Soit on veut supprimer les régions, c'est une décision nationale et ça se décide à Paris.
Soit on veut fusionner les régions, c'est une décision locale et cela doit se décider au niveau local et si, finalement, rien ne se fait, c'est que personne n'y trouve d'intérêt, mais le débat aura eu lieu.
Si on décide des fusions à Paris, il faut alors avouer que les régions comptent pour du beurre et que ce ne sont des sinécures supplémentaires pour les copains payées par ces couillons des moutontribuables.
Charles Wyplosz est cinglant quand il évoque Poutine, il n'est pas très loin de la plaque.
Alain Madelin sur BFM insiste sur l'idée que, sans rien toucher au découpage administratif, il est possible de préciser les compétences et les ressources de chaque couche de manière plus stricte, entrainant des économies importantes.
Le principe fondamental est la subsidiarité, c'est-à-dire la méthode consistant à traiter les sujets au plus près de la base et à ne remonter un sujet qu'en cas d'absolue nécessité. Or, s'il arrive que l'administration française invoque la subsidiarité, c'est comme une prostituée invoquant la chasteté. On fait toujours tout remonter, ne serait-ce que pour faire le beau, pour faire parler de soi à l'échelon supérieur et pour ne pas prendre de responsabilité (en gros, au niveau local, on ne s'occupe plus que des horribles ronds-points : Décentralisation : la gabegie des baronnies locales).
La fusion des régions est l'exemple de la fausse bonne idée. Toute la classe jacassante est pour. Cette unanimité suspecte suffirait à susciter des doutes. La vraie bonne idée, ce n'est pas de réorganiser l'administration, mais qu'elle se désengage. La subsidiarité est un outil pour ce désengagement.
Bref, Hollande passe encore à coté de l'essentiel.
Ce n'est pas un hasard : Malraux disait, parlant de Jeanne d'Arc et de De Gaulle, que le génie des grands hommes était d'aller à l'essentiel.
Jeanne d'Arc est entrée dans l'histoire avec quelques phrases qui ne font pas plus de cent mots «Vous êtes vrai roi de France et serez sacré à Reims.» « Les hommes d'armes combattront et Dieu donnera la victoire.»
Mais aller à l'essentiel, c'est faire des choix, se fermer des options, créer des mécontentements et donc des mécontents. Or, il y a au moins un truc que tout le monde a compris de la psychologie de François Hollande : il déteste choisir, il veut se garder des options le plus longtemps possible, comme avec ses greluches.
Bref, on sait que, Hollande étant ce qu'il est, tout ce qu'il proposera sera une diversion, un enfumage, une petite magouille de conseil général.
Notons une idée qui me paraît bonne dans ce débat : décaler les dates de chacune des élections régionales de manière à ce que chacune soit une élection partielle, que l'enjeu national en soit réduit et que les discussions se recentrent sur les sujets locaux.
Pour ma part, je supprimerais assez volontiers les régions.
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