samedi, décembre 30, 2017

Pêle-mêle : Wolfe, Hadjadj, Nguyen, Sévilla

Tom Wolfe : « Le politiquement correct est devenu l'instrument des classes dominantes »

Un article avec lequel je ne suis pas d'accord. Je pense que le lien entre islam et gauchisme est beaucoup plus profond que l'anti-christianisme (même si cela en fait partie). Je pense qu'ils partagent une vision très noire de l'homme et de la société  :

The Curious Progressive Love of Islam

Fabrice Hadjadj : «L'Incarnation, dernier rempart contre le transhumanisme et l'islamisme »

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L'affrontement entre consumérisme et islamisme n'est que superficiel: c'est la même forma mentis ; dans les deux cas, il s'agit d'atteindre le paradis en appuyant sur des boutons. Daech n'a rien d'un retour des prétendues ténèbres médiévales. C'est un mouvement postmoderne, constitué par des individus déracinés, qui se recrutent par Internet, qui font des selfies avec kalachnikov et des vidéos d'égorgement dans des mises en scène de série télévisée, enfin qui subsistent grâce aux pétrodollars. Leur «Dieu» ne s'est pas fait chair. Il n'est ni charpentier ni talmudiste - ce qui leur aurait donné, avec le sens du concret, un certain sens de l'humour. Le djihadisme est peut-être une réaction au vide occidental, à son absence de sens ou de transcendance, mais c'est aussi une extension de ce vide, une perte radicale de la terre, de la culture et de l'histoire.
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La philosophie de l'épanouissement personnel, ou la victoire de l'individualisme

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« Je suis un chef-d'oeuvre. J'incarne le succès. Je suis riche. Je suis fort(e). Je suis victorieux(se). Je suis séduisant(e). Je suis beau (belle). Je suis jeune. Je suis talentueux(se)». Voici les formules de programmation personnelle à la réussite que préconisent de nombreux ouvrages de développement personnel ou vidéos qui pullulent sur Internet. Nous devrions nous répéter en boucle ces mantras d'auto-persuasion, les graver sur nos miroirs, les écrire sur de petits papiers cachés dans nos sacs ou nos portefeuilles.

Une telle glorification du moi, un tel encouragement au narcissisme n'ont pas d'équivalent dans l'histoire de l'humanité. Ils traduisent un individualisme triomphant et un effondrement du souci d'autrui, qui n'est pas étranger à la disparition progressive des pratiques élémentaires de civilité et de courtoisie. Pour quelles raisons l'être qui réunit tant de qualités devrait-il en effet céder sa place, s'effacer, supporter un inconfort ou une frustration ?

Le drame est que ce conditionnement non seulement accélère la marche collective vers l'incivilité mais qu'il ne permet pas aux individus qui le pratiquent de combler leur déficit initial d'estime-de-soi. Aucune recherche n'a jamais démontré que la réussite dépendait du nombre d'affirmations magnifiées de soi-même. Au contraire, l'histoire économique regorge de faillites fracassantes, brisant le destin de dirigeants satisfaits d'eux-mêmes et se gargarisant de leur vision grandiose.

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Alors que la course aux « likes » fait rage sur les réseaux sociaux, il n'est pas inutile de rappeler que l'estime de soi ne devrait pas dépendre d'une quelconque forme de validation sociale ou conformité temporaire avec des critères discutables de désirabilité sociale. Plutôt que de s'auto-convaincre que l'on possède les qualités valorisées par la foule, pourquoi ne pas essayer de se libérer d'un fardeau inutile en cultivant l'acceptation de soi et l'indifférence à l'opinion d'autrui ? Et si on échappait à la tyrannie du jugement permanent, en s'aimant avec ses limites et en aimant les autres avec les leurs.
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Histoire de France : arrêtons les mensonges







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