David Cameron dit aux Britanniques, évidemment à propos du Brexit : « There will be no turning back ». Il n'y a pas demi-tour possible.
Or comme l'explique Natacha Polony :
La chronique de Natacha Polony : un certain mois de juin, en pleine débâcle
la démocratie, c'est le système politique réversible, où on peut changer d'avis. C'est même la seule supériorité de la démocratie. Tous les systèmes politiques peuvent se tromper, mais, en démocratie, on peut changer d'avis et corriger les erreurs. On connaît Churchill : « La démocratie, c'est le système qui trouve la bonne solution ... après avoir essayé toutes les autres ».
De Gaulle , avec sa gouaille : « C'est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s'engager à rester
couillonné, sous prétexte qu'un traité n'a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ?
Non. Quand on est couillonné, on dit: “ Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp !”
Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça ».
L'appel du 18 juin est celui d'un partisan de la réversibilité de la défaite contre les partisans de l'irréversibilité.
Le fait accompli est anti-démocratique.
Cependant, l'histoire est une suite de faits accomplis. La politique, c'est la gestion des faits accomplis. Nous ne sommes pas loin de dire que l'histoire et la politique sont anti-démocratiques.
Alors ? C'est simple. Pour aller à contre-courant de la pente historique, pour refuser le fait accompli politique, il faut en payer le prix. La démocratie, ça coûte, ce n'est pas naturel, c'est fragile, cela demande des efforts constants.
Notre peuple, épuisé, battu, envahi, en est-il encore capable ? Aujourd'hui, non. A l'évidence, nous ne vivons plus en démocratie. Mais demain ? Tout espoir est-il fini ? Je ne le crois pas. On ne dispose pas si facilement d'un vieux peuple.
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