Eric Verhaeghe à propos du bradage de DCNS à Fincantieri au nom de « l'Europe, l'Europe, l'Europe » :
Macron prépare une nouvelle disparition pour un fleuron industriel français
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Dans un monde capitaliste « normal », les entreprises jouent le jeu de la concurrence pour se développer. Dans le capitalisme français, la concurrence est perçue comme négative, et les pouvoirs publics préfèrent la contourner en nouant des stratégies d’alliance avec les autres acteurs du marché. Contre la nature du capitalisme, le gouvernement français tend donc à monter des cartels.
C’est un réflexe propre à nos hauts fonctionnaires partis pantoufler dans le privé. Cette caste de managers étrangère à l’esprit d’entreprise considère que les affaires doivent allègrement s’affranchir des règles concurrentielles pour atteindre la « taille critique » et affronter la mondialisation. Macron, qui adore jouer l’Européen, l’homme du marché unique, n’échappe pas à ce réflexe monopolistique qui percute les valeurs qu’il prône.
Cette éthique du cartel a un prix. Les entreprises étrangères qui s’entendent proposer des alliances sont en position de force pour négocier face à une France demandeuse. Nos énarques au pouvoir croient faire oeuvre utile en agissant de la sorte. Ils placent systématiquement nos fleurons industriels en position de faiblesse en se présentant, à la façon des bourgeois de Calais, avec une corde sur le cou.
Leur aveu d’impuissance à relever le défi de la concurrence industrielle a beau se réfugier derrière le discours théorique de la « taille critique ». Il n’en constitue pas moins un suicide industriel assisté qui permet à nos concurrents de faire main basse à bon compte et sans coup férir sur l’ossature de notre histoire industrielle.
Ne nous leurrons pas, la caste arrogante au pouvoir porte une écrasante responsabilité dans le naufrage industriel du pays. Tout cela au nom des bienfaits de la mondialisation, bien entendu.
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L'expérience que j'ai de ces technocrates, même si elle est assez lointaine, m'amène à un jugement net et sans bavures : ils sont une calamité. Comme disait Coluche, « Donnez le Sahara à un énarque, dans trois ans, il achète du sable ailleurs ». Le plus on s'en débarrasse, le mieux on se porte.
Ils sont « brillants ». Qualité qui me fait penser irrésistiblement à la citation de Chamfort (qui, comme je cite de mémoire, n'est peut-être pas de Chamfort !) : « En France, on prend une certaine facilité de langage pour de l'intelligence ».
La liste de leurs malheureuses victimes est longue, trop longue : Péchiney, Alcatel, Alstom, Framatome, Aérospatiale ...
Addendum : je liste les entreprises bradées à l'étranger au nom de la « taille critique », pas les entreprises saccagées par les technocrates dont la liste est beaucoup plus longue.
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