Tout doit disparaître
Le Figaro Magazine fait un article sur l'épilation intégrale, très à la mode, notamment chez les adolescentes.
Anecdotique, me direz vous ? Oui, mais il est des anecdotes significatives.
Le poil, voilà l'ennemi. C'est tout à fait dans le fil de mes analyses habituelles sur l'état de délabrement de notre société :
> les poils, c'est un ornement d'adulte. Or rien n'obsède plus notre société que le désir impossible de rester enfant toute sa vie (avec comme corollaire, cette exigence d'enfant capricieux : je fais ce qui me plaît, quand ça me plaît).
> les poils, c'est la virilité, quelle horreur ! Inutile d'insister sur ce point : nos medias sont remplis d'odes à la femme et de critiques des hommes qui refusent de se comporter comme des femmes, suivant les bons préceptes des valeurs féminines : ils boivent de la bière, regardent le foot à la télé ... Et ils ont des poils. Les salauds !
> les poils, c'est la réalité bassement génitale de l'homme, venue en droite ligne des cavernes préhistoriques. C'est une intolérable piqure dans la bulle d'irréalité dans laquelle notre monde veut vivre ; un monde où les hommes ne sont plus vraiment des hommes, où les femmes ne sont plus vraiment des femmes, où les étrangers ne sont plus vraiment des étrangers, où plus personne ne hait, ne souffre et ne meurt. Le poil, c'est l'anti-fusion maternaliste, l'anti-grand-tout, le facteur différenciant, le sale truc qui montre que tu vieillis, que tu vas mourir et que la dure réalité te retournera en poussière.
Mais, j'y songe, en France, tout le monde n'est pas ennemi du poil : j'attends avec curiosité l'affrontement prochain des épilés et des barbus.
(Je n'ai pas mis de photo pour illustrer l'article afin de ne pas choquer les âmes sensibles.)
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