En ce début d’une grande journée d’investiture, les médias (Europe 1 ce matin), mettent l’accent sur la solennité de la fonction présidentielle, la remise du cordon de grand maître de l’ordre national de la légion d’honneur, etc. On sent bien ce qu’il y a derrière en filigrane : marquer la rupture avec le grand reproche fait à Nicolas Sarkozy d’avoir « désacralisé la fonction » par une familiarité excessive.
Or, je suis persuadé que cette accusation relève en grande partie du leurre destiné à faire oublier l’essentiel. Les Français auraient-ils préféré un « Président soleil » du type Félix Faure ? Je ne le crois pas. Les faux pas et les erreurs de Sarkozy ont fait l’objet d’une traque médiatique permanente avant d’être jetés en pâture à l’opinion avec un l’effet d’amplification démentiel. Une caméra braquée en permanence sur chaque fait et geste de François Mitterrand, on n’ose imaginer ce que cela eût donné…
Non, la fureur du système politico médiatique envers Nicolas Sarkozy, tient sur le fond à tout autre chose : avoir voulu transformer le pays, entrepris des réformes difficiles, mis en cause des avantages acquis, crime impardonnable dans notre pays. Tous ceux qui l’ont détesté et combattu en l’insultant pendant 5 ans, au point de le faire chuter, ont mis l’accent sur la « stature présidentielle » bafouée dans un seul but : éluder la vérité. Ce qu’ils n’ont pas supporté, ce qui les a rendus malades de haine, c’est le choix d’une direction prônant l’effort et le mouvement, pour la première fois depuis la politique de Raymond Barre (1976-1980) [NS a fait beaucoup moins que ce qu'il aurait du mais c'est vrai, il a tenté]. Alors que va-t-il se passer aujourd’hui ? D’abord, je déplore pour ma part les manifestations de mépris et les caricatures contre Hollande. Il est notre président élu et s’attaquer à sa personne revient à s’attaquer à la France.
En revanche, mon pressentiment est que sous couvert de retour à la « dignité présidentielle », à la « présidence normale » et sauf surprise, la France va retourner à une ère de grande glaciation où les seuls changements seront dans le sens de la facilité. Dès lors, avec le sourire, dans la joie et la béatitude médiatique, « sa dignité présidentielle » soi-disant retrouvée, le pays va doucement s’enfoncer vers l’abîme.
Maxime TANDONNET
mardi, mai 15, 2012
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