sert de titre à ce billet a été écrite sous une forme plus littéraire par Luc Ferry, ayant en tête Allègre et Hulot : «Quand un scientifique et un charlatan débattent à la télévision, c'est le charlatan qui gagne.»
Ce se comprend d'ailleurs aisément au niveau individuel : le discours scientifique authentique est cerné d'hypothèses, de caveats, de domaines de validité, d'incertitudes, il est fatigant intellectuellement (l'effort) et psychologiquement (le doute). A contrario, le discours du charlatan est affirmatif, net, sans nuances.
Cependant, comment passe-t-on de l'individu à l'opinion collective, sachant que tous les individus ne sont pas des pigeons comme les aiment les Hulot ?
Serge s'occupe plus de la proportion entre les inflexibles (ceux qui ne changeront pas d'avis quoiqu'il arrive) et les indécis et des mécanismes d'interaction, dans un modèle itératif de débat.
Il montre que, pour emporter l'opinion publique, il vaut mieux augmenter le nombre des inflexibles, plutôt que de convaincre les indécis.
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Précisons que l'article dont il est question est disponible ici: http://arxiv4.library.cornell.edu/abs/1004.5009
RépondreSupprimerMerci pour le lien
RépondreSupprimersur un sujet connexe
http://www.objectifliberte.fr/2010/04/finance-mandelbrot-taleb.html
sur l'évolution
RépondreSupprimerhttp://www.contrepoints.org/Sauvez-Darwin.html