Alors que le décès d'une célébrité donne habituellement lieu à une débauche d'éloges jusqu'au grotesque (voir récemment pour Stéphane Hessel), notre classe jacassante fait la fine bouche pour Margaret Thatcher.
J'ai même lu cette contre-vérité abyssale qu'elle était à l'origine de la crise actuelle ! Rappelons que nous vivons une crise de l'Euro et du social-clientélisme, deux choses qu'elle combattait vigoureusement.
Mais ce mépris de notre classe jacassante est fondé. En étant tout ce qu'ils ne sont pas, elle était un reproche vivant et une accusation permanente :
> fille d'épicier quand ils sont des grands bourgeois ou aspirent à l'être (le mépris de classe est toujours très important pour comprendre les réactions de notre classe jacassante).
> debout quand ils ne veulent que s'avachir. Patriote quand ils ne jurent que par le cosmopolitisme. Margaret Thatcher est, comme le pape, une figure virile. C'est donc l'abomination de la désolation pour ce peuple d'adolescents attardés.
> libérale quand ils sont communistes de marché.
> anti-européiste quand ils nous expliquent qu'hors de l'européisme, point de salut.
> auréolée de succès quand ils passent leur temps à échouer (à nos dépens).
Bref, on peut comprendre cette haine : notre classe jacassante ne peut exister que si elle arrive à nous faire croire qu'il n'y a pas d'alternative (expression thatcherienne), que si elle nous convainc que nous sommes ses prisonniers à tout jamais.
Margaret Thatcher était la preuve qu'une autre voie était possible, qu'on peut s'évader des geôles de la classe jacassante.
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