Quand la justice prud'homale peut pousser une entreprise à la faillite...
Le droit du licenciement est complexe, on le sait. Mais quand il pousse une PME familiale à la faillite et donc à détruire des emplois, on frise les limites de la compréhension et de l'intelligence. Un exemple, en forme de "coup de gueule" d'un entrepreneur que relaient "Les dessous du social", parmi tant d'autres. N'en déplaise aux chantres des licenciements boursiers, les patrons ne sont pas tous pourris, n'ont pas comme seul objectif d'exploser leurs dividendes mais pensent majoritairement à préserver leurs emplois...
Cette entreprise, c'est la société Hellin qui fabrique dans le nord de la France, dans le bassin d'emploi sinistré de Somain, des meubles en bois (essentiellement des cercueils) depuis 1862. Il y a trois ans, elle a perdu un gros marché et a vu son chiffre d'affaires fondre de 53%. Jean-Loic Ghillebaert, son patron, n'a donc pas eu d'autres choix que de licencier 7 de ses 20 employés. "Quand on perd la moitié de son chiffre d'affaires, quelle variable d'ajustement a-t-on pour ne pas mourir ?, questionne-t-il aujourd'hui. On continuera à inclure toujours autant de bois dans nos cercueils et la direction ne se paye déjà plus." Or 4 des 7 salariés licenciés l'attaquent aux prud'hommes au motif qu'il n'a pas précisé dans leur lettre de licenciement l'impact de la baisse du chiffre d'affaires sur leur poste. "Quand on a 20 salariés, on peut l'imaginer aisément", se justifie-t-il. Résultat ? Hellin est condamnée il y a un mois à verser leur verser 61.000 euros de dommage et intérêt. Soit deux ans de résultat et plus que le fonds de roulement de la société. "La justice prud'homale a cherché à nous mettre KO", considère Jean-Loic Ghillebaert.
Cerise sur le gâteau : en réponse à sa demande il y a quelques 15 jours de pouvoir étaler les paiements, un huissier est venu vider les comptes de l'entreprise... deux jours avant qu'elle ne verse les salaires. "La justice sociale en France est-elle de condamner 13 travailleurs contre l'appât du gain de 4 malins ? Est-ce toujours la justice des pourris et des parasites qui domine face aux honnêtes et aux laborieux ?", s'emporte Jean-Loic Ghillebaert qui, bien décidé à se battre et à ne pas déposer le bilan, a demandé à sa banque une autorisation de découvert exceptionnel et finalement obtenu in extremis, en fin de semaine dernière, un étalement des paiements. "Comment accepter qu'une entreprise ne puisse pas licencier pour motif économique ?, s'interroge-t-il au final. Ce coup dur nous dégoute d'être chef d'entreprise et employeur en France, surtout en cette période électorale où les politiques nous rabattent les oreilles avec les formules magiques pour réindustrialiser la France. Mon entreprise familiale va probablement disparaitre à cause de cela..." Une conclusion que devraient méditer tous les candidats à la présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy en tête, qui n'ont que les mots "PME" et "compétitivité" à la bouche...
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