Lisez tranquillement cet article :
NSA : «D'un point de vue technologique, la France est une colonie américaine»
Il pose bien le fond du problème.
Christian Vanneste ne pense pas différemment :
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Tandis que Julian Assange vit à l’ambassade équatorienne de Londres et Edouard Snowden en Russie, sous la protection de pays qui n’ont pas de raison de vouloir du bien aux USA, leur combat pour la transparence et la défense des libertés personnelles ressemble à une aventure de Don Quichotte. Le vieux duel entre la liberté et la sécurité continue.
Chaque jour qui passe souligne l’impuissance des démocraties à réduire la montée de la violence islamiste. Plus un homme au sol. Moins de dépenses militaires, surtout en Europe. Les pays qui connaissent le privilège d’être réveillés le matin par le laitier et non par la police politique ou des moeurs, ont-ils la volonté de se défendre ?
L’indépendance nationale est la première des libertés. Elle a disparu de l’Europe, condamnée à vivre sous un bouclier américain dont elle aurait pu se passer après 1990, et entraînée à suivre les USA et leur politique irresponsable au Moyen-Orient comme en Ukraine. Alors, de quoi se plaint-on ? La faiblesse du combat mené contre l’ennemi contraint de privilégier les moyens techniques de la surveillance plutôt que de faire la guerre. L’ennui, c’est que, si la guerre se fait contre l’ennemi, la surveillance s’exerce aussi entre amis et même au détriment de la liberté des citoyens.
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Soyons clairs : si la France avait été sérieuse dans la défense des libertés, c'est elle, et non la Russie, qui aurait donné asile à Snowden. Puisqu'elle ne l'a pas fait, on sait que les indignations vertueuses sont du pur blabla.
Les techniques actuelles permettent d’empêcher les oppositions politiques et sociales de s’organiser et de coaguler avec des moyens assez indolores et relativement pacifiques.
Le gouvernement chinois pratique ce jeu avec maestria. Mais, en réalité, tous les gouvernements avancés techniquement le font.
Pour prendre un exemple proche, on voit bien en France l’incapacité des opposants au « système » (utilisons ce terme générique en sachant ce qu’il a de vague et d’englobant) à s’organiser en une opposition politique. Sur des sujets fondamentaux comme l’immigration ou l’Europe, les Français peuvent bien penser ce qu’ils veulent, en opposition (si l’on en croit les sondages) avec l’action de leurs dirigeants , c’est comme pisser dans un violon. Le « système » trace son sillon sans dévier. Sans dévier, certes, mais aussi, sans opposition politique crédible, sans manifestations, sans émeutes.
Quand il y a tout de même des manifestations et des émeutes, elles n’ont aucune influence. Les journées révolutionnaires de 1830 ou de 1848 débouchant sur un renversement du régime sont aujourd’hui inimaginables.
Le résultat est que la malaise reste diffus et ne trouve plus d’expression politique, par découragement des opposants potentiels. Autrement dit, la démocratie est morte. On est dans une dictature, plutôt molle (mais pas avec tout le monde).
On n’emprisonne plus, on ne torture plus, ce sont des méthodes primitives. On taxe, on condamne à des amendes, on discrédite, on diabolise, on pourrit le débat, on fait du bruit pour empêcher l’opposant d’être entendu, on répète les mensonges inlassablement, on pervertit les mots. On écoute et on fait peser une menace permanente sur la parole privée (qui est sûr de ne pas être écouté ?).
Et à la fin des fins, on obtient une société de défiance, où plus personne ne fait confiance à personne, qui rappelle très fort les sociétés communistes. Sommes nous si éloignés du film La vie des autres ?
Comment sort-on de cette décomposition sociale ? Par le chaos. La colère bestiale, sans revendications, casser pour casser. Les pompiers attaqués, les bibliothèques brulées, le type qui prend une balle dans la tête pour une place de stationnement.
Cette intervention économique de Charles Gave peut être, à partir de 10'40, transposée sans problème dans le domaine politique :
L'aspiration à la vie sans risques qui crée la société de défiance et de surveillance, qui finit pas être la société la plus violente qui soit à force d'éviter les risques, c'est la société maternante, la société des femmes-mères, à la Hillary Clinton, traitant sans cesse les citoyens comme des enfants.
Que font les enfants maternés ? Ils font des crises, des caprices, ils trépignent, ils cassent. Mais là, nous parlons d'enfants avec des corps et une puissance d'adultes.
Le père a été tué, la mère est régente et l'enfant roi. Et ça se termine très mal.
C'est pourquoi, partout, il faut rétablir le risque, la liberté, la responsabilité, la loi, claire et nette, bref l'autorité paternelle.
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